3150 km, c'est la distance parcourue en deux semaines et deux jours, pour ce road trip que j'attendais avec impatience. Après ces mois un peu sans dessus dessous entre Covid et adaptation à un nouveau pays, je crois que j'avais réellement besoin d'une pause avec ma vie à Nelson. Quand j'ai atterri au Canada j'ai longtemps hésité entre partir m'installer à Nelson, à Squamish ou sur la Sunshine Coast. J'avais aussi entendu dire que l'île de Vancouver était magnifique mais n'étant pas une grande surfeuse, je ne m'étais pas plus penchée sur la question. Faute de pandémie et d'hiver approchant, il m'avait fallu faire un choix très rapide et c'est vers Nelson que je m'étais dirigée. Toutefois, l'idée d'aller découvrir ces régions n'aura eu de cesse de me titiller toute cette année... Ces deux semaines de vacances étaient donc enfin l'opportunité pour moi de m'y aventurer.
Avant de vous faire parcourir une grande partie de la Colombie Britannique en images, je me suis dit que j'allais commencer par vous glisser 3 cartes de la province et du Canada afin de vous permettre de prendre conscience des surfaces et distances parcourues.
Première carte donc, celle du Road Trip, avec les 3 régions parcourues : Vancouver Island / Sunshine Coast et la région Interior (en réalité Vancouver, Squamish et Whistler n'en font pas partie, mais j'ai simplifié). En bleu, ce sont les grandes routes empruntées durant le trajet.
Deuxième carte, celle du road trip comparée à la taille du Canada... Là de suite, ça change la donne hein.
Troisième carte : celle de la France superposée au Canada... J'ai utilisé le site The True Size of que je trouve génial pour jouer avec les tailles de Pays. La Colombie Britannique fait donc approximativement la taille de la France si vous regardez sur cette carte... La différence c'est qu'ici, c'est beaucoup moins peuplé, il y a donc de nombreux passages à vide sur les routes où nous ne croisons pas grand-chose, pas grand monde.
Maintenant que vous avez une idée du pays, de la province et des régions parcourues, en route pour le road trip. Au programme : l'air de la mer, des montagnes et des vagues qui s'entrelacent, des spots de camping à faire rêver, des restos à gogo, des aventures VTT, des randos et comme d'habitude de nombreuses photos... Alors je vous emmène ? C'est parti !
DE NELSON A VANCOUVER
J'étais tellement excitée à l'idée de partir que les 8 heures de route jusqu'à Vancouver ne m'ont pas semblé aussi longues que la route du retour. Nous sommes passés par Osoyoos et une petite partie de la Okanagan Valley, où nous avons d'ailleurs dormi pour la première fois dans ma voiture fraîchement transformée. L'occasion de tester mes talents de Coco Brico et de vérifier le niveau de confort qui nous attendait pour le reste du voyage. Verdict : "pas trop mal, un peu dur sous le matelas, mais ça tient la route !"
Et puis, pas si mal comme premier spot avec vue sur ce désert de la vallée d'Okanagan !
Au petit matin, retour sur la route pour rejoindre la grande ville de Vancouver, où ,nous avions rendez-vous avec un ami de John. En chemin, arrêt obligatoire pour acheter des cerises fraichement cueillies dans cette région réputée comme très ensoleillée. Au final, nous sommes restés à Vancity le temps d'un dîner, l'occasion de manger des huîtres fraîchement venues du port avant de nous échapper pour camper à proximité de Horseshoe Bay, là où nous attendrait notre ferry le lendemain matin.
TRAVERSÉE EN FERRY : HORSESHOE BAY > NANAIMO
Réveil matinal pour nous puisque le départ du ferry était à 6h30. Niveau timing, nous avions visé large histoire de ne pas louper le bateau mais c'était sans compter les caprices du GPS, apparemment pas aussi docile qu'à son habitude, nous ayant emmené du mauvais côté des barrières... Après un gros coup de stress et la visite inattendue de toutes les rues de Horseshoe Bay, nous atteignons enfin les guichets et accédions à l'embarquement, juste à temps. ouuuuf.
