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KEEP SMILING AND ONE DAY LIFE WILL GET TIRED OF UPSETTING YOU
Alors voilà, ça va faire bientôt un mois qu'on a posé le pied sur le sol néo-zélandais. Après cette dernière année riche en émotions, j'ai encore beaucoup de mal à réaliser où je suis. (Même si, je vous l’accorde, les 24h interminables de vol m'ont aidé à prendre conscience que j'étais vraiment partie loin). Ayant déjà partagé avec vous quelques épisodes de ma vie de kiwi via les réseaux sociaux, je ne voyais pas trop l’intérêt de venir écrire ici. Et puis, durant une longue soirée sans internet, j'ai commencé un journal de bord (un vrai, avec un crayon et du papier :D ). Plus je mettais sur le papier ce que j’avais dans la tête, plus je me rendais compte qu’il y avait un certain nombre de choses que j'avais envie de partager avec vous dès maintenant. Plutôt que de faire un énième blog sur « que visiter en Nouvelle-Zélande », j’avais envie de vivre avec vous mes expériences, mes joies, mes peines, mes rencontres tout en étant à des milliers de kilomètres de vous. Et de peut-être vous permettre ainsi de vivre ce voyage avec moi depuis chez vous.
PREMIER MOIS - PREMIERS PAS.
Voilà de quoi ouvrir ce premier chapitre de ma vie chez les Kiwis.
AUCKLAND.
Premier Arrêt : Auckland. Et que dire de cette ville. Je crois que je n’arrive toujours pas à la cerner. Les villes néo-zélandaises semblent pour l'instant tellement différentes de ce que l'on connait en Europe. Auckland est très étendue et le centre-ville au sens où nous l'entendons est minuscule voire inexistant. A part cette série de buildings très photogéniques, il n'y a pas de places ou de ruelles avec cafés et petits commerces. Juste 2 ou 3 grandes rues passantes plongées dans une ambiance de quartier d'affaires. Comparé à Paris, j’ai eu le sentiment d'explorer un seul arrondissement. Tout autour s'étendent d'autres quartiers plus ou moins grands formant toujours la ville d'Auckland. C’est un peu comme Paris et ses banlieues réunies, à la différence qu'ici, les meilleurs bars, boutiques et restaurants se trouvent dans la périphérie.
LES QUARTIERS ALENTOURS
Les premiers jours ont surtout été dédiés à la paperasse pour vivre ici et à la recherche du van. Nous étions dans un hostel à Ponsonby, quartier riche et animé à l'ouest du « centre-ville ». Comme pour Auckland, bars, boutiques et restaurants sont regroupés sur une seule grande avenue, les rues perpendiculaires étant dédiées aux habitations. Ici, peu voire pas d’immeubles, tout le monde vit dans des maisons individuelles, ce qui explique l’étendue si impressionnante des villes. Pas besoin de faire des dizaines de km pour avoir l’impression d’être complètement ailleurs. Quelques minutes de trains suffisent pour traverser la « campagne » locale.
L'ANGLAIS LOCAL
Je suis FAN de l’accent kiwi. Certes au départ c’était un peu déboussolant : quand ils vont se coucher ils ne vont pas au "bed" mais au "bid", ils ne mangent pas du "bread" mais du "brid" et ils ne comptent pas jusqu'à "ten" mais jusqu'à "tin". A part ça, rien de bien compliqué. Et après 3 semaines d’immersion, j’commence moi-même à l’adopter. (Une ch’ti qui parle anglais avec un accent de kiwi, ça peut pas être si mauvais non ?)
LES KIWIS
Les Kiwis font face à leur réputation pour l'instant, ils sont vraiment tous adorables et sociables. Le Kiwi est avenant et a la discussion facile. Le Kiwi ne juge pas. Il est toujours prêt à t'aider, même si tu ne lui as absolument rien demandé. Ah et le Kiwi marche pied nu dans la rue. Je le savais avant de venir mais ils marchent vraiment pieds nus et très souvent. Parait que c'est bien mieux comme ça la vie ! J’me suis promise d’essayer, j’attends juste que les sols soient moins mouillés !
LES MAORIS
Concernant les Maoris, je pense que le seul résumé que je puisse faire jusqu’à maintenant se trouve dans une de mes premières réactions à Auckland : « Les mecs ici c’est pas des armoires, c’est des dressings ! »
MOUNT EDEN
Mon premier volcan ici en Nouvelle-Zélande. 10-15 minutes de montée pour voir la vie/ville autrement. Je crois que c’est là que j’ai vraiment commencé à réaliser où j’étais. J’aurai pu passer la journée assise là, le vent dans les cheveux (le cliché), à regarder le temps passer, à écouter tous les sons s’entrecroiser : du bruit des voitures au son des sirènes, du son des oiseaux aux bruits des bateaux en passant par les cris des rugbymans au pied du mont. C’était comme observer la ville tout en ayant assez de recul pour ne pas vraiment en faire partie (et un peu aussi comme observer ma vie tout en ayant assez de recul pour ne plus vraiment en faire partie.) Une bouffée d’air pur, un nouvel air à respirer pleinement.
