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Trois mois chez les kiwis, quatre semaines chez Terri et l’impression d’avoir reçu une bouffée d’oxygène en intraveineuse juste avant d’être déposée seule au milieu d’un labyrinthe émotionnel. C’est un peu à cela qu’ont ressemblé mes dernières semaines en Nouvelle-Zélande. C’est drôle mais, je n’avais jamais imaginé que le retour à Tauranga provoquerait les mêmes sentiments que celui d’un retour en France après une année passée à l’étranger. Pas étonnant vous allez me dire quand on sait que j’ai presque autant d’attaches ici qu'en terre tricolore. D’un côté, ce voyage improvisé en Nouvelle-Zélande ne cesse de renforcer mon amour pour le pays, d’un autre, il ne cesse de me donner l’envie d’aller ailleurs...
Alors, à quoi ressemble mon quotidien depuis que j’ai quitté le confinement et la maison des parents de Ben, quels sont mes projets pour la suite et qu’est-ce que ça fait d’être de retour dans un décor du passé ? Je vous emmène ? En route !
MA VIE DE KIWI - EPISODE 4
Revenir vivre chez Terri au final, c’était comme rentrer en France. Une histoire de passé, présent, futur où les émotions s’entremêlent sans jamais vraiment y voir très clair. Il y a d’abord eu l’excitation à l’idée des retrouvailles, je ne peux même pas décrire l’impatience que j’avais de tous pouvoir les revoir. Puis les retrouvailles en elle-même avec cette explosion de bonheur et de joie partagée qui est toujours assez intense. Et puis il y a l’après. Ce moment où chacun retourne à sa vie ou ses activités et dans lequel je reste généralement un peu plantée là, à me demander à quoi va ressembler la suite pour moi.
Cela fait bientôt 6 semaines maintenant que je suis de retour à Tauranga et je crois qu’il m’en aura fallu presque 4 avant de retrouver mes marques et reprendre quelques habitudes. J’ai la chance d’aider Terri à développer ses outils graphiques pour son entreprise : site internet, réseaux sociaux, illustrations, … ce qui rend mon travail de wwoofing super intéressant. Je l’aide aussi dans la maison, avec les dîners et avec les 9 chiots que Squeaky, le chien de la famille, nous a offert il y a bientôt 5 semaines. Cela m'a plutôt bien occupée et le temps passe à une vitesse assez dingue. J'ai également été rappelée par le café pour filer un coup de main, ce qui m'aura redonné des ailes pour quelques jours, car même si les salaires dans ce type de boulot sont très souvent misérables, j'adore être au contact de la clientèle et j'adore tout simplement ce job. Comme quoi, il en faut peu pour être heureux ! :)
J’ai également commencé à donner quelques cours privés de Yoga en créant des sessions sur-mesures en fonction des demandes de mes Yogis. Cela m'a permis de m'essayer au rôle d'enseignante et de me rendre compte que j'ai tout simplement adoré... Et puis, je me suis retrouvée de l’autre côté de l’objectif cette fois, pour un photoshoot Yoga avec Sarah, qui vit aussi chez Terri. Une bien drôle d'expérience pour moi qui suis beaucoup plus à l’aise derrière le viseur que derrière l’objectif... !
En quelques semaines nous avons dit au revoir à l’été et bonjour à l’hiver. Les couleurs des environs ont complètement changé mais la météo reste toutefois néo-zélandaise… parfois je suis en doudoune et il pleut toute la journée, parfois je ressors le short ! En fait, l'hiver kiwi c'est un peu comme l’été norvégien... Quatre saisons en une journée.
Heureusement, quand le soleil était là, j’ai quand même pu partager quelques randos, sorties et séances d’escalade avec mes copains kiwis que j’ai toujours ici. Malgré toutes les incertitudes qui m'ont traversée ces dernières semaines, les avoir à mes côtés c'était une grande source de réconfort. Car ce qui me manquait le plus depuis que j'ai atterri en NZ, c'était vous, qui êtes en France et que je n'ai pas vu depuis janvier et de repartir à l'aventure...
Alors, même si celles-ci n'ont été que des micro-doses d'aventure et d'amitié, elles me font tenir en attendant les plus grandes ! (et oui, mon amour pour l'escalade ne cesse de grandir)
Enfin, j’ai également joué les apprenties coiffeuses et me suis teint les cheveux en turquoise. Un peu de folie dans ma vie, c’est ce dont j’avais besoin je crois. Cela aura d’ailleurs inspiré Sarah qui m’aura demandé de lui faire un ombré hair avant de lui appliquer un peu de « bleu jean ». Je ne me verrais pas supporter les histoires des clients 6jours/7 dans un salon de coiffure mais je dois bien avouer quand même que ça m’a beaucoup plus de faire ça... "Non maman, je ne vais pas reprendre le salon, désolée :) "
DES PROJETS POUR LA SUITE ?
