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Co au pays des Vikings - Premier mois

Photo du rédacteur: Coralie MarichezCoralie Marichez


Après mes aventures chez les kiwis, me voilà arrivée depuis un mois en terre viking.

A force de photos dans les réseaux sociaux, j'ai longtemps été intriguée par la Norvège. En tête du classement des pays les plus heureux au monde en 2017 et cette année en 3ème place, (World Happiness Report) je me suis souvent demandé comment les norvégiens font-ils pour être aussi heureux ?


Pour tout vous dire, quelques mois avant ma décision de partir avec Cachou en Nouvelle-Zélande, je m'étais achetée la carte et le guide de la Norvège, comme pour me donner le coup de pied qu'il me fallait pour oser ce voyage en solitaire. Finalement, deux années plus tard, c'est dans un tout autre contexte et en très bonne compagnie que je me retrouve à mettre les pieds pour la première fois ici.


Qui dit nouveau pays, dit nouvelle culture, nouvelles rencontres et nouvelles expériences. L'occasion pour tous les deux avec Ben de s'essayer à la vie scandinave, pour au moins une saison (voire plus) et de s'en faire une idée, par nous-même. Quel est leur mode de vie ? Comment sont les paysages ? les Norvégiens ? ça fait quel effet de retrouver les fjords ? Est-il facile de s'expatrier en Norvège quand on est européen ? Comment est le monde du travail ici ? Tout est-il aussi cher que ce que l'on en dit ? ...


Un nouveau rendez-vous mensuel donc, entre vous et moi, pour vous livrer un aperçu de ce en quoi consiste ma vie de Viking cette fois. Ce n'est plus le bout du monde mais pourtant dans ma tête, ça en a tout l'air. De Bergen à Voss, en passant par les fjords, la vie norvégienne et mes états-d'âmes, je vous réserve déjà de quoi vous évader pour ce premier mois :) Allez hop en route !



BERGEN


Le 5 avril dernier, nous sommes partis de Paris pour arriver à Bergen, porte d'entrée des Fjords norvégiens. Bien qu'elle soit la seconde plus grande ville de Norvège, Bergen a conservé l'atmosphère d'une bourgade de pêcheurs. Ses bâtiments colorés lui confèrent tout son charme dévoilant ainsi une partie de son histoire et de ses traditions.



Malgré ce décor pittoresque, c'est dans les montagnes alentours que nous avons passé 80% de notre temps. En effet, si la ville s'étend de la mer vers les terres, elle offre aussi un accès direct à 7 sommets et donc de nombreuses randonnées...


L'occasion pour Ben et moi de nous aventurer une première matinée sur l'un d'entre eux, Løvstakken.

J'ai toujours imaginé les fjords de Norvège plutôt désert en dehors des villes, un peu comme en Nouvelle-Zélande, mais en réalité, une fois au sommet, j'ai un peu déchanté. Bergen s'étend sur des kilomètres et le moindre terrain constructible semble avoir été envahi... Sur les îles alentours, dans les vallées, sur les montagnes... il est rare de trouver un point de vue sans "pollution" visuelle. En allant en Norvège j'espérais retrouver le vide, l'absence de gens, de pouvoir grimper à un sommet, poser mon regard au loin et me sentir un peu seule. Bon ba pour cette fois, c'est raté. M'enfin, ce n'est que partie remise, puisque l'on me dit déjà que je le retrouverai ce sentiment de liberté...



Après cette première déception pour ma part, nous nous rendons (à pied) au mont Fløyen. Le sommet étant également accessible par télécabine, il est apparemment l'un des plus fréquenté (nous concernant c'était bien vrai, tout là-haut, c'était littéralement noir de monde...).


Mes besoins de prendre l'air et de respirer se faisant de plus en plus présents, nous nous aventurons, depuis le point de vue sur la ville vers d'autres sentiers, un peu plus à l'écart. Malgré le nombre incroyable de norvégiens rencontrés sur les chemins de randonnées ce weekend là (je crois bien que c'est le sport national ici), j'ai enfin pu retrouver un peu la quiétude que j'étais venue chercher.

Le calme. Les oiseaux. Le bruit de l'eau qui ruissèle. Le vent dans les cheveux et la sueur dans le dos... C'est ça dont j'avais besoin. Vraiment.


