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Photo du rédacteurCoralie Marichez

Co au pays des Vikings - 7ème mois


C'est un peu nostalgique que je vous écris puisque c'est un mois riche en aventures et en apprentissage qui se termine doucement. Demain, je reprendrai l'avion pour un retour express en France avant d'entamer un tout autre voyage, au soleil.


Après cette première expérience à Voss qui m'avait laissée perplexe, j'avais vraiment envie d'aller voir ailleurs pour découvrir une autre région de la Norvège et me faire un avis plus réaliste de ce pays. Ce qui est sûr, c'est que j'ai eu raison d'écouter cette petite voix intérieure qui m'attirait ici depuis longtemps puisque ces quatre semaines de vie au grand nord ont radicalement changé mon regard sur la Norvège et (sur ma vie) et c'est tant mieux !


Je n'ai pas encore quitté le sol norvégien que j'ai déjà accumulé des centaines de photos... J'ai donc décidé de vous dresser un premier portrait de ma vie sur les îles, avant de vous livrer d'ici quelques jours un article bilan de cette expatriation au pays des Vikings. Ce sera l'occasion de revenir sur ces dix derniers mois passés en Europe et sur toutes les questions-réponses que ce voyage m'a ou non apportées. (j'ai hâte !!!!)


En attendant, au programme de ce mois-ci : le retour de "Coco Brico" avec cette expérience de volontariat aux Lofoten, la mer, les montagnes, la plage, les couleurs automnales qui côtoient les sommets enneigés, les aurores boréales et les premiers flocons. Je vous préviens, ça pique les yeux ! :) en route !!


 

FURU HOSTEL


L'auberge dans laquelle je me trouvais, se situe en plein centre des Lofoten. A 45 minutes environ de Henningsvær, (LA ville pour sortir), à 25 min de Leknes, (parfait pour faire ses courses) et à quelques minutes seulement de nombreuses randonnées ou montagnes à escalader. Sans compter la proximité avec LA plage pour surfer. Bref. L'endroit idéal pour monter un projet comme celui de FURU...


Je viens d'y passer quatre semaines en workaway (= comme le wwoofing il s'agit d'un système de volontariat > logement et nourriture offerts en échange de 5h de travail par jour) et je dois dire que je suis plus que ravie d'avoir atterri ici.



Quand je suis arrivée, nous étions une dizaine de volontaires à aider quotidiennement les deux fondateurs. Arne et Guri sont deux amis qui ont racheté cette ancienne maison de retraite en février et travaillent depuis plus de 8 mois à la rénovation et transformation des lieux en auberge de jeunesse. Il y a depuis eu un nombre incalculable de "workawayer" qui ont aidé et aident toujours à l'accomplissement de ce projet et je dois avouer qu'être ici est très inspirant ! Travaux, décoration, projets artistiques... Le résultat est plutôt incroyable et on s'y sent déjà comme à la maison... Plus qu'une auberge, c'est une véritable famille qu'ils ont su recréer avant même que les portes ne soient ouvertes au public. Une chose est sûre : on se sent déjà le bienvenu chez Furu...


Mes missions ? Améliorer la signalétique, m'occuper de petites créations artistiques, du design de deux installations sur les murs du café de l'hostel et de quelques touches de décoration. Je suis énormément reconnaissante envers Arne, car après un rapide résumé de mes compétences, il a su me proposer des tâches toutes adaptées à ma personnalité. Ce n'est pas le cas dans toutes les expériences de volontariat et se sentir autant considérée à peine arrivée, ça n'a pas de prix. (Et puis si vos volontaires s'épanouissent dans leurs missions, il y a de fortes chances pour qu'ils y passent plus de temps que ce qu'ils ne devraient et là c'est "tout bénef" !)

Pour ma part, je ne vais pas mentir, j'ai eu beaucoup de mal à reprendre les outils en arrivant ici, car c'est avec mon Papa que j'ai toujours fabriqué meubles et divers objets. Si j'avais réussi à construire Toto (notre van en NZ) c'était aussi grâce à mes nombreux appels de l'autre bout du monde pour lui demander conseil... Et puis, après lui il y a eu Ben... Avec qui j'ai énormément passé de temps à construire et fabriquer... Alors, bien que j'étais ravie des missions que j'avais dans l'auberge, j'ai passé les 4 premiers jours à éviter de franchir la porte de l'atelier... Jusqu'à ce que, après une heure de thérapie, je réalise qu'il était peut-être tant de me lancer à nouveau. Surtout que c'était ça aussi que j'étais venue chercher ici.