Une fois à bord, hors de question pour moi de rester à l'intérieur, j'étais bien trop excitée à l'idée d'aller voir les paysages qui m'attendaient ! Qui plus est, cette fois, c'est l'océan qui m'entourait. Et qui dit océan, dit chances d'observer dauphins, orques et baleines depuis le bateau. Les couleurs du lever de soleil étaient impressionnantes et la silhouette des buildings tout au fond, assez magique.. En revanche pour les animaux marins, il faudra revenir car cette fois-ci, nada.
VISITE DE VICTORIA
Une fois les pieds posés sur l'île (ou plutôt les roues à vrai dire), nous avons conduit de Nanaimo à Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique, pour rejoindre d'autres amis de John, le temps d'un après-midi. De quoi découvrir une ville charmante sur les photos, mais qui je dois l'avouer, dans la réalité, m'a laissée un peu perplexe. La BC (ou Colombie-Britannique de son nom en français), c'est un peu un mix de villes à l'américaine et à l'européenne. A la différence que les rues de ces dernières, ne nous invitent pas vraiment à flâner comme on le ferait dans notre belle vieille France/Europe. Et ça, pour la parisienne que je fus durant quelques années, ça me manque quand même un peu.
DE VICTORIA A PORT RENFREW - LA CÔTE OUEST
Puisque nous dormions à bord de Copine, nous devions quitter la ville avant la nuit histoire de se trouver un endroit où camper. Nous avons donc repris la route en fin de journée, en direction cette fois de Port Renfrew. Une heure à peine de route plus tard et nous nous arrêtions en bord de mer, pour une première nuit bercés par le son des vagues. Au petit matin, direction le Shirley Delicious café, pour un petit-déjeuner de roi avant d'entamer la découverte de la côte Ouest de l'île !
MYSTIC BEACH
En chemin direction Port Renfrew, nous avons fait un premier stop à la Mystic Beach. J'avais lu que c'était l'une des plus belles plages de l'île avec l'une des plus belles cascades... (en réalité, c'est plutôt un filet d'eau qu'une cascade mais tout de même chouette à voir). Après une petite marche à travers une forêt tropicale assez magique, nous atteignons la mer. Cela faisait seulement 3 jours que nous étions partis en vacances mais je dois avouer que je me sentais déjà tellement apaisée par ce voyage... Je ne sais pas si c'est l'air marin qui guérit les âmes ou si c'est un mythe, mais pour ma part, il y a définitivement quelque chose de magique qui se passe quand je quitte mes montagnes pour aller voir la mer. (et c'est sans parler de l'effet des bains de forêts dont la cime des arbres semble toucher le ciel !!)
SOMBRIO BEACH WATERFALL
Deuxième arrêt, la cascade cachée de Sombrio Beach. Cette plage fait partie d'une randonnée qui longe la côte sauvage de Port Renfrew à Sooke et est donc très fréquentée pour le camping (tout comme Mystic Beach en fait) Il s'agit d'une randonnée de 42 km à faire sur plusieurs jours appelée Juan de Fuca. De nombreux touristes, comme nous, n'y viennent que pour la journée, histoire de profiter de l'océan et de ses paysages.
Pour la petite histoire, j'avais trouvé un article de blog qui expliquait comment se rendre jusqu'à la fameuse cascade cachée. Il indiquait de passer outre deux rivières/ruisseaux et de remonter la seconde, afin d'atteindre un canyon de couleur verte. Le problème c'est que ce jour-là, entre ruisseau et rivière, difficile de faire la différence... Nous voilà donc à suivre les pas d'autres aventuriers en herbe qui avait, tout comme nous, eu du mal semble-t-il à faire la différence ... Après 30 min dans la boue à remonter un chemin devenant de plus en plus inaccessible, nous faisions demi-tour. "La cascade cachée, ce n'est surement pas par là"... Au final, elle se trouvait le long d'un vrai gros ruisseau, à seulement 5 minutes de marche et elle n'était pas si cachée que cela puisqu'il y avait la queue pour l'observer... Et ouais, c'est ça les joies du tourisme de masse même dans un pays où, il n'y a pas grand nombre d'habitants au kilomètre carré.
