C'est avec un peu de retard que je prends enfin le temps de vous partager le bilan de cette première année passée au Canada. C'est un article que j'avais envie de chouchouter, car il me tenait vraiment à cœur. J'avais très envie de vous partager d'une part, toutes ces choses qui m'ont fait rire, sourire ou qui me surprennent sans cesse dans ma vie de tous les jours en Colombie-Britannique, et d'autre part, vous raconter comment il m'aura fallu un an au final, pour enfin trouver mes marques et me sentir à la maison dans cette province.
Alors, entre rires, larmes et renaissance, je vous emmène cette fois dans les coulisses de cette vie chez les Caribous... En route !
Je tiens tout de même à préciser que c'est un article à prendre avec légèreté, car rempli d'anecdotes et de clichés. J'y fais certainement quelques généralités face à des situations qui m'ont été propres alors gardons l'esprit ouvert, l'idée ici c'est de partager un sourire tous ensemble, pas de critiquer :)
CES PETITES CHOSES DU QUOTIDIEN
Je me souviens qu'à la fin de mon séjour en Nouvelle-Zélande, je vous avais partagé le même type d'article retraçant tous ces petits détails du quotidien qui change d'un pays à l'autre, d'une culture à l'autre, et qui parfois, en bon(ne) français(e), ne cessent de nous surprendre. Entre vie au Canada (du moins en Colombie-Britannique car les provinces sont TRÈS différentes les unes des autres) et vie en Nouvelle-Zélande, il y a tout de même pas mal de ressemblance... Mais nos amis les caribous ont évidemment eux aussi leurs habitudes bien à eux ! Voici quelques exemples, regroupés par catégories.
LE TRAFIC ROUTIER
Je me souviens encore de mes premiers jours au Canada, à me surprendre de la couleur des feux clignotants sur les voitures. Ici, ils ne sont pas de couleur orange mais rouge ! Au départ, c'était très perturbant car on dirait que les feux stops se mettent soudainement à clignoter. Mais avec le temps on s'habitue... Pire, j'ai découvert il y a deux jours que certaines voitures n'ont pas de feux rouges à l'arrière quand les phares avant sont allumés... Personnellement, je trouve ça dangereux quand on sait à quel point les éclairages sont rares ici sur les routes...
La politesse des Canadiens et leur "super-radars" sur le trafic piétonnier. Pour moi, l'aménagement des espaces urbains me semble complètement tordu dans ce pays et nombreuses sont les fois où je ne vois pas les piétons arriver, ou pire, je m'arrête au milieu d'une intersection pour le/la laisser passer. Un bon canadien aurait vu le piéton venir à des kilomètres, il se serait arrêté bien avant, histoire de ne pas effrayer le piéton tout en ayant pensé à ne pas bloquer le croisement pour d'éventuelles voitures qui se décideraient à passer. Ça a beaucoup de sens quand je l'écris mais je vous assure que dans la pratique c'est complètement différent. Les passages piétons ne se trouvent pas toujours dans les endroits qui me paraissent logiques en tant que française et je me laisse bien trop souvent surprendre par cela...
Aussi, je ne sais pas si c'est partout au Canada, mais c'est très commun dans Nelson, les lignes de stop pour les voitures se trouvent toujours à 30 mètres de l'intersection. Ce qui vous force à vous arrêter, regarder s'il y a des piétons et ensuite avancer jusqu'au coin pour ENFIN être capable de voir s'il y a des voitures qui arrivent ou si l'on peut s'engager... Je dis enfin, mais en réalité, les rues sont tellement perpendiculaires et avec le stationnement des deux côtés, bien souvent, on n'y voit rien. Personnellement, je ne me suis toujours pas habituée et je finis toujours par faire des "céder le passage" plutôt que des stops. Oups.