De ce fait, après quelques jours à tourner en rond, je suis descendue à l'atelier, je me suis lancée, j'ai pris les outils, je me suis plantée, j'ai recommencé mais j'ai fini par y arriver. En tant que bonne française, je me disais : "Fais le bien ou ne le fais pas". Alors qu'en fait, "fais-le aussi bien que ce que tu peux" ça marche beaucoup mieux. Perfectionnisme quand tu nous tiens... !


Aquarelle, tableau, dessins, décoration, design et fabrication d'étagères à partir de vieilles planches en bois (oui oui l'installation sur le mur c'est moi qui l'ai faite 0:)) ... j'ai repris doucement confiance en moi et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie fière de construire quelque chose ! Depuis Toto en fait.

Du coup, le Canada et mes envies de nomadisme en van ont repris vie dans ma tête... et depuis, plus rien ne m'arrête !



Je me sens tellement chanceuse aujourd'hui d'avoir pu participer à la construction de ce lieu, d'y avoir laissé ma patte, d'avoir découvert l'histoire derrière ce projet et d'avoir rencontré toutes ces personnes formidables et inspirantes... Des voyageurs de tout âge, des personnes en quête de sens, des anciens nomades qui ont aujourd'hui posé leurs valises, temporairement ou définitivement... Des artistes, des photographes, des vidéastes, des professeurs, des étudiants, des entrepreneurs, des aventuriers, des chefs, des musiciens...


Furu c'est un peu comme une famille dans laquelle vous trouvez, sans chercher, des réponses à vos questions à travers celles des autres…

Après cette année chaotique et cet été un peu compliqué, j'ai pris du temps les premiers jours à trouver mes marques au sein du groupe (deuxième merci à ma thérapeute qui a d'ailleurs récolté mes pots cassés du début de mois :D). Depuis, ces quatre semaines sont passées à une vitesse folle et me voilà bien triste de devoir faire à nouveau mes au revoir. Je raterai malheureusement l'ouverture prévue en février puisque je serai au fin fond de la Patagonie (Hein quoi la Patagonie ?! oui oui, je reviens là-dessus un peu plus loin) mais je suis persuadée que je recroiserai la route de Furu d'une manière ou d'une autre dans ma vie ! Et puis j'y ai rencontrée des inconnues devenues aujourd'hui des amies qui ont joué un rôle non négligeable dans ma renaissance intérieure de ces dernières semaines et ça je ne suis pas prête de l'oublier... !


Un seul mot à dire : Merci Furu Family.

 

MON ARRIVEE AUX LOFOTEN


Le soir où j’arrivais sur l’île, je me retrouvais à devoir faire du stop de l’aéroport à l’auberge n'ayant pu faire correspondre le deuxième et dernier bus de la journée avec mon atterrissage à Evenes. J’avais anticipé la question et m’étais renseignée sur des hôtels à proximité au cas où je me retrouverais bloquée sur place. (Surtout que tout le monde s’inquiétait pour moi quand j’aie eu expliqué la situation en France avant de partir...) Mais, moi et mon esprit d'aventurière, croyons fermement en la loi de l’attraction et en l’univers… "Si tu y crois et que tu es dans le bon état d’esprit, tu attires à toi les choses dont tu as besoin." Et nous avions raison ! Après 10 minutes d’attente et seulement 5 voitures quittant l’aéroport, j’ai eu la chance de rencontrer Daniel, un papa suisse-américain de 50 ans. Le plus drôle dans l'histoire ? Sa première réaction face à mon panneau indiquant LEKNES comme destination : « Mais vous savez que Leknes est à 3 heures de route d’ici ?! ça va être compliqué pour vous de trouver une voiture jusqu’à cette ville à cette heure-ci (18h45) ?!  êtes-vous certaine qu’il n’y a pas de bus ? » prononcé avec des grands yeux et un brin de désolation pour moi.