En chemin, nous avons croisé deux bouledogues français qui prenaient un bain de soleil, tout comme ma chichi le ferait. De quoi leur voler un peu d'attention et quelques clichés que je partage avec vous tellement ils étaient mignons. Bon, aussi parce qu'elle me manque quand même un peu beaucoup ma chichi.
PORT RENFREW
Après ces deux aventures, il était temps de rejoindre Port Renfrew, un petit village de pêcheurs, perdu au milieu de nulle part. A part la brasserie (au sens de brasserie de bières ;)) il n'y avait pas grand-chose à y faire. John étant passionné de bières (comme de nombreux Canadiens) nous nous sommes donc posés en terrasse, le temps d'une pinte ou deux, suffisamment pour décider de l'endroit où nous irions dormir.
AVATAR GROVE
Quand nous avons quitté Port Renfrew il était 16h30. Je dois avouer que je ne voulais vraiment pas que l'on s'aventure jusqu'à Avatar Grove, une autre forêt tropicale aux arbres centenaires alors qu'il allait faire très vite nuit. Mais nous n'avions pas beaucoup d'options pour camper ce soir-là, les choix de parcours se faisaient minces et la route d'Avatar Grove comportait plusieurs spots pour camper.
Nous voilà donc partis explorer cette forêt alors que la nuit commençait doucement à tomber. L'avantage ? Nous avions le parc pour nous tout seul ! C'était assez magique au final et puis ces arbres avaient quelque chose de très mystique et spirituel. Vous vous souvenez Grand Mère Feuillage dans Pocahontas ? Et bien, c'était un peu ça. Nous y sommes restés 30 minutes à câliner les arbres et jouer avec nos appareils photos. La forêt était d'un silence au départ plaisant mais une fois la pénombre de la nuit arrivée, assez inquiétant. D'habitude, c'est plutôt mon imagination qui nous conduit à devoir partir, de peur que d'étranges monstres farfelus débarquent. Mais cette nuit-là, c'est John qui a décidé qu'on ne dormirait pas là. Trop "creepy" comme endroit m'a-t-il dit.
On a alors reprit la route pour aller voir un peu plus loin ce que l'on trouvait avant de décider de faire demi-tour et de retourner vers la civilisation. C'est à ce moment-là que nous avons croisé un groupe de 3 cyclistes que nous avions dépassé un peu plus tôt sur le chemin. Ils pédalaient à toute vitesse, sans lumière, tentant de sortir de la forêt alors que la nuit commençait à tomber. Nous étions assez surpris de les revoir et pour être honnête, j'étais un peu inquiète pour eux. Après s'être arrêté pour checker que tout allait bien, ils nous confièrent qu'ils n'avaient en effet pas très bien planifié leur sortie vélo et commençaient à ne plus rien y voir sur cette route mêlant gravier et obstacles à éviter. John décida de les suivre et nous voilà donc à jouer les éclaireurs, roulant à 10km/h à leurs côtés, afin qu'ils pédalent à la lumière de nos phares. Une fois la route bitumée rejointe, John leur céda sa lampe frontale afin qu'ils puissent continuer leur route de manière un peu plus sécurisée et nous les abandonnions (non pas sans inquiétude) pour tenter de trouver un endroit où dormir en toute sécurité nous aussi. Et ouais, c'est ça aussi les histoires un peu farfelues que je raconte quand je rentre de road trip.