Dans la même continuité, nous avons les intersections à 3 ou 4 stops. Avec ce jeu de regard pour savoir qui passera le premier et ces règles de priorité du premier arrivé premier à passer... Ça va être compliqué pour moi quand je vais rentrer et conduire en France car j'ai déjà oublié comment on faisait !
Les feux rouges que l'on peut griller si l'on tourne à droite. Oui oui, si le feu est rouge mais que je veux tourner à droite, je peux y aller. Mais attention, ce n'est pas sans risque. Bien souvent si mon feu est rouge, cela signifie que les piétons à droite de l'intersection ont leur feu vert, ainsi que les voitures venant de gauche... Ils ont donc tous la priorité, ce qui demande pas mal de concentration... Personnellement, j'ai toujours autant de mal à passer au feu rouge ce qui a le don d'énerver les automobilistes impatients qui se retrouvent derrière moi...
Enfin, le dernier qui m'a le plus surprise, Nelson n'a pas de passage à niveau sécurisé. Ce qui signifie que nuit et jour, le train se doit de klaxonner avant chaque passage à niveaux. Un son qui résonne dans toute la vallée, même à 3h du matin...
LES FINANCES
Les banques ici sont les rois du monde. Les frais de banques en BC (et au Canada si j'en crois mes lectures) sont aberrants. On obtient généralement un nombre limité de transactions par mois (incluant paiement par CB, transfert d'argent, retrait etc) et pour obtenir l'illimité on doit payer d'avantage. Chaque service, papier, chèque que vous devez envoyer, vous coûte des frais. Mais bien plus que nos banques à la française. Pour moi qui suis une grande utilisatrice des banques en lignes sans frais en Europe, c'est comme ci j'avais soudainement fait un bon dans le passé... Et moins vous avez d'argent sur votre compte, plus vous payez... Très capitaliste comme système...
Le système de crédit. Il est aussi important au Canada qu'aux Etats-Unis. Ici, la norme c'est d'avoir une carte de crédit. Même quand en soit, on pourrait s'en passer. Pourquoi ? Car les cartes de débit ne sont pas acceptées partout et que cela ne rapporte évidemment pas d'argent aux Banques. En France, nos cartes de débit font en réalité un peu crédit, dans la limite de notre découvert. Ici, c'est vraiment un tout autre système. Chaque fois que vous payez avec votre carte et que vous la remboursez, vous obtenez une note globale. Si vous remboursez trop ou trop tôt, votre note est mauvaise. Si vous remboursez trop tard, pareil. Il faut se trouver au centre... Surtout quand on sait que sans cette notation, il est quasi impossible d'obtenir un prêt... Je ne sais pas si c'était la même chose en NZ et que j'avais juste fait l'impasse de me renseigner, mais personnellement, je déteste ce système et le trouve écœurant.
Sur une note positive, les banques ont beau venir un peu du passé ils ont deux outils assez futuristes comparés à la France (ou du moins à la France que j'ai quittée il y a 4 ou 5 ans, vous me direz si ça a changé depuis). Le Canada utilise encore les chèques, comme nous les Français (ce n'était pas le cas de la NZ ou de la Norvège). A la différence que toutes les banques offrent la possibilité d'encaisser un chèque via l'application mobile... Une photo suffit ! Et ça c'est vraiment chouette...
Ils ont aussi un système qui s'appelle le e-transfer, pour se transférer de l'argent entre comptes. Pas besoin du RIB de l'autre personne, seulement de son numéro de téléphone ou de son email. Très pratique et instantané, cela révolutionne les petits comptes entre amis.
