Retour en mots et en images sur ce deuxième mois avec au programme : rando, visites, coups de blues et découvertes.
WOOFING PART 2
Je vous avais quitté le mois dernier depuis le canapé de chez Terri, c’est assise au même endroit que je vous écris aujourd’hui. Suite à mon blabla du mois d’octobre, nous sommes donc restées une dizaine de jours comme prévu pour l’aider sur ces événements, avant de partir à l’aventure au centre de l’île du Nord. Notre première avec Toto tout aménagé. Du bonheur à l’état pur. Sur la route du retour, on avait vraiment le sentiment de revenir de vacances et de rentrer à « la maison ». Et pourtant, on était loin d’imaginer l’accueil qu’ils nous réserveraient à peine garées dans la cour. Ça nous a fait chaud au cœur.
Du coup ba… on a décidé de rester. Jusqu’à janvier. On devrait travailler dans les environs et continuer ainsi à prendre tout ce qu’il y a de positif dans cette rencontre. De toute façon, je n’ai jamais été bonne pour quitter les gens que j’apprécie. (bon ok, je vous ai tous quitté d’un coup, mais ça compte pas, c’est la vie qui m’a poussé à le faire, pas moi =D)
Depuis un mois donc, question wwoofing, pas de grand changement si ce n’est que j’ai pris en « grade ». En plus de la préparation de burgers, tacos ou burritos, je suis passée du côté du service. D’abord sur un événement dans une galerie d’art : à moi les « This is Bocconcini, basil and oil truffle » avec mon french accent évidemment, avant d’enchainer sur la prise de commandes et les encaissements dans les foodtrucks. Le plus gratifiant dans cette histoire, c’est le sentiment que j’ai ressenti quand je me suis rendue compte que j’en étais capable et que j’avais besoin de personne pour le faire. Juste de moi même.
BAY OF PLENTY - SUITE
Niveau visite, nous avons enfin pu bouger un peu autour de chez nos kiwis préférés. Il faut dire qu’on a eu quelques belles journées et que l’été commence à pointer le bout de son nez. Nous sommes allées voir le « centre-ville de Tauranga » qui est finalement plus attrayant que ce que Sam nous en avait dit.
Nous avons également fait quelques randos pour découvrir les chutes d’eaux des alentours. Celles de Wairere Falls étaient vraiment impressionnantes. Après 1h30 à grimper pour atteindre le sommet, nous avons eu le droit à une douche improvisée. Le vent soufflait tellement fort qu’il faisait remonter l’eau à l’envers, comme si la pluie venait du sol. Trempée pour trempée, j’ai tenté de me baigner dans l’eau qui devait être à 15°C. Une expérience dans son ensemble qu’on pourrait qualifier de rafraîchissante !
J’ai cédé une seconde fois à mes envies de baignade lors d’une balade au pied du Mount Maunganui. Ce n’était toujours pas une réussite niveau chaleur corporelle (il devait faire 19°C dehors et 15 à l’intérieur) mais je perds pas espoir. (bon et puis fille du nord VS eau glacée = même pas peur)
Enfin, comme le temps ne nous laisse pas encore profiter pleinement des nombreux spots aquatiques des environs, nous sommes allées visiter un parc naturel, le Te Puna Quarry Park, entretenu entièrement par des bénévoles et recensant des dizaines de plantes, arbres ou insectes. Une balade d’une heure environ permet d’en faire le tour et de découvrir différentes ambiances végétales. L’occasion pour moi de me cacher dans les buissons pour faire peur à Cachou. Une vraie gosse. (mais qu’est-ce que j’ai ri !)
BACK TO CHILDHOOD
Justement, en parlant d’enfant, en grandissant, on oublie vraiment à quel point c’était amusant d’être un enfant. Et c’est bien dommage. Pendant les vacances des garçons courant octobre, toute la famille avait planifié une journée luge d’été et sources d’eau chaude sur Rotorua (une ville à 1h d’ici). Terri, dans sa générosité légendaire, nous y a conviées. Après une matinée à dévaler la pente à bord de nos bolides sur roues, me voilà plongée au milieu des eaux sulfureuses à me « peinturlurer » le visage et ceux de la tribu avec la boue des alentours. Comme quoi les choses les plus simples font les souvenirs les plus mémorables.
A peine rentrée de cette journée, je me suis promise de chercher à provoquer ce genre de moments plus souvent. Je n’ai donc pas hésité trop longtemps quand Sam et Taylor m’ont invitée à les rejoindre sur le trampoline. Et voilà comment je me suis trouvée un nouveau hobby. Avec la vue que l’on a depuis le tapis, chaque saut dans le vide donne à la fois le vertige et l’envie d’aller de l’avant.