Après lui avoir expliqué la situation tordue dans laquelle j'étais, il me propose de m’emmener jusqu’à sa destination : Svolvaer, à 2h de l’aéroport et seulement 50 minutes de l’auberge. De là, j'allais pouvoir attraper un autre bus qui m'emmènerait directement jusqu'à Furu. C'était Parfait ! Durant 2 heures donc, j’ai raconté ma vie à un total inconnu qui en a fait de même. Il était tellement ravi de ne pas faire la route seul et d’échanger au sujet de ses enfants et de ses voyages. Pour ma part, j’étais tout simplement ravie de partager ma première expérience des Lofoten avec quelqu’un et d'offrir ma compagnie en échange d'un trajet gratuit.


On pense souvent que faire du stop est dangereux pour l’auto-stoppeur mais on oublie souvent que celui qui décide de s’arrêter remet lui aussi sa confiance entre vos mains. Il y a dans ce mode de transport une forme de connexion ou re-connexion à l'humain qui est assez incroyable. La rencontre, l'échange, la confiance et la générosité des personnes qui osent s'arrêter... Et puis l'apprentissage aussi pour celui qui tend le pousse face à chaque voiture qui décidera de ne pas s'arrêter. Il est dur au départ ce sentiment de "rejet". Puis avec le temps on apprend à mettre de la distance vis-à-vis de soi... Sur le bord de la route comme dans la vie, chaque chauffeur / personne, a une histoire, qui justifie ses réactions, ses actions, son choix de s'arrêter ou non. Faire du stop me réapprend sans cesse l'idée que la réaction et décision d'autrui n'a absolument rien à voir avec moi ou avec ma personne. Ses décisions sont les siennes et sont les conséquences d'un nombre incalculable de contextes qui ne dépendent pas de moi : d'une culture, d'une éducation, de son humeur du jour, d'un trajet, d'une destination, du type de voiture qu'il a, du nombre de sièges disponibles, etc. Ce chauffeur qui hésite à s'arrêter peut bien penser ce qu'il veut de cette fille et son sac à dos sur le bord de la route... je sais qui je suis, ce que je vaux et c'est tout ce qui importe.

 

NORTHERN LIGHTS


Quand j’envisageais les Lofoten je me demandais si j’aurais la chance d’apercevoir des aurores boréales en octobre… Après 1h de voiture avec Daniel, c’est les yeux ébahis qu’en regardant par la fenêtre j’en observais pour la première fois. J’étais toute émue et toute excitée alors qu'il me répétait « oh vous savez, vous risquez d’en voir un paquet ! » Au final, en quatre semaines, j'ai passé trois soirées à observer le ciel danser sous mes yeux. Ces fantômes de couleur verte me laissent chaque fois sans mots. Il y a là quelque chose de magique, presque spirituel qui m'envahit. Je me suis sentie comme une petite goutte d'eau insignifiante dans cet océan de lumière et j'aurais pu rester là des heures à contempler l'immensité de l'univers...


 

MONSIEUR MOOSE !


Trois jours après mon arrivée, j’avais la chance incroyable de rencontrer des élans dans la petite forêt située juste derrière l’auberge de jeunesse. Une fois de plus, tout le monde me répétait à quel point j’étais chanceuse car en voir d’aussi prêt est assez improbable. Généralement, on les croise le long des routes, en pleine nuit. Mais à Furu, on aurait presque pu en faire des animaux de compagnie ! Ils sont restés là quatre jours, à vivre et grignoter les feuilles de la forêt. Nous pouvions les observer depuis la fenêtre. Nous les avons approchés une ou deux fois, tout en gardant nos distances (et en fuyant très vite aussi parfois) car nous n'étions jamais très sûrs de leur "sociabilité". (Oui nous sommes aventuriers mais pas stupides non plus ;))


Pour la petite anecdote, une des volontaires de l'auberge, Karoline, s'est retrouvée nez-à-nez avec l'un d'entre eux alors qu'elle peignait un meuble au bord de la forêt. Généralement, si vous rencontrez l'un de ces géants, vous fuyez. Mais non, puisqu’elle était là, bloquée entre son meuble et l’animal et qu’il était venu par curiosité jusqu’à elle, elle s’est mise à le caresser… oui oui, le caresser... En même temps, elle dégage tellement de naïveté et d'innocence que n'importe quel animal sauvage l'approcherait...




