Cela fait un petit mois que je n’ai pas écrit ici et pour cause, j’étais partie 23 jours à Bali pour une formation de professeur de Yoga. Après cette année un peu mouvementée, j’avais très envie d’aller expérimenter par moi-même les bienfaits de cette pratique… Vous êtes nombreux à m’avoir demandé pourquoi j’allais faire ça, si mon objectif était vraiment d’enseigner ou non et je dois avouer que je ne savais pas trop quoi vous répondre. J’avais le sentiment que c’était ce qu’il fallait que je fasse sans vraiment savoir pourquoi. Une chose est sûre aujourd’hui, je sais.
Je n’aurais pas pu prendre de meilleure décision que celle-ci pour clôturer 2019 et me préparer à cette nouvelle décennie. J’ai l’impression durant trois semaines d’avoir reconnecté avec moi-même, d'avoir recréé des passerelles là où je n’en voyais aucune, d’avoir trouvé des réponses à grand nombre de questions que je ne m’étais même jamais posé. J’ai vécu dans une bulle coupée du monde, durant 23 jours, avec 30 autres élèves venus du monde entier. J’ai partagé avec eux l’équivalent d’une vie en l’espace de quelques semaines. Ils étaient le miroir de mes émotions et traversaient avec moi tous les états par lesquels je passais. Cette bulle dans laquelle nous vivions, c’était un cocon de partage, d’écoute, de compréhension et d’amitié. Sans aucun jugement. J’ai souvent eu l’envie de vous partager tout ça, mais j’avais peur. Car sans explication et sans le contenu de la formation, vous m’auriez sûrement prise pour une folle. Ou pire, vous auriez cru que j’avais atterri dans une secte. Et puis cette expérience, c'était aussi l'occasion d'une pause en dehors de mon quotidien. L'isolement me procurait tellement d'espace libre en moi pour réfléchir à ma vie que je n'avais pas vraiment envie de revenir à cette autre réalité. Pas tout de suite.
Mais me voici me voilà, de retour sur le sol français. Je me reconnecte doucement à mon quotidien et prends enfin le temps de mettre des mots sur ces 200h de théorie et de pratique qui viennent de s’écouler. Alors, c’est quoi le Yoga maintenant pour moi, quel était le contenu de ma formation, à quoi ressemblait une journée-type, quel était le programme des 3 semaines, qu’est-ce que j’ai appris, à quoi tout cela va me servir… un tout autre type de voyage que j’ai entamé cette fois mais un de plus qui va, pour sûr, changer ma vie…
Alors je vous emmène ? En route.
LE YOGA C'EST QUOI EN FAIT ?
Il y a un mois je vous aurais dit : c’est un outil parmi tant d’autres, pour se connecter à son corps et prendre soin de soi. J’ai longtemps cru que c’était l’équivalent d’un sport pratiqué dans le but d’atteindre des postures toutes plus spectaculaires les unes que les autres, qui vous permettent à la fois de vous dépenser, vous muscler, vous relaxer et décompresser. J’avais bien conscience qu’il y avait une philosophie de vie et d'autres pratiques derrière tout cela, mais j’étais loin de m’imaginer l’importance que cela prenait.
Yoga est un mot sanskrit qui signifie Union. À l’origine la pratique n'était transmise qu'oralement, mais, il y a un peu plus de 1700 ans, Patanjali, le papa du Yoga, l'a synthétisée sous la forme de 196 sutras (= phrases ouvertes à interprétations). A partir de là, libre à vous d’en donner la définition que vous souhaitez puisque tout est laissé libre cours à interprétation… En voici la mienne :
Le Yoga est pour moi un rendez-vous quotidien pour se réconcilier avec soi-même.
C’est une méditation en mouvement, l’union du corps et de l’esprit, par l’intermédiaire de différents outils, techniques et pratiques spirituelles. C’est un art de vivre et une philosophie qui ouvrent les portes de son propre monde intérieur et qui en permettent l’exploration. C’est apprendre à s’écouter, comprendre ses propres limites, les accepter et avancer. C’est se surpasser, se guérir de ses propres maux, physiques et mentaux.
