C'est sur un article évoquant les épisodes de fumées que je vous avais laissés le mois dernier, c'est donc sur le même sujet que je reprends la suite de mes aventures du mois d'août. Je vous emmène ?! en route !
DES MICROS-AVENTURES EN FUMÉES
Je vous en avais fait part le mois dernier, les feux qui ont ravagés la Colombie-Britannique ont eu le don de me donner le cafard et de faire surgir quelques angoisses que j'ai bien eu du mal à contrôler. L'air était si pollué que rien que de mettre un pas dehors revenait à nous détruire la santé... Dur dur donc de se retrouver comme "confiné" chez soi, alors qu'il faisait tout de même 30°C à l'extérieur.
Au départ, je dois avouer que j'étais tellement déprimée que je ne faisais plus grand chose de mon temps libre. J'allais parfois prendre un verre avec des amis, mais impossible de faire des activités physiques ou même de m'asseoir sur la plage pour un temps prolongé. Il m'aura fallu presque trois semaines de fumées pour me décider à ne pas laisser mon mois d'août tout entier m'échapper. Santé mentale ou santé physique, il m'a fallu choisir ! J'ai donc doucement repris les aventures et appris à ignorer, ou accepter peut-être, la situation dans laquelle je vivais.
Un matin, mon besoin de nature était plus fort que tout... Il fallait que je parte à l'aventure ou j'allais finir par exploser faute d'espace pour respirer. Me voilà donc partie en solo, à la découverte des paysages locaux dans un décor parfois hivernal, parfois apocalyptique. Copine (ma voiture ;)) est la parfaite acolyte d'aventure pour cela bien que parfois elle prenne des odeurs de brûlé elle-aussi. Ces routes à gravier sont pleines d'obstacles, ce qui est loin de rendre les expéditions de ce genre, douces pour ses pneus et ses suspensions. Et c'est sans compter la pente plutôt raide qu'il fallait gravir... L'avantage toutefois, c'est que le filtre à air lui, me permettait de respirer un air bien moins pollué qu'à l'extérieur de la voiture. Ouuff.
C'était très étrange de se trouver tout là-haut, presque comme perdue au milieu de nulle part.
Quel jour était-ce ? Quelle saison ? Quelle heure ? À en revoir les photos, il est presque impossible de le dire.
On en perd ses repères à se retrouver dehors, par 30°C, au milieu de ces paysages remplis de fleurs sauvages, ces camaïeux de roses et de verts qui disparaissent dans des fumées comme un brouillard épais d'automne ou d'hiver. Malgré les sifflements des marmottes et des écureuils qui s'alertaient entre eux au loin, le paysage était si silencieux, que le monde semblait à l'arrêt.
Quelques jours plus tard, je suis allée faire de l'escalade avec ma coloc un soir après le boulot et les gaz qui polluaient le ciel étaient si importants, qu'ils accentuaient toutes les couleurs du coucher de soleil, offrant un dégradé de oranges, jaunes et rouges tout autour de nous. Étrange de savoir qu'un air si mauvais pour nous, puisse transformer les paysages en quelque chose d'aussi beau à voir...
Un peu plus tard dans le mois, je me suis remise au VTT de montagne, avec John qui y a récemment pris goût. De quoi retrouver les sensations de glisse de l'hiver, mais à bord de mon deux-roues, heureuse de dévaler à nouveau des pentes de montagnes. Les niveaux ici sont tous faux. Quand ils vous annoncent une piste verte, attendez-vous à une piste bleue, voire rouge parfois. Mais quel plaisir et quel sentiment de liberté dans ce contexte particulier...
Enfin, le mois d'août aura été rempli aussi de quelques balades en forêt, pour tenter d'y respirer un air plus chargé en oxygène, de quelques verres en bord de lac et d'une seconde aventure sur la rivière de Slocan, un dimanche où nous pouvions, enfin, apercevoir un peu de bleu dans le ciel. Je vous laisse imaginer l'euphorie générale quand cela fait plusieurs jours voire semaines, que les journées sont grises ou jaunâtres à l'extérieur et que soudainement, l'été revient...
SHAMBHALA 2021
Autre aventure de ce mois-ci : j'ai participé pour la première fois à Shambhala, un festival local très connu et habituellement très fréquenté. Cette année, pour des régulations liées au Covid, ils ont décidé de ne pas organiser l'événement sur 4 jours consécutifs, mais de séparer les différentes scènes, en quatre soirées uniques, réparties sur un mois et demi. Bien qu'ayant des tickets pour 2022 (qui au départ, étaient ceux pour 2020) je n'avais absolument pas prévu d'y aller cet été. C'est parce que John avait son weekend de libre en dernière minute et qu'il nous a dégoté des tickets seulement deux jours avant l'événement, que j'me suis motivée à tenter cette aventure un peu spéciale.
Je dois avouer que j'avais un peu peur d'être submergée par ce qui se passait autour de moi. Entre les effets sonores, les effets visuels, les gens, parfois très extravagants qui s'y promènent, ou les substances en tout genre que les participants ingèrent, tout était un peu réuni pour déclencher angoisse et panique pour l'hypersensible que je suis... Pour être honnête, je me sens souvent comme venue d'une autre planète quand je participe à ce genre d'événement...
Mais avec John à mes côtés pour me guider à travers la foule, j'ai fini par me laisser aller, arrêter de penser et j'ai passé une superbe soirée. La musique n'était pas aussi bonne qu'espéré, mais j'étais tellement ravie d'être là et de vivre presque sans contraintes pour quelques heures, que cela m'était égal.