 

STORMY WAVES


Les îles en hiver sont souvent sujettes à des tempêtes de vents et de pluies rendant les paysages plus impressionnants. Il y a quelques jours, nous subissions les effets d’une petite tornade qui passait au-dessus de nos têtes. L’occasion d’aller jusqu’à la plage observer la mer se déchainer, écouter le son des vagues qui crépitent, sentir l’air marin fraichement rapporté par la houle. Un vrai plaisir me concernant de redécouvrir les îles sous des couleurs plus dramatiques.



 

SUNSET AND SUNRISE


Je ne sais pas si c’est l’effet d’habiter une île comme en Nouvelle-Zélande, ou si c’est simplement que cet endroit me parle mais les Lofoten m’ont permises de retrouver une partie de la Coralie de chez les Kiwi...


J'ai retrouvé du plaisir à me lever aux aurores pour apprécier en solitaire les couleurs du soleil, j'ai récupéré mon enthousiasme à l’idée d’être pile à l’heure pour observer le camaïeu de rose et de violet qui se reflètent dans les nuages au coucher du soleil... J'ai passé beaucoup de temps à réfléchir sur ces derniers mois et j’ai réalisé à quel point j’ai besoin de l’énergie des montagnes mais aussi de celle de l'océan. Les sommets ont ce quelque chose de magique qui s'impose en moi et m'oblige bien souvent à affronter mes faiblesses et mes difficultés, à les gravir et en conséquence, à affronter mes démons intérieurs. La mer quant à elle vient apaiser mon esprit. Calmer mon mental. Elle me permet d'envoyer mes pensées naviguer au large et de les regarder flotter au rythme des vagues. Et d'avancer.


C’est ce mix d’énergie entre montagne et océan qui me fait me sentir libre et vivante. Cet équilibre de paysages, qui crée mon équilibre intérieur... Ici, même les pluies incessantes n'ont pas eu raison de moi. Au contraire, chaque éclaircie se transformait en bonne excuse pour partir à l’aventure et explorer les îles !


 

LES RANDOS


Les Lofoten sont connues pour leurs activités « Outdoor » a gogo. Le problème c’est que les saisons changent très vite et qu’en un mois, nous sommes passés de l'automne à l'hiver avec des températures frôlant les 0 degrés. Du coup pour l'escalade, c'était loupé. En revanche, pour randonner, aucun problème. Avec un rythme d’à minimum deux par semaine, j’ai gravit plus de sommets en un mois ici qu’en 6 à Voss... Youpiii.


N'ayant pas de voiture j'avais tendance à me joindre sur n'importe quelle sortie proposée. Une bonne manière pour moi de m’éviter de devoir choisir (car je déteste toujours autant faire des choix :D). Et puis, c'est une activité parfaite pour apprendre à connaître les gens qui vous entourent ! Patrick, Dimitri, Jolanda, Mike, et Terhi ont été mes partenaires d’aventures ces dernières semaines et je ne les remercierai jamais assez pour tous ces bons moments partagés en haut des sommets... Voici une petite compilation images et textes si jamais un jour vous venez visiter ce petit coin de paradis !



- HOVEN -

450 m de dénivelé


Première randonnée : Hoven, situé à 20 minutes en voiture de l'auberge. Hoven est une petite montagne, isolée au centre d'un plateau. Un peu comme le Mount Maunganui, là où je vivais en Nouvelle-Zélande. Un beau symbole pour ma première sortie sur les Lofoten ! Il faut compter 40 minutes environ, à un bon rythme pour la gravir (sans compter mes arrêts à cause de mon souffle de moineau). Une randonnée facile malgré la dernière ascension un peu raide et la vue est, comme partout aux Lofoten, incroyable et qui plus est, à 360 degrés ! Merci les filles !