WAIHEKE ISLAND
Des plaines irlandaises aux pavés d’Amsterdam, des montagnes catalanes au volcans néo-zélandais, je crois que j’ai plus marché durant ces 6 derniers mois que ces 6 dernières années. L’île de Waiheke se trouve à seulement 40 minutes de ferry depuis Auckland. Une rando de plusieurs jours permet d’en faire le tour mais nous n’en avons fait qu’une petite partie, histoire de se mettre en jambe pour la suite. L’occasion d’enfiler à nouveau mes chaussures de marche pour 4h à travers champs, routes, jungle et plages, à braver la pluie et le soleil. 4h à explorer l’inconnu autour de soi pour mieux cerner l’inconnu en soi.Une chouette aprem, perdues au milieu de nul part.
L’ACHAT DU VAN
L’achat de ma première « voiture » se sera donc fait ici, à l’autre bout du monde. Et pas pour un modèle classique s’il vous plait, pour un VAN. Oui oui un VAN. J’en ai soulé plus d’un avec mes envies de van en France, grâce à Cachou, je réalise donc un de mes rêves. A nous la liberté, à nous la vie. Bon en réalité c’est aussi à nous le stress et les galères. L’étape recherche et achat du van a été assez complexe sur Auckland. La concurrence étant assez rude, les arnaques vont bon train. Difficile quand on y connaît rien en mécanique de ne pas se faire avoir. On a fini par trouver le parfait compromis. Reste à voir s’il voudra bien nous tenir compagnie jusqu’au bout ! Ce qui est assez drôle avec cet achat, c’est que j’ai l’impression de franchir un pas de plus dans cette vie « d’adulte ». Après #cocodéco #cocobrico voici #cocomecano. En l’espace de 4 jours, j’ai du apprendre à faire semblant d’y connaître quelque chose en matière de voitures, à faire semblant d’entendre si le moteur est en bon état ou pas et à conduire à gauche comme si c’était normal et que je n’étais pas du tout paniquée à l’idée de le faire. #fakecoco. (Bon merci papa quand même parce que c’est lui que j’appelle tous les 3 jours pour lui demander si le bruit du machin gris c’est normal, si le voyant bizarre sur le tableau c’est normal et si l’odeur d’essence près de la voiture c’est normal.)
LES ROUTES ET LA CONDUITE A GAUCHE
Après l’achat du van donc, il a bien fallu le conduire ! Il y a 2 ans à peine j’étais encore paniquée à l’idée de conduire dans Paris. Voilà qu’aujourd’hui je gravis les montagnes et traverse les villes néo-zélandaises sans aucun stress. Finalement je me suis vite acclimatée. La boîte auto m’aide un peu quand même, mais c’est pas sorcier ! On reste juste ultra vigilente car parfois on a de vieux reflex de conduite à droite qui reprennent le dessus sans qu’on s’en rende compte.
TAURANGA
Premier arrêt du voyage, la Bay of Plenty et la ville de Tauranga, sur l'île du nord. On a atterri là tout simplement car c'est ici que l'on a trouvé notre premier wwoofing. La maison de notre hôte se trouve à 20 min de la ville Tauranga, 2h30 d’Auckland, 1h20 d’Hamilton. Notre quotidien est remplie de collines verdoyantes. Puisque pour l’instant il ne fait que pleuvoir, on n’a pas vraiment pris le temps de visiter les alentours. Apparemment, le centre-ville de Tauranga ne vaut pas vraiment le détour, en revanche, le Mount Maunganui est lui vraiment impressionnant par beau temps. On a enfin eu un peu de soleil aujourd'hui, ce qui nous a permis de grimper au sommet et d'en observer la vue. Il s’agit tout simplement d’un volcan endormi, situé tout au bout d’une péninsule. (je vous mets l’image depuis un hélico pour que vous vous rendiez compte de l'emplacement improbable du volcan)
LE WWOOFING
Ça fait un mois qu’on est arrivées en Nouvelle-Zélande et maintenant 3 semaines qu’on fait du Wwoofing chez Terri, notre hôte. On devait y rester 2 semaines et on est bien parties pour en faire 5. Avec elle vivent Sam et Taylor, ses 2 garçons de 9 et 11 ans mais aussi Big Sam, sa coloc, et Ava, fille de cette dernière. A cette tribu viennent s'ajouter 2 chiens, un chat et 3 veaux. Pour ceux qui ne connaitraient pas, faire du wwoofing, c’est donner 4h de son temps en échange du logement et des repas. Mais au final c’est souvent bien plus. Être wwoofer c'est partager son quotidien avec des inconnus, vivre au milieu des kiwis avec des kiwis, observer la vie des autres en l’intégrant directement, mais c’est aussi des rencontres formidables et une porte ouverte au questionnement sur soi. On est très chanceuses d'avoir atterri ici. Sam et Terri sont adorables et on se sent bien chez elles. De discussions en discussions mon anglais s’améliore chaque jour un peu plus, surtout qu'avec 2 mamans célibataires on peut parler de tout et n’importe quoi. Puis, quand on s'ennuie, on s'occupe avec Netflix sous-titrés en anglais ou la téléréalité locale. (ba ouais ça aide pour l’anglais ! :p) Niveau travail, on a fait (beaucoup) de nettoyage, (un peu) de jardinage, un peu de cuisine et on l'a accompagnée sur un event (oui un EVENT!)…elle est traiteur et elle a 2 foodtrucks. L’événementiel et le nourriture semblent me suivre même à l’autre bout de la planète… On était en charge des burgers, Cachou à la confection, moi à l’emballage et au service. J’ai adoré !! Ce qui peut sembler barbant en France est tellement excitant quand on se retrouve à ne pas parler la même langue. À la fin, je devais aller distribuer les derniers burgers directement auprès des gens pour écouler le stock et finalement ça m’amusait de m’essayer au « BURGEEEERSS ? Do you want more ? pleeeeaaaase ».