Pour la petite histoire également, il faut savoir qu'il reste très peu d'arbres centenaires comme ceux-ci au Canada (malgré toutes les images de carte postale que l'on s'en fait). Même histoire qu'en Nouvelle-Zélande (et qu'en France il y a de ça probablement des dizaines et dizaines d'années), les entreprises forestières y voient un lingot d'or quand il s'agit d'abattre un arbre d'une circonférence aussi large... Justin Trudeau, le premier ministre canadien, s'était apparemment engagé pour son mandat à protéger ces forêts du commerce forestier très important au Canada. Mais entre les paroles des politiques et les actes, on fait souvent le grand écart. Alors certains se sont tournés vers la désobéissance civile... vous connaissez ? c'est "le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique." (merci wikipedia)
Cela fait plus d'un an donc que des manifestants se sont regroupés pour faire une barricade et empêcher les camions d'accéder à plusieurs sites, proches d'un parc appelé Fairy Creek. Cela a fait la une des journaux depuis plusieurs mois ici au Canada et surtout, la une des réseaux sociaux pour dénoncer la violence subie par les manifestants pourtant passifs face à la police. Ce qui avait démarré avec un tout petit groupe de personnes et un campement pour protéger un site en particulier s'est transformé une douzaine de campements, rassemblant une centaine de personnes et créant un mouvement de lutte contre la déforestation massive des vieux arbres au Canada.
Imaginez, cela faisait plus d'un an de relève, jour et nuit, à s'enchaîner à des arbres ou au sol et à bloquer leur accès pour tenter de les sauver... Je dois avouer qu'au vu des échos de violence policière dont j'avais entendu parler, j'avais un peu peur de passer par là (car Fairy Creek était sur notre chemin). Mais au final, j'étais soulagée de voir autant de voitures garées le long de la barricade, signifiant qu'après tous ces mois intenses de combat, il restait encore suffisamment de monde pour continuer la lutte... Il y a quelques semaines, j'entendais dire que les troupes de police avaient enfin fini par quitter les lieux, laissant aux manifestants un peu de repos... Ouf...
CATHEDRAL GROVE
En chemin pour Tofino, nous nous sommes arrêtés à Cathedral Grove, un autre site protégé avec des arbres eux-aussi centenaires. Celui-ci est directement accessible depuis la grande route, rendant le site beaucoup plus célèbre et fréquenté qu'Avatar Grove. L'occasion d'une autre balade à travers fougères, cèdres, pins et autres grands messieurs des forêts. C'est dingue comme ce genre de décor réveille très rapidement l'imagination des uns et des autres. Tout ce vert qui apaise les esprits. Ces géants qui nous rappellent ô combien nous sommes tout-petits... Rien de plus guérisseur pour l'esprit qu'une balade en forêt, comme celle-ci...
Avant d'atteindre la célèbre Tofino, nous avions décidé de camper en chemin à proximité de la highway 4. Grâce à l'application ioverlander que nous avons utilisé pendant tout le road trip, nous avions trouvé un petit coin paradisiaque près d'une rivière émeraude. Pour y accéder, il nous a fallu prendre une route vraiment pas très large, recouverte en partie par des herbes hautes et dont les arbres formaient une arche verte à traverser. Je dois avouer que je n'étais plus très sûre de là où je nous emmenais mais au final, c'était un diamant brut cet endroit. Incroyable ! (et puis j'ai pu visiter le bus aménagé de Brum Bus, réalisant un de mes petits rêves en même temps ! et non, il n'avait pas pris la même route que nous, il y avait en fait un autre accès un poil plus large apparemment !)
TOFINO
Oh Tofino... C'est certainement l'un des endroits les plus célèbres sur l'île de Vancouver... ce qui signifie que c'est aussi l'un des endroits les plus fréquentés de l'île... Et nous n'avions vraiment pas bien calculé notre itinéraire puisque nous y étions exactement pour le long weekend de septembre... Autant vous dire que c'était comme le sud de la France en plein mois d'août !
Tofino c'est ce petit village balnéaire, aux plages infinies et aux vagues idéales pour les surfeurs. C'est une vue sur l'océan sans aucun autre continent qui viennent modifier l'horizon (chose très rare en Colombie Britannique !). Ce sont de nombreux restaurants à faire saliver vos papilles et un parc naturel protégé dont les randonnées vous entraînent au milieu des dunes, des marécages et des forêts tropicales.