(Oui j'ai l'air d'un nain de jardin sur cette photo, je vous l'accorde. C'est pour ça que je vous la partage d'ailleurs)


- GLOMTINDEN -

370 mètres dénivelé


La seconde randonnée que j'ai faite semblait plus exigeante de loin, mais s'est avérée au final plus évidente. Nous étions partis pour 2 heures mais le sommet a éveillé nos esprits d'aventuriers et nous avons fini par explorer hors sentier les pics environs. Une expédition à la limite de l'escalade, mais quel vent de liberté ! Pour tout vous dire, pour retourner à la voiture, il nous aura fallu improviser par la forêt, tentant tant bien que mal de se frayer un chemin à travers les arbres abruptes, pointus et cassants et un sol complètement mou et instable. Inoubliable.


- RYTEN -

550 m de dénivelé


Troisième randonnée, Ryten. Celle-ci est assez connue des touristes, mais l'avantage de venir aux Lofoten en octobre c'est qu'il n'y a plus grand monde ! Les paysages évoluent jusqu’à l’ascension du sommet, rendant la rando plus agréable . Plusieurs destinations sont possibles dont la plage "Kvalvika Beach" mais pour notre part, nous souhaitions atteindre le sommet. 2h30 aller/retour dans un paysage de rêve. Sans parler des routes que l'on a empruntées...!!



- STEIRAPOLLEN -

Lake walk


Quatrième sortie : une marche autour du lac situé en bas de l'hostel. Une boucle de deux heures sur un terrain plat mais des couleurs à couper le souffle. Comme quoi, les meilleures aventures se trouvent aussi à la porte de chez soi =)


- HAUKLAND BEACH -

Beach walk


Une sortie un peu improvisée en fin d’après-midi avec un grand besoin d’aller prendre l’air. De ce fait, nous n’avons pas atteint le sommet de Mannen offrant une vue sur Haukland Beach mais nous avons tout simplement profité d’une petite balade sur la plage. Magique.



- SVARTTINDEN -

713 m d'altitude


Aucun d’entre nous n’avait d’attentes concernant cette randonnée et ce fut une très belle surprise.

Une progression de paysages qui nous ont naturellement emmenés jusqu’à la crête : 15 minutes à travers la forêt, 20 minutes dans des couleurs d’automne et une heure de montée les pieds dans la neige… Sublime.

Nous n'avons pas atteint le sommet que nous visions car l'ascension dans la neige s'est avérée plus exigeante que prévu mais peu importe, la vue à 360° depuis l’arrête principale était amplement suffisante...


Ce jour-là, alors que je marchais les pieds enfoncés dans la neige, j'ai réalisé une fois de plus à quel point certaines habitudes ont un pouvoir invisible mais bien présent sur nos décisions et notre état d'esprit au quotidien. C'est bête mais j'ai toujours pensé que ce serait impossible pour moi de randonner dans la neige... Premièrement, parce que j'ai un souffle à la limite de l'asthme et que chaque randonnée un peu raide me force à faire face à mes limites physiques (et parfois c’est dur pour le mental). Deuxièmement parce que quand j'allais en vacances au ski c'était pour skier... Cela ne m'a jamais traversé l'esprit d'aller grimper en haut d'un sommet les pieds dans la neige... Et pourtant... Après le « Mountain Bike » cet été, c'est la rando dans la neige que je retire cette fois de ma stupide liste noire d'activités =)


Bon et puis, vous m'avez vue dévaler les pentes de Urupukapuka Island allongée sur le dos sur mes photos de Nouvelle-Zélande alors si je vous dis que j'ai pris un malin plaisir à descendre assise sur les fesses, malgré la neige pénétrant mon legging, ça ne vous surprendra pas... Le retour de la Coco grand enfant, courant le cœur léger comme si plus rien n'importait. ENFIN. (oui moi aussi je m'impatientais) D’ailleurs j’envisage sérieusement d’acheter une luge de randonnée, ou de l’inventer, juste pour le plaisir d’aller gravir des sommets et d'ensuite les dévaler !



- HOLANDSMÆLEN -

430 m de dénivelé


Un peu plus tard, retour vers Haukland Beach avec cette fois une randonnée sur le sommet situé de l'autre côté : Holandsmælen.


