Ça y est, on y est, l'heure du départ à sonné. Avant de verser quelques larmes et de dresser le bilan de ces un peu plus de 10 mois au pays des kiwis, j'avais envie une dernière fois de vous faire voyager avec moi. Car si depuis le roadtrip dans l'île du Sud les paysages de Nouvelle-Zélande se sont fait moins spectaculaires, quand arrive l'hiver, le pays se transforme en un nouveau terrain de jeu à explorer. Au programme donc, un ultime road-trip sur les sommets enneigés de l'île du nord et un dernier portrait de ceux qui auront fait de cette expérience l'une des meilleures de ma vie : les kiwis. Allez, en route !
MAKING THE BEST OF IT...
Même si j'ai tenté de reculer le plus possible ce moment, le départ approche et les journées passent de plus en plus vite. Alors pour rester dans cet esprit positif que je me suis construis en arrivant ici et pour lutter contre l'appréhension du retour, j'ai décidé il y a quelques jours, de faire de tous ces derniers instants de nouvelles excuses pour croquer une dernière fois ma vie de kiwi à pleine dents. L'occasion donc de re-partir à l'aventure pour quelques jours sur les sommets enneigés de l'île du Nord. Je m'étais promis d'aller voir la neige... et bien c'est chose faite !
Et puisqu'on ne change pas une équipe qui gagne, c'est en compagnie de mon acolyte néo-zélandais que je ne vous présente plus, Ben, que je me suis rendue à Ohakune, afin de dévaler les pistes du Mount Ruapehu le temps d'un weekend. Plutôt chanceux avec le temps, on a pu profiter de la neige 2 jours de suite avant de finalement échanger nos skis pour nos maillots de bain et profiter des sources d'eau chaude de la région le 3ème jour. Rien de mieux que les eaux sulfureuses de la Nouvelle-Zélande pour réparer nos corps un peu fatigués !
Et sinon alors, c'était comment skier en Nouvelle-Zélande ?
Le plus fantastique ? Les paysages sur la routes. Tout est plat, excepté ces 2, 3 monts enneigés au milieu de nulle part. Le plus surprenant ? Le nombre de pistes. On est bien loin de nos domaines de ski à la française. Ici 4 à 5 remontées seulement, pour 5 à 9 pistes environs. Du coup, en 2h on a fait le tour.Le plus incroyable ? La vue depuis le sommet. Pas d'autres montagnes aux alentours. On se croirait presque sur un sommet de neige artificielle.Le plus décevant ? Pas d'atmosphère en mode "village de montagne enneigé". Ici on reste dans la petite ville en bas de la montagne, là où la neige ne tombe que rarement et l'on prend une navette pour 30 minutes de montée afin d'atteindre la partie enneigée du mont... C'est pas le même charme.
Et ça t'a plu ?
Evidemment. Le plus agréable dans l'histoire c'était l'effet que ça faisait de repartir une fois de plus respirer le grand air ! Puis je me suis pas arrêtée là, entre escalade en salle, VTT, balades en bord de mer, randos sur le Mount Maunganui, dîner avec la kiwi family, motocross (ok pas moi, Ben) et soirées avec les copains, je peux maintenant dire que je l'aurai vécue à fond cette expérience !
Bon et du coup, ça va pas être trop dur le départ ?
Bon ba je vais pas vous mentir, celui-là il va pas être des plus faciles. Parce que non seulement ce pays est magnifique, mais les gens qui l'habitent le sont tout autant. Ils m'ont peut-être parfois déstabilisée ou surprise mais les kiwis méritent vraiment les 30h de vol pour les rencontrer. Tiens ba d'ailleurs, je vous en dresse un dernier portrait ! ALORS, ILS SONT COMMENT LES KIWIS ? (attention, gros clichés en perspective :p)
1. Les kiwis ne parlent pas anglais, ils parlent kiwi.
J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises mais la première chose qui fait de la Nouvelle-Zélande ce pays si exceptionnel, c’est son accent. A force de vivre au bout du monde, je crois qu’on finit par s’émanciper du reste du monde... Du coup, à partir de l’anglais, du maori, et de… ah ba non je sais pas de où en fait, ils ont su créer non seulement leur propre accent mais aussi leur propre version de l’anglais. Et ça ne rend l'expérience que plus atypique... (pour les anglophones je vous partage la vidéo de ce youtuber hilarant ;))
2. Les kiwis ne sont jamais pressés, sauf au volant.
Le kiwi est toujours le premier à « chiller » (= se relaxer), même au travail. Pas de raison de stresser ou de se presser, on a toujours le temps. Ils sont zens et détendus. Et ils en bouleverseraient plus d’un français « coincé » et « pressé » ! Ici c’est « chill as, bro ! » Par contre, si tu roules à 90 sur une route à 100 espérant gagner quelques centimes d’essence, attend-toi à être klaxonné, insulté ou gentiment dévisagé par le kiwi qui te doublera. Car le kiwi en voiture, il double. Partout. Où il veut quand il veut. Et le kiwi aime la vitesse. La vraie... Avec aussi peu de routes, mais toutes plus ou moins perdues au milieu de nulle part, je crois que les radars se font presque aussi rares que les habitants.