Last but not least comme on dit en anglais : la TVA absente des prix et l'ajout des pourboires. Le Canada est très similaire aux USA pour cela, ici, les prix n'incluent jamais la TVA. Vous ne savez donc jamais vraiment à quoi vous attendre et au départ je dois avouer que je détestais car cela n'engendrait que de mauvaises surprises sur mon compte en banque. Sans vous parler des pourboires à inclure dans TOUS les services à la personne : bars, restaurants, coiffure, etc. En gros, vous ajoutez environ 15% au prix pour la TVA et à ce prix-là vous ajoutez à nouveau de 10 à 25 % pour les pourboires. Et non, les pourboires ne se donnent pas uniquement quand vous êtes satisfaits du service mais sont vus comme une obligation en quelque sorte. Le salaire moyen d'un serveur par exemple est bien souvent pensé autour de ce système. Donc, quand vous ne laissez pas de pourboire, c'est comme si le serveur ne recevez que 80% de son salaire... Pas cool. Et les Français ont vraiment mauvaise réputation ici car nous n'avons pas l'habitude de cela et parfois en arrivant, nous ne savons pas.
LA VIE QUOTIDIENNE
Les boîtes aux lettres. Dès que vous sortez des limites de la ville, vous ne recevez pas votre courrier chez vous mais il est déposé dans un regroupement de boîtes aux lettres un peu plus loin sur la route. Je sais que ça existe en France de manière assez rare, mais pour moi, c'est la première fois que je me retrouve à les utiliser !
Les portes des toilettes dans les bars et lieux publics. Il y a toujours 5 millimètres minimum de jour entre la porte et la paroi suivante. Cela a eu le don bien des fois de me stresser car on peut réellement voir la personne assise sur les toilettes depuis l'espace commun... J'en ai discuté avec plusieurs personnes qui m'ont amené la théorie des gens un peu trop alcoolisés ou drogués en soirée, qui finissent par s'endormir ou s'évanouir dans les toilettes. Ce serait un moyen de pouvoir vérifier de manière rapide que la personne va bien. Je ne sais pas si c'est vrai, mais je peux vous dire qu'après un an, je ne suis toujours pas confortable à l'idée d'aller aux petits coins !
Les clés de maison. Bon, cela fera écho à la Nouvelle-Zélande mais ici non plus (dans les Kootenays) les gens ne ferment pas leurs portes à clés. Tout comme pour la NZ, ils ont rarement les clés qui correspondent à la serrure...
Les pouces, les pieds, les mesures à fractions, les onces, les "cup"... Déjà qu'en Nouvelle-Zélande j'étais un peu perdue car les Kiwis utilisaient les pieds pour parler de hauteur mais ici au Canada après un an, c'est pire ! Les Canadiens utilisent les kilomètres sur la route, mais parfois ils parlent en miles, quand il s'agit d'une zone résidentielle. Ils utilisent les mètres ou centimètres pour parler de neige mais le reste du temps ils vous parlent en pouces, en pieds et avec des chiffres à fractions que je suis toujours incapable de lire... Quand vous commandez un verre de vin, vous aurez le choix entre 6 once ou 9 once. Ne me demandez pas à quoi cela correspond en cl, j'en ai toujours aucune idée. Si vous leur demandez une recette, ils utiliseront les "cup" comme mesure de référence mais le sachet de farine sera affiché en grammes ou en kg. Au boulot, nous parlons en pouces, et de temps en temps, ils nous placent le "yard" comme mesure britannique. Ah, et quand vous leur demandez quelle mesure correspond à quoi ils sont perdus. Ils utilisent toutes ces mesures mais sont incapables d'en faire la conversion... PAS DU TOUT DÉROUTANT... Et ouais, c'est ça les joies d'un pays à mi-chemin entre l'Europe et les Etats-Unis ! :)
Le rêve américain. Le Canada étant tout de même bien similaire à leur voisin les USA il faut savoir qu'ici, TOUT EST POSSIBLE. Du moins, c'est un peu l'idée qui circule. Vous pouvez faire du business de tout et tout semble bien plus possible et réalisable même le rêve de devenir artiste par exemple. En revanche, les canadiens travaillent comme des dingues. Tout le temps. Deux semaines de vacances par an, c'est tout ce qu'ils ont et ils ne les prennent pas toujours... C'est assez dingue quand on pense aux systèmes plus européens...