YTT 200H - QU'EST-CE QUE C'EST ?
YTT tout d’abord, pour Yoga Teacher Training, ou formation de professeur de yoga si vous préférez. 200h puisqu’il s’agit du temps dédié à la théorie et à la pratique : postures, méditations, pranayamas (exercices de respiration), mantras (chant), anatomie, philosophie, histoire, art de l’enseignement, …
Il s’agit d’une première étape de formation pour devenir prof de yoga mais pas que. Beaucoup d’entre nous étaient simplement venus pour approfondir leurs propres connaissances et faire l’expérience d’une retraite spirituelle pour le corps et l’esprit. C’est un bon moyen de faire une pause dans sa vie et de prendre le temps de méditer sur qui l’on est, là où l’on est, là où on veut aller.
Pour ceux qui le souhaitent, une fois les 200 heures validées, il existe un bon nombre de modules additionnels et complémentaires (des extras de 50h pour se spécialiser ou une autre formation globale de 300h), pour obtenir davantage de certifications et être encore mieux reconnu dans le domaine.
QUEL TYPE DE YOGA ?
Bien que la base d’enseignement soit la même pour tous les organismes reconnus par Yoga Alliance International, chaque formation est différente. Cela varie beaucoup en fonction des professeurs (et donc du type de yoga qu’ils enseignent) et du programme que l’équipe encadrante décide de construire. Nous concernant, nous pratiquions principalement le Hatha Yoga et Ashtanga, mais nous avons eu plusieurs ateliers de Yin, de Vinyasa et de Yoga Nidra. Ok, vous allez me dire « t’es gentille toi mais là tu me parles chinois ».
Pour tenter de vous la faire courte mais facile à comprendre :
Au départ, il n’y avait qu’une petite poignée de postures, créées pour permettre au corps de s’asseoir pendant 8h en méditation sans avoir de blocages, douleurs ou fourmis dans les jambes… Car le but du Yoga à l’origine était d’atteindre cet état de l’être appelé Samadhi, état de contemplation ou libération spirituelle.
Et puis, face à nos sociétés modernes, il a fallu s’adapter. (Car rares sont les personnes qui ont 12h de rab dans leurs plannings quotidiens pour s’adonner à l’ensemble des pratiques nécessaires pour atteindre cet état d’illumination intérieure…) C’est donc comme cela que sont nées les versions condensées du 21ème siècle, par quelques professeurs qui à partir de nos besoins modernes, ont redessiné les bases ancestrales du Yoga pour proposer une pratique de 1, 2 ou 3h et coller ainsi à nos emplois du temps… Depuis, les types de yogas se multiplient et la créativité n’a plus de limite !
Le Hatha Yoga est le yoga classique, traditionnel. C’est la maman des yogas que l’on pratique aujourd’hui. C’est un enchainement de postures et de techniques, sans obligatoirement de « fluidité » entre elles, pensé pour créer l'équilibre intérieur (on parle de Lune et de Soleil, de masculinité et de féminité, de gauche et de droite)
Le Ashtanga Vinyasa est plus récent, c’est un yoga plus structuré, plus rapide, vous enchainez les postures selon des séquences écrites, prédéfinies. pas de place pour l’improvisation. Chaque mouvement est lié à une respiration. Il est souvent critiqué car il ressemble davantage à un exercice de sport qu’à une méditation en mouvement mais il reste partie intégrante du yoga. Il en faut de toute façon pour tous les goûts et puisque l’idée derrière le Yoga moderne était de se réapproprier la pratique en fonction de nos besoins d’aujourd’hui, si ce Yoga vous convient, tant mieux !
Le Vinyasa Flow est selon moi comme un mix de Hatha et Ashtanga. Il s’agit d’un enchainement très harmonieux de postures, chaque mouvement étant lié là aussi à une respiration. Cela donne un mouvement assez gracieux et tout en contrôle. Je dirais que c'est le second style le plus commun.