Une randonnée de niveau facile, un peu raide sur la fin (oui c'est souvent le cas), mais un sommet surprise avec une nouvelle vue à 360 degrés sur les îles, la mer, la plage et les montagnes. C'est ça aussi l'effet « wow » propre aux Lofoten !

Par la même occasion, j'ai pu cocher la case « Aigle de mer » sur ma liste des choses à voir ici avant de partir puisque nous avons eu la chance d'en observer un tourner juste au-dessus de nos têtes... Impressionnant.





- REINEBRINGEN -

1566 marches - 420 m de dénivelé


1566 marches plus tard... nous voilà arrivées au sommet de l’une des vues les plus célèbres des Lofoten, celle sur la ville de Reine... L’ascension est raide et difficile, la crête abrupte et instable par endroits. Mais le panorama… une fois de plus, vaut tous les efforts du monde ! (y compris celui de se coltiner la foule si vous venez en été)

Le gouvernement a d’ailleurs du faire venir des sherpas pour sécuriser un peu plus la montée. Ces escaliers de pierres vous feront à coup sûr redécouvrir l’existence de certains muscles dans vos mollets !



- TJELDBERGTIND -

360 m de dénivelé


Dernière exploration avec les filles, Tjeldbergtind, une courte randonnée, a proximité de Svolvaer. Supposée être de niveau facile, c'est un peu la balade du dimanche pour les norvégiens. En revanche, pour moi, cela demande tout de même un peu d'effort car la pente est assez raide ! Mais la vue...comme toujours aux lofoten... vous avez compris, je vous épargne le bla-bla répétitif (dédicace pour toi Antoine).


Sur la route du retour, j'ai enfin eu la chance de découvrir la ville d'Henningsvær et qui plus est, sous une lumière dorée ! Comme quoi, parfois, ça vaut vraiment le coup d'attendre !


 

LES LOFOTEN


Vivre sur les îles Lofoten hors saison c'est un peu comme vivre en autarcie sur une île au milieu de l'océan. Les touristes ont désertés, les locaux fuient "l'hiver noir" donc le nombre de bus, bateaux et ferry en est réduit à un ou deux par jour depuis les aéroports et l'accès est rendu très difficile... Les paysages changent très vite et qui dit vivre sur une île dit vivre au rythme des saisons et de la météo.


Mais ce qui fait le charme de ces paysages en hors saison, c'est le privilège de ne les avoir rien que pour soi.

De se sentir presque "seul au monde" mais de l'être à plusieurs. Car vivre sur les Lofoten en automne et en hiver c'est un peu comme faire partie d'une petite communauté de privilégiés et de résistants qui profitent pleinement de chaque instant...


Mes premiers pas ici se sont faits dans des paysages rouges, en plein automne. Mes derniers se feront certainement sous la neige puisqu'on observait il y a à peine quelques jours, les premiers flocons tomber.

Au vu de mon excitation folle, hors de question de rester enfermée !! Après avoir motivé les troupes, nous voilà parties pour un petit road trip sous la neige avec mes copines d'aventures Terhi et Jolanda. ( et Mike qui nous a rejoint) Mer, montagne, plage, neige... tout en un seul endroit, c'était dingue !!


Je dois quand même avouer que j'étais toute excitée à l'idée d'aller voir le sable et la neige cohabiter dans ces paysages paradisiaques. Alors quand Terhi m'a proposée de m'y emmener, j'étais comme une enfant le matin de Noël. Je sautais littéralement partout dans l'auberge juste à l'idée d'aller me rouler dans la neige. (ceux qui me connaissent pourront très bien imaginer). Et oui, c'est ce que j'ai fait, une fois arrivée... 0:)



 

BIENTÔT DE NOUVELLES AVENTURES


Je m'étais faite la promesse sur ce blog que le jour où je quitterai la Norvège, j'irai mieux. Ce n'était peut-être pas le cas fin septembre quand j'ai quitté Voss, mais ce départ des Lofoten aura définitivement un goût de légèreté.