Les Blundstones. Les Blundstones sont ces chaussures / boots venues d'Australie que TOUS les Canadiens ou presque portent. Pour nous Français, cela nous donnerait surement l'envie de leur demander où ils ont laissé leur cheval avant de se rendre au bar... Mais, de la même manière, si les Canadiens voyaient les Français avec leurs Stan Smith aux pieds, ils nous demanderaient comment s'est passée notre partie de tennis... Bref, vous avez compris ! si vous voyez quelqu'un avec des Blundstones au pied, il y a de fortes chances qu'il/elle soit canadien(ne) ou australien(ne).
Les "free piles". Je crois que c'est un de mes favoris, surtout à Nelson. Les "free piles" sont tout simplement des cartons, remplis de choses dont les gens veulent se débarrasser, qu'ils mettent au coin de leur rue, ou sur le trottoir avec un petit signe "gratuit" pour que les passants puissent se servir. Légalement, c'est interdit de poser ses déchets sur la voie publique, mais en ville, tout le monde le fait dans la mesure du raisonnable. Et le truc cool c'est que vous y trouvez de tout ! vêtements, vaisselles, électroménager, canapés, lits, déco... Au petit bonheur la chance...
Les jours fériés le weekend : ça c'est de l'anecdote mais ici, si un jour férié tombe un samedi ou un dimanche, il est alors reporté au lundi suivant ! Pas mal quand on sait que Noël et Nouvel an sont tout deux sur un weekend cette année...
LA VIE SAUVAGE
Enfin, entre le vol des colibris quand vient l'été, les ratons-laveurs nocturnes qui font les poubelles, le cri des coyotes résonnant dans les montagnes, les putois qui traversent les routes en plein centre-ville, les ours et les cougars (pumas) qui arpentent le voisinage à la recherche de nourriture et les cerfs, les chevreuils et les élans que l'on croise à tout champ sur les routes, la vie animale dans les Kootenays a de quoi me redonner foi en la nature. Je m'étais bien évidemment préparée aux ours mais pour le reste, j'en avais vraiment aucune idée. De quoi m'extasier chaque fois que j'ai l'occasion de croiser un peu de vie sauvage. Cela change quand même beaucoup des opossums, des oiseaux et des lapins de Nouvelle-Zélande !
(malheureusement, aucune des photos ci-dessus ne m'appartient, j'ai utilisé une banque d'image gratuite, je n'ai donc pas eu la chance de photographier ces animaux sauvages moi-même :))
LE BILAN DE CETTE PREMIÈRE ANNÉE AU CANADA
3150 km... C'est la distance qu'il m'aura fallu cette fois pour souffler, pour envoyer toutes mes angoisses valser et profiter de ce pays comme j'en avais envie. C'est drôle comme ce sentiment de liberté à vivre sur les routes, même juste le temps de deux semaines, peut redonner de la légèreté à toute une vie... En septembre, je suis partie 15 jours en vacances à parcourir les routes de l'île de Vancouver et de la Sunshine Coast. Quand je suis rentrée, j'avais l'esprit léger, comme guérit de tous ces maux qui m'avaient habitée pendant un an. Comme si soudainement, je me rendais compte que toutes mes angoisses, tous ces clichés qui me faisaient peurs, n'existaient réellement qu'à l'intérieur de moi. Comme si je re-découvrais qu'il y avait d'autres regards à porter sur ce pays et sur le monde, mon monde, une fois de plus.