Premier jour, il pleuvait. Nous avons donc eu la même idée que tout le monde et sommes allés flâner dans les boutiques... Niveau resto, on avait 1h45 d'attente... De quoi nous décider de tenter la brasserie histoire de patienter. Mais là aussi, 45 minutes d'attente... C'était dingue... Le lendemain, la météo était un peu plus clémente. De quoi nous embarquer pour de micros-aventures et pour un déjeuner au Tacofino, le célèbre food truck de tacos et burritos. Une fois de plus, 1h20 d'attente plus tard, nous tenions le graal entre nos mains... Ah Tofino, une fois, mais peut-être pas deux...
UCLUELET
Ucluelet c'est cet autre petit village à proximité de Tofino, où les paysages m'ont définitivement rappelé nos côtes bretonnes. Puisqu'il pleuvait trop pour de grandes aventures, nous sommes allés marcher sur la boucle du phare de Ucluelet, un sentier aménagé le long de la côte. Une balade un peu mouillée, mais l'occasion de prendre l'air avant d'aller prendre la douche la plus chère de tout notre road trip. 7 Dollars pour une douche pas très propre. Hmmmm j'étais ravie.
TOFINO PLANE CRASH
Première aventure dans cette région de l'île : une randonnée à la découverte d'une carcasse d'avion abandonnée, pas très loin de l'aérodrome. Par chance, les employés du parc national ont récemment "rénové" le chemin, le rendant bien plus praticable que ce que j'avais lu. Entre forêt tropicale et marécage, cette aventure avait la réputation d'être très boueuse.
En 1941, après l'incident de Pearl Harbour, les Canadiens décidèrent d'installer une base militaire aérienne à Tofino. Le 10 février 1945, après un décollage de nuit, le moteur de l'avion cessa de fonctionner correctement entrainant la chute et le crash. A bord, 12 passagers, de nombreuses bombes et munitions, ainsi qu'un réservoir plein d'essence... Après l'impact, le fuel s'est répandu sur le sol et la carcasse s'est enflammée. Puisque les passagers n'arrivaient pas à joindre la tour radio et qu'ils ne pouvaient pas envoyer de fusées de détresse à cause des risques d'explosion, ils se sont réfugiés à plusieurs mètres de là, se créant un abris à l'aide des parachutes qu'ils avaient. Le matin qui a suivi, ils décidèrent d'envoyer un signal de détresse à un avion qui passait juste au-dessus d'eux. Ce dernier leur répondit en envoyant une autre fusée de détresse, qui par chance n'atterrit pas sur le sol imbibé d'essence... 11 heures après le crash, l'équipe au complet fut sauvée, les bombes désamorcées et la carcasse abandonnée sur place.
Une virée entre nature et histoire, à ravir petits et grands !
COX BAY
Dernière exploration avant de quitter Tofino, direction Cox Bay, pour LA vue de carte postale que je cherchais. En fait, le problème avec Tofino c'est que l'on ne se rend vraiment pas compte à quel point les paysages autour sont incroyables quand on est au niveau de la mer. Le seul moyen, c'est de prendre de la hauteur. Cox Bay était la randonnée parfaite pour cela, et j'y ai enfin compris pourquoi tant de gens tombent amoureux de cet endroit... Une arrivée dans le brouillard mais une fois au sommet de la colline, la vue était à couper le souffle. Je vous laisse voir par vous-même...
COURTENAY
Après la côte Est de l'île, nous sommes retournés sur la côte ouest pour visiter Courtenay et Comox, où nous attendait l'un des amis de John. Cette fois, changement de décor ! Finies les plages blanches et bonjour les plages à rochers. De quoi profiter des marées basses pour aller explorer une vie marine très colorée.
Avant de reprendre le ferry direction la Sunshine Coast, nous avons fait un dernier arrêt du côté de Cumberland pour nous aventurer dans le parc de VTT assez connu dans la région. Une bonne grimpe de 45 minutes pour quelques minutes de plaisirs en descente. Je dois avouer que c'était plus du VTT de type enduro que du VTT de descente ce qui veut dire qu'il y avait malheureusement encore pas mal de montées cachées au milieu de la descente... Autant vous dire que John n'était plus trop d'humeur après une matinée à pousser son vélo (le sien pèse beaucoup plus lourd que le mien et n'est pas fait pour grimper). Et je dois avouer que j'étais bien fatiguée moi aussi !
