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Photo du rédacteurCoralie Marichez

TROISIEME MOIS - JE RESTE LÀÀÀ (enfin encore un peu quoi)


Bon, je vais pas vous mentir, ce troisième article, j’ai un peu de mal à l’écrire. (d'où mon retard d'une semaine)J’ai du mal aussi à réaliser que trois mois se sont déjà écoulés… J’ai vécu tellement de choses depuis que je suis arrivée ici et je sais qu’il me reste encore tant à vivre et à voir, que l’idée même d’être arrivée à la (supposée) moitié du voyage me donne le cafard.


M’enfin bon, allez, je me lance ! j’ai quand même quelques trucs à vous raconter ;) Au programme de ce mois-ci : nos quelques jours de vacances dans le Coromandel, notre retour chez Terri (again), le début de la saison estivale avec nos jobs respectifs et la vie de kiwi - la vraie.


LE COROMANDEL


Le Coromandel donc. On avait décidé de prendre une bonne semaine pour en faire le tour, on y sera finalement restée que 5 jours... Cette péninsule, située entre Auckland et Tauranga est bien réputée pour sa fréquentation estivale, ses plages et ses paysages. On espérait y trouver de quoi s’amuser et s’occuper un peu mais on y aura expérimenté le calme, la quiétude et l’ennui. Si vous aviez vu la tête de Cachou à chaque fois qu’on s’embarquait dans une nouvelle route pensant trouver au bout une ville avec un peu de vie… J’en ris encore ! En fait, on n’y est tout simplement pas allées au bon moment.

Quoi qu’il en soit, on ne nous avait pas menti : les paysages y sont vraiment remarquables. On a passé ces 5 jours dans le van, sur les routes, à parcourir la péninsule en large et en travers : plages de sable blanc, vallées verdoyantes, anciennes villes minières aux rues désertes et routes non goudronnées (oui oui ! Toto a survécu mais qu’est-ce qu’on en a ch** avec ces routes à gravier !)




On en a profité pour visiter Cathedral Cove, l'un des sites les plus touristiques de la région qui correspond plus ou moins à notre Etretat français. On ne peut y accéder qu'après une petite heure de marche ou en bateau taxi pour les plus flemmards.



Deuxième attraction : Hot Water Beach.

Sous cette plage se trouvent deux fissures souterraines permettant à une eau bouillante, provenant de sources thermales volcanique, de remonter à la surface. Chacun peut alors y creuser son propre jacuzzi, 2h avant et après la marée. L’eau est tellement chaude qu’il faut parfois la mélanger à celle de la mer pour être capable de s’y baigner… mais chacun y va de sa créativité pour apprécier l’instant !



Niveau vie locale, ce road trip dans le Coromandel aura aussi été l’occasion d’une rencontre typiquement kiwi. Au moment où je vous partageais mes aventures du mois dernier, j’étais assise sur un banc, au milieu d’une rue, tentant désespérément d’utiliser le wifi gratuit de la banque voisine, jusqu’à ce qu’un monsieur d’une quarantaine d’année s’invite à mes côtés, pour me demander ce que je pouvais bien faire là, deux soirs de suite. (dis comme ça, ça pourrait vous paraître étrange, mais ici c’est vraiment une coutume d’aborder les gens dans la rue) Après quelques explications et généreux comme un kiwi (ouais c’est une expression qu’on devrait utiliser plus souvent), il me propose de me joindre à lui et ses amis, pour la fête annuelle des sapeurs pompiers (l’équivalent de notre bal des pompiers). L'occasion rêvée pour déguster un vrai Hangi. Ni une ni deux, j’étais en route pour cette soirée. Sans doute l'un de mes meilleurs "kiwis moments" en NZ. Note pour moi-même : continuer à suivre des inconnus, car pour l'instant, ça me réussit plutôt bien ;)


(Pour rappel, le Hangi, c’est ce plat traditionnel qu’on avait essayé à Rotorua, cuisiné dans les sols géothermiques. A la différence qu’ici, pas de sols chauds naturels. Des pièces de métal sont préalablement chauffées et enterrées avec la nourriture pendant plusieurs heures afin de la cuire. Cette méthode a le mérite de rendre les aliments tous plus tendres les uns que les autres, un régal !)


VAN LIFE la suite


Reprendre la route et repartir à l'aventure a pour l'instant toujours ce même goût de liberté. Routes à gravier, parking avec vue, nos amis les canards, les brossages de dents en pleine nature, et les routes inondées qu'il faut traverser... (merci cachou pour l'estimation de profondeur) Vivre cette "van life" c'est expérimenter chaque jour un peu plus l'imprévu et ça a le mérite de nous créer de sacrés souvenirs. merci Cachou <3


Fin du voyage, après 5 jours dans le Coromandel, on décide donc de terminer le parcours par la ville supposée être la plus grande de la péninsule : Thames.