Au total, nous sommes restés à peine 4 jours, juste le temps nécessaire de nous acclimater au pays et de faire quelques démarches administratives. Et malgré un aperçu très rapide, Bergen semble être le parfait compromis pour les âmes indécises en quête de nature, de ville, de mer, de montagnes, de culture et de traditions. Bref, si vous ne savez pas choisir, ici vous n'aurez pas à le faire.



APRÈS BERGEN, VOSS


A seulement 1h10 en train depuis Bergen, Voss est considérée comme la capitale des activités à sensations fortes, été comme hiver. C'est une ville moyenne, entourée de lacs et de montagnes. Un décor sympathique certes mais surtout un choix stratégique de notre part puisque la saison d'été arrivant, les entreprises recrutent. Nous avions quelques pistes avant d'atterrir dans le pays et qui ont fini par se concrétiser. Ben est pour l'instant un "handyman" (ou "homme à tout faire") pour une boîte de kayaking et je travaille pour une autre entreprise de canoë et d'activités sportives en tant que "reservation coordinator" et "content designer" (en gros, car je sens que j'en ai perdu certains, hein mamie ! :) je gère l'accueil des touristes et les réservations des tours guidés et je crée des jolies images pour mettre sur son site internet et sur les réseaux sociaux).



Cela fait trois semaines déjà que Ben bosse d’arrache-pied alors que moi, pour l'instant, je suis un peu bloquée, le temps que la saison démarre, probablement mi-mai. Nous avons profité de nos weekends pour explorer les environs, à pied ou en vélo. (Et croyez-moi, mes cuisses regretteraient presque mon plat pays parfois)


J'ai tout de même eu l'occasion de travailler une journée, car Marcio (mon chef) avait besoin d'un chauffeur pour l'un de ses vans lors d'un tour guidé et m'a donc appelée à la rescousse. Une libération pour moi car c'était enfin l'opportunité de sortir de Voss pour me rendre à 40 min de là, à Gudvangen, le village dans lequel Ben travaille.

Un décor de rêve comme bureau pour la journée puisque j'étais dans l'un des fjords les plus spectaculaires, le Nærøyfjord. Mondialement connu pour son étroitesse, il y a deux manières de le visiter :

  • Par la mer, en louant un kayak depuis Gudvangen par exemple ou en prenant l'un des bateaux qui fait l'aller-retour depuis Bergen ou Flåm,

  • ou par la terre, les norvégiens ayant construit une petite route scénique et sinueuse qui longe une infime partie du fjord depuis Gudvangen

J'ai eu la chance de profiter des deux points de vue puisque j'ai du tout d'abord jouer les photographes pour Marcio et suivre les canoës depuis la rive et qu'il m'a ensuite offert de l'accompagner une seconde fois pour une session photo et "stand up paddle" (c'est la planche sur laquelle je suis debout sur la photo ci-dessus ;)). Je dois dire que j'avais un peu oublié le goût de ces petits moments de liberté, à l'intérieur de moi... Cette opportunité de s'échapper de son quotidien parfois pesant... J'ai beaucoup de mal à prendre ce genre de décisions par moi-même en ce moment, alors "être obligée" de le faire, pour mon travail, c'était comme revivre pleinement pour quelques instants.



LA VIE EN NORVEGE

Pour l'instant, je n'ai pas encore eu d'aperçu approfondi de leur culture et de leur mode de vie.

Mais, de ce premier mois en immersion voici ce que je peux vous dire au sujet de :

  • LES NORVEGIENS, Malgré leur réputation glaciale, ceux à qui j'ai eu à faire ont été très amicaux, très ouverts. C'est vrai que dans la rue, il est rare que quelqu'un vous adresse la parole, mais pas plus pas moins qu'en France.

  • LA LANGUE : Le norvégien est une langue germanique. Mêmes racines donc que pour l'anglais et l'Allemand. Un point dans le camp de Ben qui revit de pouvoir se confronter à une langue pas si éloignée de la sienne. (bon parce que le français il a essayé mais je crois qu'il a vite baisser les bras) Par chance, en plus du norvégien, ils parlent tous anglais (oui oui, tous, même les grands parents !) et dieu merci car ma connaissance de la langue n'a pas beaucoup évoluée, même si je compte bien y remédier...