EN ROUTE POUR... LA VIE EN VAN
Ce mois-ci nous avons également obtenu et fêté la certification SELF CONTAINED du van ! A nous la Nouvelle-Zélande à moindre coût.Comme introduit un peu plus haut, on a donc pris la route pour quelques jours direction Rotorua puis Taupo. L’occasion d’avoir un premier aperçu de la « VAN LIFE » ! Même si, je l'avoue, pour une première expérience, il nous aura fallu attendre 5 jours avant de pouvoir prendre notre première vraie douche… "No shower power" AHAH - et on fait sa toilette, à l’ancienne siouplait ! A priori on n’avait pas l’air de sentir trop mauvais. Enfin… jusqu’à ce que le gars de la piscine municipale nous laisse passer sans payer pour la douche qu’on demandait (mais je crois que c’est plutôt l’effet french touch qui a joué xD)
ROTORUA
J’ai du mal à qualifier la visite de Rotorua. Les fumées qui se dégagent du sol partout dans la ville lui confèrent un aspect mystique qui intrigue et attire. La géothermie fait partie du quotidien des habitants et l’odeur de souffre qui s’en dégage ne semble plus vraiment les déranger. Entre lac et forêt, Rotorua m’a charmée. On a d’ailleurs profité de notre présence dans la ville pour parcourir la Redwood Treewalk Forest que l’on n’avait pas pu faire lors de notre journée luge avec la Terri family. Première partie de la balade au pied de cette forêt dont les sequoias semblent toucher le ciel. Seconde partie, suspendue dans la canopée. Deux regards pour deux expériences différentes. Mais ce même sentiment d’une nature qui me domine et que je réapprends à maitriser. Du haut de ma passerelle je faisais un peu la maligne car en sécurité, mais quand on s’est embarquée le lendemain avec 2 parfaits inconnus dans cette même forêt à 0h30 pour voir des verts luisants, bizarrement j’étais un peu plus discrète ! Entre les bêtes imaginaires que j’aime m’inventer et les histoires à dormir debout qu’on entend partout, j’étais comment dire… aux aguets. Désolée, je n'ai pas de traces de cette partie, par mesure de précaution nous n’avions rien emmené sur nous ahah. On n’est jamais trop prudents >_<
Ah et vous vous demandez surement comment et pourquoi on s’est retrouvées à suivre 2 parfaits inconnus en pleine nuit dans la forêt ? On a juste bu une bière dans un bar cool avec musique live. Comme on était les seules à applaudir le couple qui chantait, on a finit par sympathiser avec eux. Et dans l’élan de générosité des kiwis ils nous ont proposé de nous montrer où on pouvait voir des vers luisants dans cette partie de l’île du nord. Comme on sait que c’est une chose assez rare, on a sauté sur l’occasion. Faut parfois prendre des risques, et celui-là on le regrette pas !
LES MAORIS - PART 2
Rotorua c’est aussi LA ville des Maoris. Sur notre carnet de route, deux arrêts : le premier à Ohinemutu, un village non touristique dans lequel les maoris d’aujourd’hui vivent toujours en communauté. On s’y est faites discrètes ayant lu qu’ils n’aimaient pas trop les touristes qui envahissent leurs rues. Le décor est sympa mais j’aurais vraiment aimé pouvoir rencontrer ces locaux et échanger avec eux de manière sincère et informelle. Deuxième arrêt, le Whakarewarewa village (à prononcer « phakalewalewa » en maori). Il s’agit d’un village que l'on peut visiter et dans lequel plusieurs familles vivent toujours. C’est selon nous l’un des seuls qui reste « vrai » (car beaucoup de villages servent uniquement pour des spectacles ou visites). 2-3 heures peuvent suffir à en faire le tour mais on a préféré prendre notre temps. L'occasion de découvrir au mieux les coutumes des maoris d’hier et d’aujourd’hui, comprendre leurs modes de cuissons à même le sol, de goûter au célèbre Hangi, ou encore d’assister aux chants et danses traditionnels. Une immersion complète à tel point que je me suis retrouvée sur scène à jouer et danser du poi, un instrument maori. (ba oui fallait que ça tombe sur moi évidemment)
LA GEOTHERMIE
Dans la foulée, nous sommes allées en apprendre un peu plus sur la géothermie de la région avec 2 sites : Wai-o-Tapu et Waimangu. Le premier a vraiment été un coup de cœur. Une balade de 2-3h au milieu de différents paysages tous plus ou moins colorés et altérés par l’activité thermique du sol. Le second quant à lui est une vallée composée de cratères et de lacs apparus suite à l’éruption volcanique du mont tarawera en 1886. La végétation a aujourd’hui repris le dessus sur ces décors lunaires mais on y croise encore quelques phénomènes. Le Frying Pan lake n’est autre que la plus grande source naturelle d’eau chaude au monde et contient le geyser lui aussi le plus grand du monde. (mais invisible car contenu à l’intérieur même du lac. Si j’ai bien tout compris ;))
LAKE TAUPO
Après cette cure de souffre, on a rien trouvé de mieux que d’aller randonner dans les nuages. A croire que les brouillards de fumée nous manquaient. Direction Taupo donc, à la découverte de son lac immense (46 km de long), de ses célèbres sculptures maories (achevées en 1980, les artistes ayant choisi la pierre afin de conserver une trace de leur art, souvent disparu car usuellement sculpté dans le bois) de ses falls (qu’on n’a pas trouvées si dingue que ça) et de la célèbre randonnée du Tongariro Alpine Crossing (oufissime.).