Lundi, 16h, à peine arrivée, nous voilà à la recherche d'un emplacement pour la nuit, pensant trouver de quoi s’occuper jusqu’au lendemain.

16h15, on était "parkées" mais pas réellement "parées" pour la nuit.

16h30, on envoyait un message à Terri pour lui demander « what if we were coming home tonight… ».

16h32, Terri nous répond « yes yes yes ! ».

18h15, on était de retour « à la maison ». Enfin !!!


TAURANGA - BAY OF PLENTY - SAISON 3


Cette fois c’était prévu : retour chez Terri pour finir novembre et passer décembre et janvier ici. Comme nos comptes en banque se vident un peu (beaucoup) trop vite, on a donc décidé d’éviter au maximum les dépenses pour économiser pour l’île du Sud. Répartition des tâches : je fais donc le wwoofing pour 2, soit 8h par jour, ce qui nous évite de payer un loyer et la nourriture pendant que Cachou conduit des vans et vend des fruits et légumes sur les routes de Tauranga. Ça nous laisse peu de temps ensemble mais on sait qu’on va devoir se supporter h24 dans l’île du Sud alors on en profite, hein cachou ;) .


Niveau wwoofing, je continue à diviser mon temps entre la maison et les foodtrucks. J’ai encore pris en grade puisque je gère Tag Burger un peu toute seule. Terri ayant pris quelques jours de vacances, il a bien fallu la remplacer. Du coup je conduis le truck, je gère les nanas avec qui je bosse, je fais la prépa en cuisine, je forme les nouvelles, et j’oublie les buns (le pain). Ça, c’est ma touche personnelle ^^ L’avantage c’est qu’ici, tout le monde est tellement relax que ça n’a pas posé trop de problème qu’on arrive seulement 15 minutes avant l’ouverture du marché (au lieu des 1h15 initialement prévues)... M’enfin, j’suis prête pour mon business itinérant ;)



Les vaches de Terri sont aussi devenues mes copines. A force de m’occuper d’elle, on va dire que j’ai appris à les aimer ces « petites » bêtes. Enfin... jusqu’à ce qu’on assiste à l’abattage et à la découpe de l’une d’entre elle, au milieu du paddock… Je ne pensais pas du tout que cela me ferait cet effet et je crois que je ne m’en suis toujours pas remise. Pourtant j’en ai vu des poulets tués, accrochés la tête à l’envers sur la corde à linge de mamie quand j’étais petite… mais j’ai moins de peine pour un poulet que pour une vache. Allez chercher l’erreur. J’dois quand même vous avouer que le bœuf n’a plus le même goût pour moi depuis et que j’ai énormément de mal à en manger…

Niveau vie quotidienne, Noël approchant à grand pas, j’ai eu la chance de pouvoir les accompagner à la « chasse au sapin de noël ». Toujours sympa de voir comment les traditions changent d’une famille à une autre, d’un pays à un autre. Je suis rassurée de savoir qu’on va passer les fêtes ici, bien entourées, même si j’appréhende un peu quand même ce moment. En 26 ans, j’ai passé qu’un seul noël loin de vous alors bouleverser son quotidien c’est facile, mais bouleverser les traditions, ça l’est toujours un peu moins.


Niveau aventure, après quelques nouvelles rencontres avec des kiwis, j’ai eu la chance de pouvoir explorer de nuit les glowworms du Mc Laren Falls Park, à côté de chez Terri. Bon je n'y retournerai pas toute seule, parce qu'il faut quand même avouer que j’avais bien peur dans le noir au milieu de la forêt. Mais avec des locaux, c’est un peu plus rassurant ;) et quand je vois les photos, je me dis que ça en valait la peine !




HELLO HELLO LE FRANGLAIS.


Bon c’est la partie où vous allez rire. On a tous un jour râlé en entendant ces « foutus expatriés » parler un mélange d’anglais et de français. J’ai toujours pensé que c’était par flemmardise et/ou pour avoir un certain style. En fait, pas du tout. Nos cerveaux sont maintenant tellement habitués à penser en anglais, que quand on se parle en français on ne trouve plus les mots que l’on cherche. Alors on se parle franglais avec Cachou. Je dois vous avouer que ça nous fait sourire chaque fois un peu plus.Rassurez-vous, on n’en perd pas complètement notre français… Parfois des « enfin », « mais » ou « sinon » se glissent discrètement au milieu de nos phrases en anglais, par vieux réflexe, et sans même que l’on s’en aperçoive. Mais ça a pas l’air de les choquer nos kiwis préférés ahaha.


LA VIE DE KIWI - LA VRAIE.