Je ne vais pas mentir, les 4 premières semaines de retour à Tauranga ont été plus difficile que ce que je pensais. Il y a d’abord eu l’absence d’avancée concernant mes projets pour le Canada puis l’impossibilité de travailler sur le sol néo-zélandais et donc d’avoir une vie sociale liée à cela et enfin le sentiment de ne pas avoir assez de temps pour avancer sur les mille et un projets personnels que je m’étais lancée… sans compter ce grand sentiment de solitude qui parfois m’habite mais dont je reparlerai dans un autre article. L’un dans l’autre, tout cela m’a un peu épuisée.
Et puis, j’étais toujours hantée par la frustration d’avoir terminé ce programme en Patagonie plus tôt que prévu et celle d’être ici sans avoir de copain/copine d’aventure avec qui partir explorer en VTT, escalade ou randonnée, les différentes merveilles qu’offre la NZ. (Et ceux qui me connaissent savent à quel point « gérer ma frustration » est une étape compliquée pour moi haha) Si j’aime autant les activités Outdoor, c’est parce qu’elles sont synonymes de moments partagés. Alors, même si j’avais pensé à m’aventurer en solitaire dans un projet, la solo-aventure, ce n’est pas vraiment pour moi. Une bonne manière de savoir ce dont j’ai envie pour mon aventure canadienne et par où commencer... 0:)
Toutefois, aux grands maux les grands remèdes. J’ai toujours rêvé de retourner voir les alpes du Sud en plein hiver (oui oui c’est le nom donné à la chaine de montagnes de l’île du Sud ;)) et ce qui manquait à ce voyage impromptu en Nouvelle-Zélande c’était finalement d'avoir un but. Mi-juillet je pars donc pour deux semaines de road trip et d'aventures en van, comme au bon vieux temps ! Bon, ma Cachou va surement énormément me manquer. Mais je ne serai pas seule puisque Sarah se joint au road trip et ce sera l’occasion de cocher une case de ma liste de choses à faire en NZ avant d’envisager de quitter le pays une fois de plus.
Concernant le Canada, le 18 mai dernier j’aurais dû embarquer pour le pays… Si j’ai eu beaucoup de doutes quant à poursuivre ou non ce projet depuis un an, ces dernières semaines m’ont définitivement re-boostée à l’idée d’aller explorer une toute nouvelle culture. Depuis la Norvège, je rêve de pouvoir m’installer à nouveau pour un visa à plus « long-terme » dans un pays. Je suis fatiguée de courir après les visas et les autorisations de travail. Fatiguée de dire aurevoir aux personnes avec qui je commence à peine à construire des choses. J’ai envie de prendre le temps, comme quand je suis arrivée en Nouvelle-Zélande la première fois, d’explorer une région, un pays, une culture, tout en étant légale dans le pays pour avoir une vie professionnelle et sociale. J'ai envie de reconstruire mon petit mode de vie et pour l’instant, l’Europe ou le Canada sont mes deux seules options. Si tout va bien donc, je serai sur le territoire des caribous avant le 5 septembre, date d’expiration de mon visa. Avec un passage envisageable pour le mois d'août en France. Si les avions le veulent et si le Canada me laisse entrer !
HOME SWEET HOME
Bien que je me sois un peu isolée et faite discrète ces dernières semaines, je suis toujours autant reconnaissante d’être arrivée en Nouvelle-Zélande il y a un peu plus de trois mois. J'y ai définitivement trouvé bon nombre de réponses que j'étais venue chercher et malgré le fait que la situation COVID-19 ait été particulière à vivre dans ce bout du monde, je crois qu'il fallait tout simplement que je sois patiente avec moi-même.
Je retrouve un peu plus chaque jour l'enthousiasme lié à l’idée de redémarrer quelque chose quelque part, même si devoir dire au revoir à nouveau à la Nouvelle-Zélande et à toute ma Kiwi Family ici me brise le cœur d’avance... Mais comme j'aime me le répéter au quotidien, il y a toujours plusieurs manières d’aborder une situation ! Je sais que les quitter sera l’occasion de vous retrouver vous, amis et famille en France. Et ça j’ai hâte...
Et puis, vous vous souvenez de cette "home sweet home" que j'avais du mal à retrouver à mon retour en France... et bien c'est le même que j'ai eu ici ces dernières semaines. J'adore la Nouvelle-Zélande, j'adore Tauranga, mais si je devais revenir vivre ici, j'aurais définitivement besoin d'aller explorer une autre région. C'est drôle mais cela m'a tout simplement permis de me rendre compte que ce n'est pas la France mon problème, mais bien le fait de retourner vivre dans un endroit du passé... Même quand je tente de n'avoir aucune attente d'une situation, j'ai au fond de moi, toujours l'espoir de récupérer ce qui n'est plus. Alors que redémarrer à zéro, là où rien n'existe encore, c'est bien plus facile... On pourrait surement dire que d'un sens, c'est comme si je fuyais les retours. Je ne sais pas si cela est vrai, mais en tout cas, c'est juste pour moi une manière d'aller de l'avant, de tourner quelques pages pour en écrire bien d'autres, pour l'instant !
En attendant les photos du road trip dans l’île du sud et d'autres petits articles en cours, je vous dis à très vite,
Love. Co.
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