SUNSHINE COAST, LUND AND POWELL RIVER
Après quelques jours passés sur l'île, il était temps de quitter la pluie pour profiter des couchers de soleil très réputés de la Sunshine Coast (qui porte bien son nom). John m'en avait parlé et je dois dire que je n'ai vraiment pas été déçue. Après une arrivée en ferry à Powell River, nous sommes remontés jusqu'à Lund, un petit village de pêcheur plein de charme. Nous avons passé la nuit dans un campsite à proximité, au milieu des arbres et avec une vue incroyable sur la mer. Sans vous parler des couleurs du coucher de soleil ce soir-là... C'est sans aucun doute l'un de mes meilleurs souvenirs de ce road trip ! M'enfin, ça c'était jusqu'à ce que le soleil passe en dessous de l'horizon et que je me fasse dévorer par des dizaines de moustiques... Au final, c'est avec une cinquantaine de boutons, tous plus enflés les uns que les autres, que j'aurais quitté Lund...
En reprenant la route vers le "sud" de la Sunshine Coast, nous nous sommes arrêtés à Powell River, qui aura été mon second coup de cœur de ce road trip. Pas grand-chose à y faire, mais une petite ville, en bord de mer, avec quelques bars et restos bien sympas, qui m'auront redonné le goût des vacances au bord de l'océan !
MADEIRA PARK / SECHELT / GIBSONS
La Sunshine Coast, bien qu'elle donne tout l'air d'être une île, fait en réalité partie du continent. Le seul problème c'est que les fjords et montagnes qui s'y trouvent rendent son accès difficile. Il n'y a donc qu'une seule grande route qui longe la côte et celle-ci inclue deux ferry. L'un entre le nord et le sud de la Sunshine Coast, l'autre entre le Sud et le reste du Continent. Je pense que c'est vraiment cela qui rend cet endroit assez reculé et magique.
Après le nord, nous explorions donc le sud direction Gibsons, avec quelques arrêts en chemin à Madeira Park et Sechelt. J'ai beaucoup moins aimé cette partie, beaucoup plus riche et peuplée de touristes aisés venus tout droit de Vancouver ou de Seattle. L'atmosphère y était complètement différente, nous n'y sommes donc pas restés plus d'une journée. Au petit matin, nous reprenions le ferry direction cette fois Squamish.
SQUAMISH
Enfin !!!! Je dois avouer que j'avais vraiment vraiment vraiment hâte d'aller explorer Squamish. C'était LA destination qui me faisait un peu de l'œil avant d'atterrir il y a un an et le fait de n'avoir jamais pu m'y rendre m'avait laissée un peu frustrée toute l'année. Premier arrêt, direction "Le Chief, l'un des sentiers les plus célèbres du coin. J'en avais entendu parlé mille fois et bien que cette rando soit réputée comme difficile (la pente est raide et c'est sans vous parler des chaînes et parties d'escalades à l'approche du sommet), la vue depuis le sommet récompense tous les efforts. D'un sens, c'est à peu près la même chose que les paysages de Nelson à la différence qu'à Squamish, c'est bien de l'eau salée qui s'écoule entre les montagnes. Le bleu/vert de l'eau me rappelait celui des lacs glaciaires de Patagonie. Au final, il nous aura fallu 1h30 pour atteindre le deuxième sommet et enfin profiter de cette vue magique, et de notre sandwich que les Chipmunks semblaient vouloir nous voler...
Nous sommes ensuite allés découvrir la ville qui, par le passé, n'avait pas la réputation d'être très vivante. En effet, Squamish se trouve à mi-chemin entre Vancouver et la très célèbre station de ski de Whistler. Elle a donc été souvent qualifiée de ville dortoir. Ces derniers mois, les rues ont pourtant bien changé! Si j'en crois John qui était passé par là il y a quelques années, il n'y avait pas autant de vie en centre-ville que quand nous y étions en septembre. De quoi me ravir et me faire tomber amoureuse de cet endroit, qui plus est se trouve être le paradis de l'escalade...