Je dois avouer que j'ai eu peur parfois cette année de ne jamais retrouver ce sentiment de liberté intérieure qui m'habitait en Nouvelle-Zélande. J'avais très peur que la Coralie que j'avais appris à connaître et à aimer là-bas n'avait été qu'illusion... Je ne sais pas si cet endroit a quelque chose de magique, si c'est le contexte de ces dernières semaines, ou si j'ai tout simplement entamé une autre étape de ce ou ces deuil(s) mais ce qui est sûr c'est que ce mois aux Lofoten m'a fait renaître. Je me suis surprise à sourire à nouveau à la vie et à apprécier chaque instant. J'ai passé du temps avec moi-même, réappris à m'aimer et m'accepter telle que je suis et cela aura déclenché de nombreux moments de légèreté et de bonheur retrouvé. Peut-être le déclic qu'il me fallait.



Cela fait plusieurs mois (voire un an en fait...) que j'ai des idées plein la tête mais que je n'en fais pas grand chose. J'ai eu beaucoup de mal à m'investir dans mes propres projets depuis mon retour précipité de Nouvelle-Zélande (et depuis mon premier départ en fait). La dépression post-voyage est bien réelle et elle n'aura pas été amoindrie avec la disparition de mon Papa. Mais depuis Septembre, j'ai décidé de relancer les dés et de les jouer pour moi cette fois.


L'une de mes dernières conversation avec mon Papa en novembre dernier était au sujet de sa fatigue professionnelle. Il adorait son boulot mais il était épuisé de le faire. Il me répondait qu'il était trop vieux et trop proche de la retraite pour changer maintenant. J'essayais de le convaincre de le faire, car s'il lui restait quelques années à travailler, autant les faire sans trainer les pieds. Et puis je suis partie, j'ai repris ma vie et depuis 9 mois c'est moi qui trainent les pieds...


J'ai beaucoup joué la carte de la facilité à faire des jobs qui m'attiraient mais qui restaient entre les lignes de mon CV. Mon père a passé sa vie à être curieux de tout mais ne s'est jamais vraiment donné la chance d'aller un peu plus loin dans ces idées professionnelles. Libre à moi de lui rendre hommage en investissant mon temps dans des projets et des formations qui m'emmèneront là où il n'a pas osé allé...


"Life isn't about changing yourself. Life is about creating Yourself." Georges Bernard Shaw

Si comme le dit la citation ci-dessus "le but dans la vie n'est pas de se changer soi-même. Mais de se créer." et bien, ces prochains mois, je les dédie à créer ce nouveau moi. J'ai toujours rêvé de passer plus de temps dans des activités "outdoor", mais aussi de m'essayer à quelque chose de différent et de l'ordre du développement personnel... Le 17 novembre prochain, j'embarquerai donc pour une formation de 200 heures en Yoga, qui me permettra si je le souhaite d'enseigner par la suite. Fin janvier, ce sera direction la Patagonie pour une seconde formation de trois mois cette fois, pour devenir guide de randonnée et d'escalade... De quoi me rendre complètement indépendante dans mes explorations et ne plus dépendre de personne ou presque...


Même si ces deux domaines peuvent paraître un peu éloignés, ce qui m'intéresse moi, derrière tout cela, c'est la notion de guide. Mon envie, ma capacité à me guider moi-même, mais aussi, un jour, pourquoi pas, à emmener les autres avec moi. Le Yoga est selon moi un outil de retour à soi, les professeurs des guides pour un voyage intérieur, spirituel. L'escalade et la randonnée quant à eux sont des outils pour atteindre physiquement des sommets qui sont bien souvent le reflet de sommets intérieurs à gravir... Combiner les deux, pourraient me mener à des projets bien plus grands que ceux que j'imagine aujourd'hui... Et avec le Canada qui m'ouvrira les portes derrières, autant dire que je peux rêver les choses en grand pour l'instant ! ça bouillonne d'idée et ça me fait moi-même sourire de me sentir aussi enthousiaste à l'idée de ces projets... Même si je ne connais pas le futur, je sais que j'ai hâte de vous raconter la suite !


Je vous écris très vite cet article "fin du voyage aux Lofoten et bilan de la Norvège" !


Love. Co.

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