  • LES TRANSPORTS : Les transports sont plutôt bien développés, nous ayant permis jusqu'ici d'utiliser bus et train pour circuler. En revanche, tout coûte assez cher. Il me semble qu'un ticket de tramway classique à Bergen nous coutait 3/4 euros l'aller...

  • LA METEO : Là aussi, nous luttons contre les stéréotypes. Depuis le début, nous avons eu les fées de la météo avec nous, puisqu'en un mois nous avons du avoir 5 jours de pluie... Nous sommes pourtant soit-disant dans l'une des régions qui mouille le plus... Espérons que cela dure, car plus il fait beau, plus on aura du boulot !

  • LE SHOPPING : Faire ses courses pour la semaine est à peu près la même chose que de faire un "benchmark" (une comparaison approfondie) de ce que l'on peut se permettre d'acheter ou pas. Car oui faire ses courses peut revenir cher, tout dépend de ce que vous mangez. Les fruits et légumes coûtent un bras. La viande vous en coûte deux. Et comme nous n'avons pas encore touché nos salaires, du coup il a fallut réadapter nos régimes pour coller à nos budgets. C'est pas plus mal, ça nous donne une autre raison pour manger moins de viande et sauver la planète !

  • L'ECOLOGIE : La planète justement... La Norvège me rappelle un peu la Nouvelle-Zélande pour ses contradictions entre pays très vert et écolo et réalité de la vie sur place. Ils utilisent certes des énergies vertes, beaucoup d'entre eux roulent en voiture électrique, certaines villes ont intégrés le compost au ramassage de déchets et la nature a toute sa place dans la vie quotidienne. En revanche, faire son shopping c'est dire bonjour à "plasticland" car tous les légumes ou presque sont emballés dans du plastique, parfois individuellement (oui oui, le poivron, tout seul dans son paquet, comme la courgette...) et à la caisse, on vous propose une petite dose supplémentaire ... Trouver des produits bio et respectueux de la nature semble assez compliqué. Et quant à l'origine des fruits et légumes, dû au climat local j'imagine, il n'y en a que très peu en provenance de Norvège... Tout est importé d'Espagne, de Belgique, d'Italie, et de continents bien plus lointain comme l'Amérique latine ou l'Afrique... Depuis ma vie parisienne, je tente au mieux de consommer local, de créer mes propres produits cosmétiques ou de nettoyage et de manger mieux, en accord avec les saisons... mais je dois avouer qu'avec ce contexte, je ne sais pas encore sur quel pied je vais bien pouvoir danser. A suivre donc.

  • L'ADMINISTRATION Les démarches n'ont pas été aussi rapides qu'à mon arrivée en Nouvelle-Zélande mais je dois bien avouer que c'est quand même beaucoup plus facile qu'en France. (De toute façon je crois qu'on reste les champions dans ce domaine...). Puisque je suis européenne, je peux venir dans le pays sans problème que ce soit en touriste ou pour trouver du travail. Une fois mon contrat de travail entre les mains, un simple rendez-vous au SUA de Bergen, le "service dédié aux étrangers", permet de faire sa demande de D-Number (l'équivalent de notre numéro de sécu en France) et de "Tax Card" (qui détermine le pourcentage d'impôt qui sera directement prélevé sur votre salaire.) C'est plutôt simple au final, sauf que, sans ce D-Number vous ne pouvez rien faire. Même pas ouvrir un compte en banque ou posséder un forfait de téléphone norvégien par exemple. Ce qui peut parfois poser problème comme pour Ben, pour qui les process sont beaucoup plus longs, (c'est là où l'on réalise à quel point être Européen, c'est une chance) et qui ne peut, dans l'attente de ce graal, faire aucune autre démarche.


NOTRE CHEZ NOUS


Nous sommes tout d'abord rester chez Haugo Utleige, une auberge/hotel située dans les hauteurs de Voss. Le lieu était incroyable mais ils ne faisaient pas de location sur du long terme. Cela reste un super plan pour se loger puisque c'est l'un des moins cher de la ville (si vous réserver directement par téléphone, vous ne payez pas les frais booking et vous vous en sortez pour environ 50€ la nuit pour deux). Ils ont une vingtaine de chambres, sur deux étages, avec 4 salles de bain, un sauna et une grande cuisine. Il faut tout de même une petite demie-heure à pied pour y grimper depuis le centre, mais le décor en vaut vraiment l'effort. Puisque je ne faisais pas grand chose de mes journées, je me suis même retrouvée à travailler 2 heures par jour pour eux, en échange d'une réduction sur le prix de notre chambre. C'était vraiment top. Lars et Kjersti ont été adorables.