Pour être honnête, juste après le road trip, j'étais obsédée à l'idée de venir y passer quelques mois l'été prochain. Mais avec du recul, je me rends compte de l'inaccessibilité de cette ville sur du long terme... Les loyers y sont déjà assez dingues, et je ne vous parle même pas des prix des maisons. Et puis, au final, il me faudrait recommencer à zéro, une fois de plus ?! On verra bien où j'en suis dans 8 mois, mais peut-être que je viendrais m'essayer à Squamish juste le temps de vacances prolongées !
WHISTLER ET LA ROUTE DU RETOUR
Dernier arrêt prévu Whistler. En chemin, deux petits détours : le premier par Brandywine Fall, une cascade assez magique facilement accessible depuis l'autoroute, le second pour découvrir cette fois la carcasse d'un train ayant dérayé il y a de ça quelques dizaines d'années. Perdus au milieu des arbres, ces wagons ont bien souvent fait l'objet de décor pour des clips vidéos ou pour des films. De quoi également inspirer les athlètes de Mountain Bike de la région qui l'ont bien souvent transformé en tremplin, réalisant sauts et figures dans ce décor presque irréel.
Whistler n'aura vraiment pas été mon coup de coeur du voyage. Tout y semblait aussi faux que dans un décor de Disneyland... Le village est bâti autour du shopping et tout vous pousse à dépenser votre argent. La seule raison pour laquelle nous étions là, c'était pour passer la journée du lendemain sur la station, afin d'utiliser les remontées mécaniques et de dévaler les pistes avec nos vélos. C'est l'un des meilleurs (voire le meilleur) parc de VTT de la Colombie-Britannique et sa réputation n'est plus à refaire. Depuis que j'ai commencé le vélo de montagne en Norvège, je rêvais de venir m'y essayer. C'est maintenant chose faite !!! Je dois avouer que les niveaux m'ont un peu surprise mais quelle partie de plaisir !!! Après une journée je commençais enfin à faire décoller les roues de mon vélo du sol... Cela faisait deux ans que j'essayais et je dois dire qu'avoir les pistes spécifiquement créées pour ce type d'entrainement m'aura vraiment aidée ! Petite victoire personnelle !!
Ah et pour la petite histoire, nous sommes tombés sur un ours noir qui profitait tranquillement du soleil et de l'herbe juste en dessous du télésiège... Nous savions qu'ils étaient dans le coin mais nous étions quand même bien surpris d'en voir un malgré la fréquentation assez élevée du parc ce jour-là ! Ils doivent surement avoir bien l'habitude des humains à force... Après tout, c'est nous qui sommes sur leur territoire, pas l'inverse !
LA ROUTE DU RETOUR
Derniers efforts pour parcourir les 9h45 de route qui nous restait avant de rentrer à la maison. L'occasion d'emprunter la route au nord cette fois. Entre lacs émeraudes, déserts montagneux, restes de forêts ayant brûlées cet été et sommets enneigés, la route du retour aura été parsemée de décors bien différents les uns des autres. Un peu comme ci on traversait la France du Nord au Sud en fait.
Après une dernière nuit passée non pas à bord de Copine mais dans un hôtel à Revelstoke, histoire de profiter une dernière fois de l'esprit des vacances, nous étions finalement de retour à Nelson... Dur dur de se remettre à sa vie de tous les jours après un tel périple mais oui, même quand on vit la vie que je mène, toutes les bonnes choses finissent par avoir une fin !
Depuis, j'ai repris ma petite routine de vie dans les Kootenays, j'ai célébré mes un an de vie au Canada (c'était le 7 octobre!) et je dois dire que j'ai fait un sacré bout de chemin dans ma tête depuis mon retour... Mais je vous réserve ça pour un autre article où je vous raconte le bilan de ces 12 derniers mois ! En attendant, je vous dis bonjour, bonne nuit et à demain (ou presque).
Prenez soin de vous,
Love. Co.
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