8h de marche, de montée, de galères et de surpassement pour en prendre plein les yeux. La rando a commencé sous le soleil, dans un paysage rouge et désertique, avec vue sur le Mont Ngauruhoe, le volcan le plus récent et actif de la zone. S’en est alors suivie une montée de 1h, dans un vent glacial, avant d’atteindre le « South Crater ». On se serait crues sur Mars. On a ensuite continué l’ascension 30 minutes de plus, sur un sol meuble et instable avant d’atteindre… les nuages. Malheureusement on n’a pas eu la chance d’apercevoir le « Red Crater » ce jour-là faute de beau temps. C'est seulement après quelques minutes de répit, l'esprit un peu déçu, que la magie a finit par opérer : dessous les nuages, de l’autre côté de la crête, dans la descente et sous nos yeux, les « Emerald Lake ». « OUF, on n’a pas grimpé tout ça pour rien. » Soulagées, émerveillées, on a repris la route pour terminer cette rando. Par chance, l’interminable descente (3 ou 4h sur 7h30) nous a offert elle aussi des paysages à couper le souffle, jusqu’à cette dernière étape : la forêt. Quand ton corps n’en peut plus mais que ta tête s’accroche... « Et tous ces arbres qui se ressemblent... Tous les mêmes… ça fait longtemps qu’on est dans la forêt là non ?! Des arbres. Encore des arbres. J’ai mal partout. Tu crois que c’est encore loin ? Oh attends ! je vois un panneau. Ah ça y est ! on y est ! on l’a fait ! »
Après l'effort, le réconfort. On avait à peine fait 1h de rando que je commençais déjà à souler Cachou avec l'idée de profiter des sources d'eau chaude le lendemain. Je crois qu'elle a finit par céder au bout de la 52ème fois que je prononçais "Wairakei Terraces". Résultat : 2h d’eau bouillante pour se détendre et se reposer avant de reprendre la route et de rentrer « à la maison ».
BON, ET SINON, CA FAIT QUOI D'ÊTRE PARTIE AUSSI LOIN ?
Sincèrement, c’est ressourçant. Mais c’est pas forcément tous les jours faciles.Deuxième mois mais premiers coups de blues. C’est con mais vivre tout ce que je vis ici me donne parfois le sentiment d’avoir 2 vies. L’une que je peux contrôler, l’autre qui défile sans moi. Et ça demande du temps pour trouver l’équilibre émotionnel vis à vis de tout ça et de connecter ces deux mondes… ces deux moi. Il y a quelques jours, je découvrais le sentiment de solitude tout en étant quotidiennement bien entourée. Et celui de vouloir profiter à tout prix de l’instant présent tout en ayant l’esprit en fuite. Avec en prime, ce ressenti qu’il manque comme une ombre au tableau.
Tous ces appels passés ces derniers jours, un vrai plaisir de pouvoir vous voir ou vous entendre. Mais qu’est-ce que ça a pu être déstabilisant parfois. 12h de décalage horaire ce qui veut dire que je vous appelle soit trop fatiguée, soit à peine réveillée. J’oublie souvent plus de la moitié de toutes ces choses que j’ai envie de partager avec vous. Alors quand je raccroche c’est chaque fois une vague d’émotions que j’essaie d’apprendre à contrôler. De la joie, de la peine, de la frustration, du manque. L’envie de vous voir mais l’envie de rester, encore un peu.
Voyager c’est se confronter à une dualité, en permanence. Alors depuis un mois, j’essaie de reprendre le contrôle, de remettre de l’ordre, de rétablir des priorités pour redonner des axes de direction à ma vie. J’essaie de nouvelles choses. Je me pousse vers l’avant. Et j’essaie définitivement de ne plus regarder en arrière avec la même amertume.
Finalement c’est ça aussi les voyages. Se surpasser quotidiennement. Pour des choses toute bête comme demander son chemin, apprendre à gérer ses émotions, travailler dans une autre langue que la sienne ou s’aventurer pour plusieurs heures au cœur de paysages qui en valent la peine. Et même si l’on croise beaucoup de monde en chemin, la personne que l’on espère croiser le plus souvent et que l’on croise parfois, c’est soi-même. Et ça, ça fait du bien.
Rendez-vous dans un mois,
Co
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