C’est la partie que je préfère de ce mois-ci : l’immersion complète dans la vie des kiwis. Je vous ai déjà introduit le fait qu’ils étaient généreux, très amicaux et avenants. En fait, les kiwis ont bien d’autres qualités qui enrichissent un peu plus chaque jour cette expérience :

  • Ils sont très ouverts d’esprit : on peut parler de tout et n’importe quoi sans que personne ne soit en train de vous juger

  • Ils sont bienveillants : s’ils vous arrivent quoi que ce soit, ils seront là pour vous aider

  • La convivialité fait partie de leur mode de vie : où que vous alliez vous êtes le bienvenu

  • Leur esprit d’aventure : ils sont toujours prêts à s’amuser, dépasser leurs limites, avoir des frissons ou partir à l’aventure

  • Leur amour pour l’extérieur et la nature : si tu cherches un kiwi, il y a de fortes chances que tu le trouves quelque part près d’un lac, d’une rivière, sur la plage ou en forêt, en train de profiter de ce que la terre a à lui offrir

  • Ils passent leur vie à « chiller » : se détendre, profiter, passer du bon temps, être relax et jamais stressé

  • Ils aiment vivre dans leur bordel : en fait, on pensait en arrivant chez Terri que ça ne touchait que notre hôte et sa famille. J’ai réalisé après une ou deux soirées chez d’autres Kiwis que cela faisait plutôt parti de la culture locale… Pas question de ranger ou de nettoyer à la moindre saleté ou visite. Comme dirait notre cher Grandad ici « Pourquoi faire aujourd’hui ce que je peux faire demain ».

Et je suis sûre que j’ai encore beaucoup à découvrir de leur manière d’être. Ce qui est formidable, c’est qu’après ces quelques années parisiennes à courir partout, tout le temps, ce voyage en Nouvelle-Zélande apporte finalement la rupture qu’il me fallait et le contexte pour réapprendre à prendre le temps, à profiter de chaque minute, et à vivre dans l’instant présent.



MON BOUT DE CHEMIN INTERIEUR


L’instant présent justement. C’est un des points sur lequel j’ai le plus progressé depuis mon arrivée ici. Savoir être là, au moment où les choses se passent, et arrêter de penser à hier ou à demain. Après quelques lectures à ce sujet, j’ai tenté la mise en application. C’est pas évident, mais avec un peu de persévérance, tout paraît tellement plus simple et merveilleux. On devrait nous apprendre ça à l’école, ça nous donnerait les vraies clés du bonheur… J’ai tout simplement réappris à faire conscience à la vie. Si je me retrouve à l’autre bout de la planète aujourd’hui alors qu’il y a un an mes projets et ma vie en étaient très loin, c’est qu’il y a forcément une raison à tout ça. Et je commence doucement à la cerner…


Si j’ai abordé mes coups de blues au dernier article, c’était aussi pour vous délivrer la réalité d’un voyage à l’autre bout du monde. J’avais envie de casser un peu cet aspect « merveilleux » et « idéal », que l’on perçoit sur les photos et stories de tous les voyageurs pour retranscrire aussi, par les mots, ce fouilli d’émotions, pas forcément toutes positives, qui nous traversent le corps et l’esprit. Alors, oui il y a des jours où l’on s’ennuie et ça ne va pas, des jours où l'on donnerait n’importe quoi pour retrouver un semblant d’habitude ou de traditions auxquelles on a été tant habituées le temps d’un instant, ou certains jours où l’on aimerait rentrer parce qu’on manque telle soirée, ou tel événement ou tout simplement parce que vous nous manquez. Mais comparé à notre quotidien ici, à l'expérience même que c'est... je vous assure que ce n'est pas encore l'heure de rentrer.J'ai encore du mal à mettre les mots sur tout ce que cela apporte même si j'essaie un peu plus chaque mois de vous livrer mes joies, mes peines, mes humeurs, mes découvertes... J’ai encore tellement à apprendre sur moi et sur les autres. C’est pour ça que réaliser que cela faisait déjà 3 mois que j’étais ici a été assez dur. Je me suis promise de partir pour mieux revenir. Alors quand je sentirai que c’est le moment, promis je rentrerai.


Aujourd’hui, après 3 mois ici, j’ai le sentiment d’avoir atteint l’état d’apaisement que je cherchais, d’avoir trouver la douceur de vivre qu’il me fallait. Je suis bien, je suis heureuse, épanouie. Et je crois que c’est le plus beau cadeau de Noël et de fin d’année que j’aurais pu demander. Chaque soir en me couchant, j’ai hâte de voir de quoi demain sera fait. Mais je ne m’inquiète pas, car je sais que demain sera forcément une autre belle journée.


Vous me manquez. Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël et de très belles fêtes de fin d'année !

Co.

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