Le Yin Yoga est, à tort, considéré comme le Yoga des fainéants, puisqu’il est lent et se passe presque en totalité sur le sol. Ce qui le différencie des autres est que l’on utilise ici la gravité et le poids du corps pour approfondir des postures et gagner en flexibilité. Ce n’est pas un Yoga de l’effort mais un Yoga de patience, qui selon moi n’en fait pas un Yoga facile car il faut donner beaucoup de soi pour rester dans des postures plusieurs minutes sans bouger (de 4 à 20 min !!!).
Le Yoga Nidra n’est pas un yoga physique mais une pratique proche de la méditation. C’est un sommeil en pleine conscience, qui permet, si vous réussissez à ne pas vous endormir, de gagner l’équivalent de 2 à 3h de sommeil en seulement 1h de méditation. Je l’ai pratiqué et je vous promets que cela fonctionne...
Et puis, vous avez le power yoga, le rocket yoga, le yoga aérien, le yoga Iyengar, etc… Si l’on repart de la définition donnée par les Yogas Sutras de Patanjali, puisque tout y est écrit pour laisser libre cours à interprétation et donc à appropriation, on pourrait dire qu’il y a autant de style de Yoga que de professeurs de Yoga… C’est juste qu’on ne cherche pas tous à lui donner un nom ;)
À QUOI RESSEMBLAIENT MES JOURNÉES ?
réveil à 5h du matin. Yoga Kriya (techniques de nettoyage / purification qui permettent de se débarrasser des toxines mentales et physiques. Pour nous, cela se traduisait par une douche froide le matin et un nettoyage du nez quand motivée avec un « neti pot »)
6h : méditation silencieuse pendant 1h
7h - 9h : Asanas (= pratique du yoga, postures)
9h – 10h30 : petit déjeuner en silence
10h30 – 13h30 : Cours théorique, philosophie, anatomie, ajustement, correction postures, ayurveda,…
13h30 – 15h45 : Pause déjeuner + études ou repos (et parfois ateliers pratiques de 15h15 à 15h45)
15h45 – 17h45 : Asanas (pratique du yoga – postures)
17h45 – 18h30 : Méditation
18h30 – 19h30 : Diner
20h – 22H : documentaires, workshops optionnels ou repos
QUELS SONT LES COURS J'AI PRÉFÉRÉ ?
les cours de Hatha avec Blue : après deux heures de asanas avec Blue j'avais la sensation d'être complètement vidée. Mais un bon vide, celui qui soulage. Au bout de trois semaines, à raison de 4h de yoga par jour, j'atteignais des postures complètement impossibles pour moi au départ. J'ai vu mon corps évoluer au fil des semaines et me suis réconciliée avec moi-même. Un cadeau.
les cours de philo avec Rohil : car ils ont complètement changé ma perception de la vie.
les cours d’Ayurveda : la nourriture a toujours été pour moi un besoin et un plaisir et quand Ben me parlait de « superfood » je fuyais. C'était inimaginable pour moi d'intégrer à mes repas des aliments que je n'aime pas sous prétexte qu'ils soient bons pour moi. Jusqu'à ce qu'on commence à étudier l'Ayurveda et que je réalise que l'alimentation peut être aussi une médecine à part entière. Il s’agit du premier médicament vers lequel se tourner quand notre corps tente de nous dire que quelque chose ne va pas et cela a complètement changé mon rapport à la nourriture. Chaque substance a des bienfaits qui, utilisée correctement, peut améliorer ou solutionner un problème. Même si cela veut dire avaler un jus de curcuma quand on n'aime pas ça... 0:)
les méditations sonores le soir : j’ai eu beaucoup de mal à méditer le matin car c’est un moment où j’ai l’habitude d’écrire donc les pensées foisonnent et mon esprit est très agité. J’ai longtemps cru que j’étais mauvaise en méditation alors qu’en fait, pour bien commencer il faut parfois juste trouver et comprendre ce qui marche le mieux pour soi… Et les méditations nocturnes ont été un succès. "Keep trying !"
