Il y a des moments dans ma vie où je vacille entre mes envies qui fusent par milliers et mon quotidien qui ne me laisse pas trop de place pour les réaliser. Ce fut le cas de ces derniers mois... Je sais que certains d'entre vous m'ont demandé où j'en étais, ce que je faisais, si ça allait, étant donné que mon dernier article datait du 9 avril. C'est sur une note plutôt positive que je vous avais laissés, vous expliquant un peu le brouillard émotionnel que je traversais et les petits changements qui commençaient enfin à se profiler. Cela m'avait redonné beaucoup d'espoir sur la suite de cette aventure malgré le Covid. Et puis, début avril c'était enfin l'arrivée des beaux jours. L'occasion de commencer à planifier des sorties campings, un peu plus de marches et de randonnées, et de redécouvrir la région sous l'angle des plages, du kayak, du camping et des barbecues.
Le problème c'est que depuis que j'ai atterri au Canada, dans ma tête, c'est le gros chantier. Cette quatrième expatriation a déclenché en moi une tempête qui m'était familière, un peu la même en fait que celle qui m'habitait avant de m'échapper en Nouvelle-Zélande. Le cap des trente ans, passé en février, a lui aussi ramené beaucoup de questions, notamment de celles que j'avais commencé à avoir avec ma crise des 25 ans. Ajouter à cela le fait que, me retrouver à nouveau dans un travail à temps plein, 40 heures par semaine, n'a cessé de me donner la sensation constante que mon expérience canadienne (et ma vie) allait m'échapper... Le fait aussi que la vie à l'appart' s'est remplie de solitude assez soudaine puisque ma coloc avait quasi déserté les lieux pour aller vivre chez son chéri il y a de ça deux ou trois mois. Et le fait d'avoir découvert à 30 ans mon trait d'hypersensible (sur lequel je reviendrai dans un autre article) engrangeant des vagues intenses de complexité dans mes relations amicales, amoureuses et professionnelles ici... C'est donc un peu sans surprise que cela ait pu propulser le grand retour de quelques angoisses qui ne m'étaient pas méconnues et me plonger dans un silence sur ce blog qui était plus que nécessaire...
Si d'habitude, vous me connaissez, je suis pleine de stratégies et de solutions pour rebondir et me sortir de situations qui ne me conviennent pas, cette fois les choses ont été un peu plus complexes. Malgré ma volonté de changer les choses, rien n'était en mon pouvoir pour le faire. Me voyant alors doucement sombrer dans des vagues de négativité et d'anxiété, j'ai décidé de reprendre la thérapie, et depuis, et bien, je revis.
Alors détrompez-vous, ce n'est pas le Canada qui ne me convient pas, ou ma vie à Nelson, bien au contraire. Ce qui me tracassait il y a 5 ans me tracasse toujours aujourd'hui. Des décisions sur ma vie, sur mes choix. Cette envie de donner du sens à mon quotidien. L'envie de bien faire, et d'en faire trop, tout le temps. Cette quête de vocation. L'incompréhension constante de ces scénarios que je reproduis encore et toujours au sein des mes relations amicales, familiales, professionnelles, amoureuses. L'impression d'être touchée plus que la normale par les désastres écologiques qui m'entourent et le dégoût face à l'indifférence. L'envie de me battre au quotidien pour que ce monde soit plus juste. Des questions identitaires qui m'habitent. L'amertume face à un monde en déconnexion totale avec sa vraie nature. Mes appréhensions face à un monde où tout me semble incohérent. et j'en passe...
J'aimerais parfois avoir le cerveau d'une personne lambda, être capable de ne pas sentir aussi intensément les choses, de ne pas me sentir autant concernée, et d'être capable d'ignorer tout simplement toutes ces questions qui m'ont un jour traversé l'esprit. Mais ce n'est pas qui je suis. Parfois, comme lors de mon année en Nouvelle-Zélande, j'y trouve le moyen d'y puiser mon énergie et d'autre fois, je m'y noie.
Ces 3 derniers mois donc, malgré mon silence, j'ai beaucoup bougé. Je suis allée camper, faire du VTT, du kayak et randonner. J'ai fait des barbecues, voyagé et profité de la plage. J'ai démarré un petit potager, pris le temps de lire et de cuisiner. Je me suis immergée en pleine nature et j'ai repris le yoga.
J'ai pris du temps pour moi. J'ai levé le pied. J'ai des centaines de photos à vous partager et je m'engage à le faire. Cela me prendra juste un peu de temps mais je vous promets de continuer à vous faire voyager !
Il faut parfois savoir dire stop, ralentir et prendre le temps de vivre tout simplement...
En attendant, prenez soin de vous, et je reviens vite avec des photos de cette jolie planète !
Love,
Co.
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