Ce qui a été dur dans cette première année, à la différence de celle vécue en Nouvelle-Zélande c'est ce manque de sécurité constant que je ressentais. Si l'on retrace mon expérience chez les kiwis, j'ai eu la chance très rapidement (avec ma Cachou évidemment) d'être intégrée à une Kiwi Family. A défaut d'avoir la nôtre, nous avions un toit, de la nourriture et une autre famille sur qui compter, en cas de difficultés. Ici, au Canada, j'ai longtemps eu le sentiment de n'avoir que moi. Sans parler du Covid, rendant les choses encore plus fragiles. Cela aura donné un an de doutes, de questions, d'angoisses. Au lieu de pouvoir profiter pleinement de la chance que j'avais d'être ici, de pouvoir pleinement apprécier les paysages découverts et les personnes rencontrées... j'avais une peur de l'échec si intense que j'ai souvent remis en question toute cette expérience canadienne. J'ai suffoqué en silence car je ne voulais inquiéter personne et je dois l'avouer aussi, parfois j'avais honte. Honte que cette fois, cela ne se passe pas aussi facilement que la Nouvelle-Zélande. Honte que j'échoue dans cette quête du moi presque devenue insensée. Honte que cela soit bien plus difficile que ce que j'avais imaginé. Parce que dans ma tête, j'en avais déjà vécu 3 des expatriations. Donc celle-ci aurait du être la plus facile... Mais en réalité, chaque expatriation est différente et ce n'est pas parce qu'on l'a déjà fait par le passé, que la suivante sera plus facile. Bien au contraire... et maintenant je sais. Je pense même que plus l'on s'expatrie, plus les expériences sont vécues profondément et plus elles sont difficiles à faire face.
Alors oui, on pense toujours que l'herbe est plus verte ailleurs et c'est vrai que si je vous avais écrit cet article juste après mon retour de road trip, il y a deux mois, je vous aurais fatigué tellement je m'imaginais déjà déménager l'été prochain et recommencer à zéro, une fois de plus, à Squamish (près de Vancouver) cette fois. Mais ces dernières semaines prises pour vous écrire ce bilan de road trip m'ont vraiment donné le recul qu'il me fallait. En vrai, elle me plait cette vie à Nelson. Après un an, je me rends enfin compte de tout ce que j'ai fait durant cette année. Des expériences accumulées, des paysages explorés, des personnes rencontrées et du chemin intérieur une fois de plus parcouru... A l'heure où je vous écris, je peux crier haut et fort que je me sens légère et je me sens heureuse. J'ai récemment décidé d'arrêter de me mettre la pression. J'ai repris la peinture, ce qui me fait un bien fou. Je retrouve peu à peu la foi en tout et n'importe quoi. Comme si soudainement les planètes s'étaient réalignées en moi, après un an d'errance au milieu des galaxies. Et il y en a un paquet de choses que j'adore ici au Canada. Par exemple ?
la vie sociale dans les bars et restaurants, c'est un peu comme celle en France ! (souvenez-vous, ça me manquait énormément en NZ et en Norvège)
les paysages grandioses dans lesquels je vis et la nature environnante
la mentalité très ouverte des Canadiens sur pas mal de sujets
le choc des saisons, on a un vrai hiver et un vrai été dans les Kootenays
le style de vie très orienté sur les activités de plein air
la place donnée à l'art et l'artisanat, ici on peut vivre de tout !
la présence de la culture, même dans des endroits super reculés, bien que Nelson soit une petite ville, on a bel et bien un théâtre ! (ça me manquait beaucoup en NZ)
la largeur des places de stationnement (adaptées aux gros 4x4 des Canadiens) : à moi les créneaux faciles !!
la grandeur du territoire où les provinces sont comme des pays avec des cultures toutes un peu différentes les unes des autres
et le français pour tout ce qui est administratif !!! ça c'est vraiment un bonus
Bref, c'est peut-être pour ça en fait que l'on obtient deux ans de permis en PVT (permis vacances-travail) au Canada... parce qu'il faut un an pour s'adapter et le reste pour réellement profiter ! En tout cas, le 7 octobre dernier j'ai levé mon verre et j'ai trinqué, à cette seconde année qui a plutôt bien commencé !
Plein de love.
Co.
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