La danse méditative. La fameuse « whoo whoo dance » de Terri, que j’avais tenté une fois avec elle en Nouvelle-Zélande. J’avais fini en pleurs d’ailleurs tellement c’était intense. Je vous entends déjà me dire, une danse qui fait pleurer... ??? En gros, cela consiste en 45 minutes de danse, les yeux fermés, parfois guidée, parfois non. Et on se laisse bouger, vibrer, au rythme du son et de la musique. La seule règle c’est de ne jamais ouvrir les yeux pendant 45 min… Si vous ouvrez les yeux, votre esprit reprend le dessus comme un petit diablotin qui vous dit : « pfff t’as l’air ridicule, et regarde eux comment ils dansent, ils dansent bien mieux que toi alors arrête ». Alors qu’en fermant les yeux, vous oubliez le monde et écoutez votre corps bouger au rythme des chansons… C’est une forme de méditation qui stoppe toutes vos pensées et pour moi, c’est une libération d'émotions…
Les cours d’anatomie : parce que j’n’y ai jamais vraiment rien compris en anatomie mais que l’aborder, à travers le Yoga, m'a ouvert les yeux sur l'importance d'écouter son corps.
Les mantras et les chants kirtans : j’ai toujours trouvé que les chants utilisés en Yoga faisaient très secte et je dois avouer que j’étais très réticente à l’idée d'en avoir durant la formation. Et puis pendant l’un de nos cours de philosophie du Yoga, j’ai découvert toute l’importance des vibrations et des énergies vibratoires qui circulent et que l’on ne voit pas. En fait, tout dans ce monde, est vibration : la lumière, le son, la matière... Qu’on les perçoivent / entendent ou non. Chaque être humain est aussi composé d’une onde vibratoire qui lui est propre. Ainsi, lorsque l’on se met à chanter, nous créons une nouvelle onde qui entre en vibration avec la nôtre. C’est de cette manière que les mantras et chants Kirtans ont été pensés : certains créés pour apaiser, d’autres pour procurer de la joie, un sentiment de paix ou d’amour… C’est d’ailleurs pourquoi on a l’impression parfois de vibrer avec une musique, et parfois pas ! (de même avec une personne…) Rohil, notre prof Indien, nous répétait souvent d'ailleurs que la traduction et le sens du mantra n'avait pas trop d'importance, que ce qui importait, c'était le son provoqué. Une fois ce savoir partagé, je m’y suis essayée… et j’ai adoré…
Enfin, ce n'était pas un cours mais un droit que nous avions : MAUNA ou le droit au silence. Tous les matins, nous devions rester silencieux du lever à 5h jusqu’à 10h30, y compris à table pour le petit déjeuner. En supplément, dans notre kit à l’arrivée, nous avions également tous reçu une étiquette « in silence » que l’on pouvait décider de porter à n’importe quel moment pour prolonger l'expérience. Ce droit au silence est un cadeau que l’on oublie bien souvent. Il y a des jours où l’on n’a juste pas envie de parler. Pas envie de discuter du tas de factures à payer, de parler de ce qui ne va pas, ou de devoir évoquer la journée qui s’annonce. Et le silence dans ces moments-là, peut être sacré. Il permet de s’écouter, de se recentrer sur soi, d’observer ce qu’il se passe en soi et autour de soi, de relativiser, d’analyser. C’est aussi un moyen d’éviter une dispute quand on est tout simplement pas d’humeur à parler et que son chéri, son coloc, son père ou sa mère vient malencontreusement nous poser mille questions à ce moment-là. Et imaginez la tête de votre compagnon quand vous lui direz « steuplé, j’ai pas envie de parler là, laisse-moi tranquille pour la journée… » En arborant cette petite étiquette, nous évitions de vexer qui que ce soit et respections le fait que parfois, nous aussi nous avions envie d'être seuls. Et puis cela donne lieu à de merveilleux échanges, sans aucun mot. Il y a par exemple eu une matinée où je n'avais vraiment pas envie de parler, j'avais envie de me confronter seule à mes démons sans personne pour me dire ce que je devrais faire ou ne pas faire. Durant ces quelques heures de silence, j'ai eu droit à plusieurs regards et sourires réconfortants et à un petit mot tellement touchant, que je me suis dirigée vers son auteure pour l'enlacer et partager quelques larmes avec elle. Parfois, on ne veut vraiment pas parler des choses qui nous rendent tristes mais cela ne veut pas dire que l'on ne veut pas partager nos émotions ou que l'on doit mentir aux autres par des sourires et paroles forcées. Vous avez surement vous aussi expérimenté ce genre de tristesse où aucun mot n'apporterait de réconfort ? C'est dans ces moments-là que le silence magnifie les gestes et les regards portés à autrui...