3. Les Kiwis suivent un tout autre dresscode.
Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point nous les français, on aime être apprêtés pour sortir, même si c’est pour faire ses courses au supermarché du coin… Dans la garde-robe de la kiwigirl : leggings et basket pour la semaine. Mini-mini-mini jupe pour le weekend, sans collants, ultra maquillée et on garde les sandales même en hiver. Dans la garde-robe du Kiwiboy : pour la semaine ce sera couleurs fluos pour le travail, short, tongs et marcel pour la maison et jean pour les sorties. Mais ça, c’est si vraiment on leur impose. Car ici, pas besoin d’être sur son 31 pour entrer dans un bar ou un club. A bah d’ailleurs, les clubs ici ça n'existe pas. Pour danser, ba… il faut faire preuve de créativité. Tu peux aller en festival ou transformer ton salon en dancefloor. A toi de voir !
4. Les kiwis n’ont jamais froids et sont waterproofs.
Qu’ils pleuvent, qu’ils ventent, qu’ils neigent, les kiwis vivent pieds nus, font leurs courses pieds nus, n'ont jamais de manteau avec eux, n’utilisent pas de parapluies et portent leurs shorts et « jandals » (= tongs) même en plein hiver. Ils vivent toute l'année dehors et n'ont pas peur de se salir. Mais bien mieux encore, le kiwi n'a tellement jamais froid qu'il vit les fenêtres ouvertes toute l’année... Oui oui. Y compris dans leurs chambres, quand vient la nuit et qu’il fait 5 degré dehors... (je vous jure que c'est vrai... C'est pas pour rien que je dors avec 5 couches sur moi...)
5. Les kiwis n'en ont que faire des règles.
Le kiwi aime enfreindre les règles. Mais le fait toujours de manière disciplinée. Tout ce qui est interdit en Nouvelle-Zélande ne l’est en fait jamais vraiment. Il y a la théorie. Et puis la pratique. Par exemple, bon nombre d’entre eux roulent avec le contrôle technique de leur voiture arrivé à échéance depuis des mois... Alors que c’est évidemment totalement interdit et redevable d’une jolie amende (mais le kiwi peut contourner les amendes, s'il obtient son petit sticker dans les 28 jours). Ou alors, comme en France, tu peux rouler jusqu'à 5 km/h au dessus de la limite. Mais si tu te fais arrêter pour avoir rouler à 10km/h au dessus ou plus et que tu tombes sur un gentil policier, tu n'auras pas à payer... Mieux encore, le kiwi est tellement bricoleur qu'il a trouvé comment ne plus payer la taxe kilométrique pour les diesel. Il suffit de mettre ton tableau sur interrupteur, comme ça les kilomètres ne défilent plus ! Ah ces kiwis !
6. Le kiwi a ses propres règles de bienséance.
> Le kiwi mange à la vitesse de l’éclair et n’attend personne pour commencer. Si tu es en retard pour le diner, attends toi à devoir rattraper ton retard "alone" car personne ne t’attendra pour commencer...
> Le kiwi aime se dégazer. A table ou en communauté, le kiwi maitrise l’art de péter ou de roter.
> En soirée, le kiwi ne partage pas. Pour l’apéro, que tu ramènes une bière, une bouteille de vin, ou une bouteille de vodka, elle est pour toi. Pas de mise en commun sauf si cela est annoncé. Et tu ne bois ce qu’un autre a ramené que si tu y es invité...
> En revanche, le Kiwi sera le plus respectueux de tes convives. Un kiwi retire toujours ses chaussures avant d'entrer. Il les laissera même à l'entrée du supermarché pour éviter de salir les allées... (oui oui, y'en a même un qui l'a fait au café !!!)
7. Le kiwi fait toujours preuve de créativité et maitrise l’art du bricolage
Dans un pays isolé de tous les autres, le kiwis doit souvent faire preuve d’originalité pour s’éviter des coûts d’importation indigestes. Du coup, le kiwi bricole un peu. Beaucoup. Et pour la boite-aux-lettres, le kiwi aime innover ! Micro-ondes, ordinateurs, mini-four… toutes les idées sont bonnes à prendre quand il s’agit de recevoir son courrier !
8. Le kiwi est toujours plein d’idées saugrenues.
De la barrière de chaussures à celles de soutiens-gorge militants, sur les routes et dans la vie, le Kiwi fait preuve d'idées saugrenues. Il conserve son pain en le mettant au frigo, et vend les légumes de son jardin dans de petits cabanons libre-service devant chez lui. Tout fonctionne à l'honnêteté et à la confiance. Et vous savez quoi ? ba ça marche plutôt bien !