Après quelques semaines de recherche nous avons finalement choisi de partir vivre à Skulestadmo, une petite ville à 20 min en vélo du centre de Voss. Nous voulions au départ nous mettre en colocation dans un appartement en centre-ville mais nous n'avons rien trouvé dans nos budgets et qui nous fassent nous sentir "comme à la maison". Malgré la distance, nous avons donc choisi de venir habiter chez Kristin, une norvégienne de 56 ans, qui nous loue tout l'étage de sa maison aménagé en appartement. C'est une petite femme pleine de vie, toujours partante pour une blague ou un sourire, dont l'histoire m'est un peu familière puisqu'elle vit seule depuis 4 ans, suite au décès de son mari et amour de jeunesse. Elle est d'une gentillesse incroyable à notre égard et nous sommes plus que ravis d'avoir atterri ici. L'appartement possède une chambre, un grand séjour, une salle de bain et une cuisine. La déco est un peu vieillotte mais l'on s'y sent bien. Et puis, si je vous sortais les meubles de leur contexte (murs colorés, couverts de peintures et canevas éclectiques, rideaux, coussins et tapis aux motifs d'antan), je suis sure que vous tomberiez vous aussi totalement "in love" de ce design scandinave.



Cela nous fait du bien avec Ben de nous retrouver à deux au final et d'avoir notre chez nous à nous. On a repris nos marques, nos habitudes. On s'est recréé notre cocon et c'est un petit bonheur quotidien. Je crois qu'au fond, on en avait besoin.


ET TOI ÇA VA ?


Moi justement, vous êtes plusieurs à m'écrire. J'essaie de vous répondre directement, mais je sais que certains n'osent plus trop me poser la question. Ça va. Mieux que ça n'a été.

Ce voyage ce n'est peut-être plus le bout du monde et pourtant dans ma tête, ça en a tout l'air.

Cette distance physique a crée en moi la distance mentale dont j'ai besoin en ce moment pour comprendre les émotions qui me traversent, le chemin que j'emprunte et ceux vers lesquels j'aimerais me diriger. Reprendre la route m'a réouvert l'esprit et c'est ce que j'aime dans cette vie de nomade. Vivre ou voyager dans un autre pays c'est être curieux de tout au quotidien. C'est lutter contre ses mauvaises habitudes et se reconnecter à l'instant présent. On redécouvre chaque jour la banalité sous l'angle de la curiosité. C'est une ouverture d'esprit et un contexte qui invite à la découverte permanente. Jour et nuit. C'est une exploration continue à l'extérieur de soi, de ses habitudes, qui provoque instantanément un flux de questions personnelles et intimes et qui amène chaque fois à ce voyage intérieur et spirituel.



C'est donc un énorme travail sur moi-même que je suis en train de faire. Puisque je n'ai pas encore démarré mon job, je prends du temps pour m'écouter et remettre mon corps et mon esprit en route. J'ai débuté un Yoga challenge de 30 jours. J'enchaine les podcasts très tôt le matin. J'écris. J'ai repris le dessin et trouvé un univers qui me parle et me permette de m'exprimer pleinement. Je m'essaie à quelques routines quotidiennes, j'ai parfois du mal à m'y tenir mais quand je le fais, ça m'apporte un bien fou. Et au milieu de toutes ces envies, tous ces projets, tous ces souvenirs, je fais doucement le point sur qui j'étais il y a un an, qui je suis maintenant et ce que j'aspire à devenir.


Y'a des jours avec, y'a des jours sans. Ça repart comme c'est arrivé. Sans prévenir. D'une minute à l'autre.

Mais j'ai la chance de vous avoir de près ou de loin. Et d'avoir avec moi la personne la plus formidable au quotidien qui, malgré tout ce qu'il endure, tient bon et traverse les océans et les tempêtes à mes côtés.

Evidemment, la route risque d'être encore un peu longue, mais je vous suis tellement reconnaissante pour vos messages, votre amour, votre soutien. Alors merci...


En attendant la suite je vous dis à très vite,

Love. Co ou Frenchiiie


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