LES EXAMS ÇA DONNAIT QUOI ?
Les examens se sont déroulés en deux étapes. Un premier examen pratique, après deux semaines de formation. Nous devions préparer et donner un cours simplifié de 30 minutes. Un second composé cette fois d'un écrit théorique et d'un cours complet de 1h que nous devions donner en duo, incluant méditation, chant, pranayamas, … C’était vraiment étrange de se retrouver dans la position de l’élève puis de celle de professeur mais qu’est-ce que c’était plaisant d’apprendre au final. Quand on est forcé d'aller à l'école, on déteste ça. Mais quand on choisit d'y retourner par choix et intérêt, on apprécie avec curiosité le moindre petit enseignement proposé... Et puis, ça fait un bien fou aussi d'obtenir un diplôme et de se prouver à soi-même qu'il n'y a pas d'âge pour apprendre et qu'on en est toujours capable. Peu importe la formation, je recommande définitivement l'expérience...
"ET BALI, T'AS AIMÉ CETTE FOIS ?"
Au vu de mon expérience relatée l'année dernière sur ce blog (que vous retrouverez ici) vous avez été plusieurs à me poser cette question. Oui c'était mieux ! Peut-être parce qu’il y avait moins de monde, que je savais à quoi m’attendre, que j’n'étais pas venue avec l’idée en tête que j’allais quitter Ben et la Nouvelle-Zélande comme l’année dernière, peut-être aussi parce que je n'ai pas passé trop de temps à visiter mais plutôt à essayer de "vivre" Bali.
Il y a toujours selon moi deux visages à Bali. Celui qui plait c'est celui de la carte postale dessinée pour les touristes, avec les hôtels et boutiques chics et tendances, les restaurants et la nourriture à tomber par terre, les petits magasins artisanaux, les clubs de surf et de Yoga, les paysages de plages, de jungle et de rizières... J'ai d'ailleurs fait un peu le parallèle avec notre sud de la France et ses boutiques, restaurants, marchés en plein été. Nous aussi, tout est tourné autour de la consommation. Ce n'est pas bien différent en fait, mis à part que nos déchets à nous, sont mieux cachés voire recyclés.
Alors cette fois, j'ai tenté de changer mon regard sur l'île, de prendre les choses avec plus de légèreté et d'apprécier la vie balinaise pour ce qu'elle est et non pas pour ce que j'aurais aimé qu'elle soit. Et puis, j'ai continué mes petits actes de nettoyage, puisque j'étais là, autant que je me rende utile. Une goutte d'eau dans l'océan de déchets qui afflue quotidiennement vers la mer, mais, il faut bien commencer petit quand on veut voir les choses en grand !
MAINTENANT QUE TU ES RENTRÉE, QU'EST-CE QUE TU RETIENS DE LA FORMATION ?
Que je suis née à la mauvaise époque et que je comprends aujourd’hui pourquoi les hippies vivaient dans leur bulle idyllique ? d'ailleurs j'envisage un petit voyage dans le temps pour aller expérimenter tout cela... ahahahah … Non, plus sérieusement, avec ce que je viens d’écrire juste au-dessus vous pourriez me dire : bon ok mais le Yoga dans tout ça ? Les postures, la pratique tu en as pensé quoi ?