Sinon la vie de kiwi dans cette famille est vraiment différente de chez nous. Ici, être mère célibataire c’est la normale et les enfants ne sont absolument pas perturbés par la situation. (et d’un sens c’est mieux ça que de vivre dans le conflit permanent) La maison de Terri c’est des portes qui restent ouvertes toute l’année, ça entre et ça sort à chaque instant, et personne n’a de clés pour fermer (réellement, y’a pas de clés, on ferme rien quand on s’en va !). Sa sœur habite en bas de ses pâtures et vient régulièrement avec ses 2 filles, le grand père (qui est le père du père des enfants) habite la porte à côté, l’ex compagnon de sa sœur passe aussi par là, ses amis débarquent n’importe quand, c’est un joyeux bordel et tout le monde est content. Les veaux vivent en ce moment même sur le pelouse, devant la fenêtre de la cuisine, car ils s’échappent en permanence de leur pâture. On mange les pizzas à même le sol du salon et on dîne généralement entre 17h et 18h. (Ouais on a mis quelques jours à s'adapter). Mais quand Terri passe derrière les fourneaux, c'est un régale pour nos papilles ! Les enfants sont très autonomes et impliqués dans le plus de tâches possibles. Et les clés de la voiture de Terri... restent sur la voiture de Terri. ^^ C’est assez perturbant de savoir qu’ici, personne ne viendra vous voler quand il y a un peu moins d’un an, on défonçait la porte de notre appart’ à Paris pour venir nous y prendre tout ce qui avait de la valeur. Evidemment ça marche qu’entre kiwis, on sait que nous, en van, on reste des proies faciles.
LA TRANSFORMATION DU VAN
Le choix du wwoofing était aussi stratégique.
Objectif : avoir du temps pour transformer le van tout en ayant un toit. Nous avions déjà fait faire la banquette/lit, la table et le petit meuble « cuisine » directement au garage où nous l’avons acheté mais puisque nous souhaitions obtenir l’autocollant « self contained » il nous restait un peu de travail. Ce sticker, graal des voyageurs, permet d’accéder à des campings gratuits sur les 2 îles. Pour obtenir la certification, il nous fallait donc intégrer un toilette chimique dans une boîte, accessible même quand le lit est déplié, ajouter un meuble évier avec toute la plomberie nécessaire pour tenir 3 jours en autonomie, et intégrer une poubelle avec couvercle. Sans outils, c’était chose impossible. « Grand dad » (papi quoi) a un atelier de rêve qu’il m’a donc gentiment laissé utiliser. Il a d’ailleurs été de bons conseils tout au long de la fabrication. (Et pour la petite anecdote, il était lui aussi poseur de cuisine et salle de bain auparavant, comme mon papa :D)On a donc passé quelques jours à penser, fabriquer, découper, fignoler, recommencer, avant d’obtenir le « design » idéal. (et aussi pas mal de photos et d'appel à mon papa en mode "je comprends paaaaas, toute façon j'aime pas la plomberie.") On a ensuite réintégré et affiné la déco (ba ouais c’est pas un van de filles pour rien ! et puis c’est important qu’on s’y sente bien chez nous). Maintenant, « reste plus qu’à » passer la certification et reprendre la route avec Toto pour voir s’il est à la hauteur de nos espérances ! On croise les doigts !
ET APRES
On prévoit donc de rester 2 petites semaines de plus ici car Terri a besoin de nous pour du service et de la cuisine. Cela nous permet d’ajouter quelques compétences sur nos CV et ensuite, en route pour trouver du boulot. On risque de se « poser » peut-être 2 mois pour gagner de l’argent en restant dans l’île du Nord. Au départ on était parties pour du ramassage de fruits mais vu le temps pluvieux, on n’aura pas beaucoup de jours de travail par semaine. On se réoriente donc plutôt sur du service, de la cuisine, de la plonge. A voir ce qu’on trouvera ! Comme je pars plus tôt que Cachou, je risque surement de visiter des parties de l’île du Nord en même temps que faire le job. Pas évident mais pas impossible ! on verra bien :) L’objectif étant de partir pour le Sud courant janvier et en profiter pleinement jusqu’à Mars. Le temps passe vite !
La suite de nos aventures dans quelques semaines ;)
En attendant, j’vous dit bonne nuit et à demain !
Co
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