8. Le kiwi ne connaît pas l’eau tiède.
Le kiwi vit dans un pays où les robinets d’eau chaude et d’eau froide sont séparés. Du coup, quand tu te laves les mains, tu dois toujours choisir si tu veux te les glacer ou te les bruler. Mais pourquoi...!!?? Que celui qui a inventé ce type de robinet m’explique... (et c'est pas que dans les plus vieux endroits)
9. Le kiwi aime les animaux.
Et il les aime tellement qu'il ne les privera que très rarement de leur liberté. Du coup, en Nouvelle-Zélande, il est fréquent de devoir s’arrêter sur la route pour laisser passer vaches, moutons ou cochons sauvages ou égarés.
10. Le kiwi vit à la semaine.
Le kiwi est payé à la semaine, et non pas au mois. Et ça, ça change la vie. Du coup, les contrats sont basés sur des préavis de 1 semaine. Les logements se paient à la semaine. Et on évite les mauvaises surprises à la fin du mois ! Ah et l’impôt il est prélevé à la source depuis bien longtemps. Du coup on le sent moins passer et on n'a pas peur de ce qui va tomber. 11. Le kiwi est écolo. Enfin presque.Il y a l’image « verte » de la Nz dans le monde. Et puis la réalité. Le pays est très bon en énergies renouvelables ou pour protéger ses terres et replanter ses plantes natives par exemple. Mais il est aussi très mauvais en écologie quand il s’agit d’agriculture ou de recyclage. Le sachet plastique est surabondant dans les supermarchés. Les produits chimiques sont déversés sur les sols de manière intensive. Et pour recycler, tu dois te rendre toi-même à la décharge, ou payer une entreprise pour venir récupérer ta poubelle de tri chez toi. Alors ça ne les motive pas vraiment tous à se bouger pour la planète... Heureusement qu'ils ont d'autres idées plus ingénieuses, comme le fait d'utiliser des toilettes sèches comme toilettes publiques dans presque toute la Nouvelle-Zélande (que ce soit en ville ou perdu au milieu de nulle part) ou le fait d'avoir des interrupteurs sur toute leurs prises ! Thx NZ !!
12. Le kiwi est un être ultra-sociable mais qui a peur de l’engagement.
Le kiwi est généreux, a le cœur immense et sera toujours prêt à vous aider. Il aime aller à la rencontre des autres et en Nouvelle-Zélande, tout le monde se connait. Car le pays est si petit, les habitants si peu nombreux, que la règle des 6 degrés de séparation (clique ici si tu veux savoir ce que c'est) peut en fait ne se contenter que de un ou deux. C'est comme ça que l'on s'est rendu compte que l'ex de Sam (la coloc de Terri) était le nouveau mec d'une des amies de Ben. Que le monde est petit... A ba non, c'est la Nouvelle-Zélande qui l'est. Ahah.En revanche si le kiwi est très très "friendly", le kiwi a peur de l'engagement. Il a le cœur tellement grand qu'il a beaucoup de mal à gérer des situations qui le touche vraiment.
13. Bref, le kiwi est un être à part, qu'on ne peut s'empêcher d'apprécier
Téméraires, bricoleurs, généreux, sympathiques, drôles, accueillants, souriants, zen, ... bref les kiwis sont merveilleux. Ils font de ce pays une terre encore plus incroyable que ce qu'elle n'est déjà et une chose est sure c'est qu'ils vont bien me manquer !!! Si j'ai beaucoup de mal à m'imaginer quitter le pays, j'ai encore plus de mal à m'imaginer tous les quitter. J'ai eu la chance de rencontrer des gens formidables ici qui ont fait de cette expérience une aventure encore plus inoubliable. Certes, j'ai hâte de rentrer, de profiter de vous et de me ruer dans la première fromagerie que je trouve, mais je vais aussi laisser une partie de mon cœur et un petit bout de vie dans ce pays. Je suis arrivée dans ce pays avec des tonnes de question et un cœur en reconstruction, j'en repars le cœur comblé et réparé, et avec la tête pleine de projets. Je vous fais le bilan après mes quelques jours à Bali. Et cette fois-ci, je ne vous dis pas bonne nuit et à demain, mais à dans quelques jours en chair et en os ! Love. Co.
Ah, petit BONUS : le kiwi ne porte pas de sous-vetements !!! Bon je ne suis pas allée vérifier partout, mais sur la petite dizaine de kiwis qui m'ont entourés durant ces quelques mois, 5 ne portent pas de sous-vêtements... Et ce ne sont pas que les enfants ! Je crois qu'il y a comme un vent de liberté qui souffle entre leurs jambes...
THANK YOU NEW ZEALAND
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