« Ba en fait le yoga les gars c’est ça justement ». C’est tout ce que je vous ai écrit ci-dessus. Les postures ne sont qu’une partie infime de la pratique. Evidemment, j’ai adoré pratiquer le Hatha yoga, j’ai beaucoup sué, pleuré, je me suis musclé j’ai gagné en flexibilité et j’en reviens physiquement changée. Mais je crois que le plus important que j’ai appris de ces 3 semaines, c’est tout ce qui gravite autour. Toute cette transformation mentale, ce bien-être intérieur que je continue de construire par tous les voyages que j'entreprends…
Il y a un paquet de leçons de vie que j’ai apprises durant trois semaines et je pense qu'il est là le savoir que j'ai envie de partager... En voici quelques unes :
notre corps est un vaisseau qui porte le poids de nos émotions et que si l’on n’en prend pas soin et que l’on ne s’écoute pas, on finit par se rendre malade soi-même. Durant toute la première semaine de Yoga, j’avais cette envie de pleurer que je ne comprenais pas, qui m’envahissait à chaque exercice de flexibilité des hanches ou du dos. Ce n’était pas une douleur du genre « j’ai mal » mais vraiment plus comme celle d’une émotion qui était à deux doigts d’exploser. J’en avais un peu peur donc je sortais de la posture très vite quand les larmes me montaient aux yeux. Je suis donc allée poser la question à ma prof qui, loin d’être surprise, m’a expliqué que nos émotions, frustrations, colères, gardées pour soi par le passé s’accumulent dans le corps sous forme de blocages énergétiques. Son conseil ? Quand l’émotion survient, l’accepter et l’évacuer… J’ai donc laissé mon corps s’exprimer et j’ai passé 3 semaines à pleurer comme une madeleine sur quelques-unes de nos postures… Et plus je pleurais, plus je gagnais en étirement et en flexibilité… Vous y croyez ou non, mais moi, au vu de l’expérience que j’en ai faite, j’y crois et qui veut suivre un cours avec moi pour rire et pleurer à la fois est le/la bienvenue…
Que la spiritualité n’est qu’un outil parmi tant d’autres pour se reconnecter à soi, que si cela ne vous parle pas, il ne faut pas culpabiliser. Il y en a d’autres (et j'ai ma petite idée en train de mûrir à ce sujet) !
Que nous ne sommes pas nos pensées. Vraiment. Et qu’il existe un monde au-delà de tout cela, où nous pouvons être notre meilleur ami quotidien ! Je l’avais expérimenté à travers le voyage, je l’ai expérimenté à travers le Yoga et je l’expérimenterai sûrement encore à travers d’autres activités ! Notre cerveau et notre esprit ont cette envie sans cesse de nous laisser croire à des choses qui sont basées sur notre expérience personnelle de la vie et de la société. Mais quand on prend le recul nécessaire par rapport à tout cela, on a enfin la chance de se révéler à soi-même. Le matin, je laisse les pensées foisonner et le soir, j’apprends à les faire taire. C’est ça aussi le Yoga. Trouver l’équilibre.
Que si les pratiques spirituelles liées au Yoga vous font peur car elle vous rappelle la religion ou l’endoctrinement, techniquement, ce sont bien des choses différentes. C’est bête, mais j’ai toujours eu des doutes entre Yoga, religion et secte bien que je m'appliquais à ce travail de postures depuis quelques mois. J’ai passé les 12 premières années de ma vie à croire en Dieu, ayant été élevée sous des principes catholiques, puis un beau jour, j’ai grandi et me suis fait ma propre opinion du sujet. Les règles désuètes de la religion par rapport à nos modes de vie du 21ème siècle m’avaient effrayée. Pourquoi une religion n’évoluerait-elle pas avec le peuple qui croit en elle ? J’ai ensuite passé 12 ans à ne croire en rien. Puis 2 ans à croire en « l’univers ». Aujourd’hui, si vous me demandiez en quoi je crois, je vous répondrais : en l’univers, en la vie, en l’humain, en la nature et en moi. La différence entre pratiques spirituelles, sectaires ou religieuses réside dans la notion de pouvoir sur autrui. En spiritualité, personne ne devrait vous imposer quoi que ce soit. La spiritualité ce sont des outils à disposition que vous êtes libres d’utiliser ou non, que vous y croyiez ou non. En Yoga par exemple, la pratique est ouverte à tous, de tout pays, de toute religion. Le Dieu, il est en vous. C’est vous qui fixez vos propres règles. En religion, vous faites le choix d’une seule et unique croyance et devez bien souvent vous conformer à des règles, des pratiques avec cette idée que le Dieu auquel vous croyez exige cela de vous et que c’est la vérité en laquelle vous croyez. Quant à l’endoctrinement via une secte, cela va encore plus loin, avec l'idée que le pouvoir exercé par autrui devient néfaste pour vous. Certes la ressemblance entre religion, spiritualité et secte est grande et la limite très fine (et plus je me renseigne, plus je pourrais écrire un livre à ce sujet mais là n’est pas le but). Ce n’est donc pas étonnant qu’il y ait des abus de certains « Gurus » ( oui c’est le mot pour désigner un maître de Yoga en anglais, bien qu’en français cela nous évoque une secte) qui y voient là l’opportunité de valoriser leur égo et d’abuser d’un pouvoir… Je crois que c’est l’une des leçons les plus importantes que je retiens de ces 200h de Yoga car nous avions dans l’équipe enseignante, un profil ambigu qui aurait pu être dangereux pour certaines d’entre nous. Heureusement, j’avais le recul nécessaire vis-à-vis de tout cela pour me protéger mais cela m’a donné encore plus l’envie d’éveiller les consciences car il y a dans le milieu du Yoga malheureusement un grand nombre de personnes qui profitent d’âmes vulnérables pour les endoctriner dans des versions dictatoriales de la pratique… Et ce n’est donc plus par définition du Yoga !
ET MAINTENANT ALORS, TU VAS FAIRE QUOI ?
Il y a vraiment un avant YTT et un après. Depuis que je suis rentrée, je me pose beaucoup de questions. J’ai bien tenté de m’exprimer mais j’ai souvent eu l’impression que vous alliez me demander « et sinon il mettait quoi comme drogue dans ton petit-dej pour que tu aies vécu tout ça ? » Même si aujourd’hui j’ai mis les mots sur cette expérience, cela reste très compliqué de vous partager quelque chose que vous n’avez peut-être jamais vous-même expérimenté.
Parler de spiritualité c’est parler de l’invisible. Et quand je vous raconte mes méditations vous me direz que cela sonne un peu comme un bon trip sous LSD. Et pourtant. Je me suis nourrie d’eau et de petits plats végétariens pendant plus de 3 semaines…
Dans un monde cartésien où « tout est sous contrôle » c’est parfois un peu dur de se dire « et s’il y avait d’autres choses que ce que l’on m’a toujours appris ». Je n’ai pas envie de forcer qui que ce soit à y croire. Mais je suis prête à le partager avec quiconque a envie de l’expérimenter. J'ai envie de pouvoir diffuser moi aussi tous ces outils que mes professeurs ont pris le temps de partager pendant trois semaines et toutes ces leçons de vie que je vous écris ici depuis deux ans.
En fait, la vraie formation elle commence maintenant. Dans mon quotidien. Dans ma pratique. Dans ma relation à autrui. Pour approfondir ma propre expérience de ce sujet et être capable de la matérialiser et de la partager à ma manière. Il me faut créer ma propre routine, compatible à mon mode de vie. Y mettre mes propres mots, construire mes propres messages, et essayer.
Être professeur de yoga résonne en moi comme être guide… pour accompagner des individus dans des pratiques régulières qui leur permettront eux aussi de se reconnecter avec eux-mêmes... Une fois de plus, ce n'est pas le seul et unique outil pour y accéder, il y en a d'autres... (comme la nature par exemple... et cela devrait doucement vous faire penser à ma prochaine formation en Patagonie...)
Entre ce blog, ma formation de Yoga et celle à venir vous devriez vous aussi commencer doucement à voir le fil rouge qui se dessine dans ma vie... Une chose est sûre, j'ai de plus en plus hâte !
En attendant, je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d’année, je retourne à l’écriture de mon livre qui n'a pas bougé durant toute la formation Yoga (oups !) et vous donne très vite des nouvelles.
Love. Co.
PS : je vous joins ci-dessous des photos de tous les temps "off" que l'on passait avec les autres étudiants. Ils ont été ma Yoga Family pendant trois semaines et c'était merveilleux. Je sais que certains d'entre eux me liront alors, même si je leur ai déjà écrit et lu le jour de la cérémonie tout ce que je pensais, j'en profite une dernière fois pour les remercier de tous ces souvenirs ensemble. "forever in my heart"
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