Le festival se trouve dans une ferme, perdue au milieu d'une vallée. Pour quelqu'un qui a bossé dans l'événementiel par le passé, c'était surprenant de voir à quel point cet endroit est "bordélique" et pourtant, personne n'y prête attention. Les décors, à la lueur du jour, ont tous des allures un peu bricolés. Comme s'ils avaient été peints et construits par un groupe de hippie qui avait campé là par le passé. Mais je dois avouer qu'une fois la nuit tombée, grâce aux jeux de lumières, tout le site prend vie ! On passe alors d'un décor aux allures de Alice au Pays des Merveilles version cheap et abandonné en plein jour à celui du monde fantastique d'Avatar avec ses couleurs néons, électriques.
Cette année j'étais chanceuse de le découvrir en version "intime" avec bien moins de monde que le festival annuel. C'est sûrement aussi pourquoi ce village, parsemé d'étrangetés dans tous les recoins, m'a paru bien inhabité en journée. D'habitude, il y a environ 17 000 participants contre 1500 cette fois-ci... John, qui y a déjà participé par le passé, n'avait de cesse de répéter que c'était très étrange tellement c'était vide.
Enfin, je dois avouer qu'au vu du Covid qui commençait à circuler en ville, j'avais un peu peur d'être pointée du doigt pour avoir "osé" m'amuser le temps d'une soirée et peut-être prendre le risque de ramener ce foutu virus dans ma proche communauté. Il m'aura fallu plusieurs jours pour relativiser avec cette idée, tant la pression est malsaine parfois, entre vaccinés, non vaccinés, ceux qui ne vivent toujours pas leur vie normalement et ceux qui ont repris une vie quasi normale. Cela fait un an et demi que je n'avais pas participé à quelconque événement de cette ampleur. Un an et demi que, comme bon nombre d'entre nous, j'essaie de faire attention, de respecter les règles tout en cherchant un équilibre qui me permette d'être heureuse. Cela m'aura bon nombre de fois entraînée dans des spirales d'angoisses insurmontables, donc, le temps d'une soirée, j'ai repris mes droits et suis allée souffler une bonne fois pour toute. Et au final, bien que bon nombre de mes connaissances se sont chopés le Covid à cet événement, John et moi, en sommes sortis indemnes ! De quoi me rendre plutôt fière des précautions prises toute la soirée, puisqu'elles ont fonctionné :)
Et pour parfaire le tout, après des semaines de feux et de fumées, de grosses chaleurs sans pluie, de stress et de pression intense, c'est ce soir-là, que la pluie a finalement décidé de tomber. C'était comme la récompense ou la douche qui viendrait nous laver de tous ces maux le temps d'une soirée. De quoi rendre encore plus magique les décors et ce moment qui restera pour sûr à jamais gravé dans ma mémoire. J'étais aux anges et je suis vraiment reconnaissante envers John pour l'expérience qu'il m'a offerte en restant à mes côtés !
TOAD MOUNTAIN
Une fois les pluies de Shambhala passées, les fumées avaient quasi disparues dans la région. De quoi nous donner deux derniers petits weekends d'exploration possibles dans la région.
Il y a deux semaines donc, alors que la météo annonçait des averses constantes, nous nous sommes aventurés avec Jo et Meg au sommet de Toad Mountain. Il s'agit d'une montagne située juste derrière la ville de Nelson. Après une heure de conduite sur une route forestière, impossible pour Copine d'aller plus loin. Nous garons donc la voiture et poursuivons à pied pour rejoindre le début de la randonnée. L'idée d'une aventure hors des sentiers était bien plus forte que celle de continuer à marcher sur une route à gravier... C'est donc, à travers les arbres que nous nous sommes engagés à la recherche de ce chemin tant espéré. Une bonne partie de plaisir pour Jo et moi-même, toujours partants pour ce genre d'expédition, mais de quoi donner quelques raisons à Meg de nous détester... Il nous aura fallu nous débattre dans cette jungle version canadienne pendant une heure au total avant d'enfin rejoindre le sentier.
Bien que l'idée d'aller explorer Toad Mountain venait de moi, je dois avouer qu'après une heure et demie de marche, je n'avais plus aucune force mentale pour atteindre le sommet... Les nuages ne cessaient de recouvrir la vue... La flemme donc de faire tout ce chemin pour peut-être ne rien voir une fois tout là-haut. Pour être honnête, j'avais juste envie de m'asseoir sur un rocher et d'attendre que les copains y aillent et redescendent. Mais, après un coup de reboost par Meg, j'me suis remotivée et au final, pas de regrets puisque la vue était époustouflante ! Nelson paraissait toute petite là-bas au loin. Et les montagnes tout autour qui d'habitude me paraissent plutôt moyennes, semblaient soudainement bien plus imposantes !
MOUNTAIN BIKE LOVE
Dernier weekend du mois d'août, dernière aventure : une escapade VTT de montagne sur l'une de mes pistes favorites à Nelson (Very High et Fairly High). Si je n'ai pas eu l'occasion d'escalader autant que ce que j'en rêvais cet été, je peux au moins me réjouir d'avoir repris cette autre passion ! Je dois avouer que cela m'aura définitivement permise de me reconnecter avec moi-même et de me redonner un peu vie après ces mois de montagnes russes par lesquels je suis passée. Qui plus est, le fait de pouvoir aussi partager une passion estivale avec John aura définitivement apporté d'autres sujets de conversation entre nous et ça, c'est vraiment chouette!
Bon et puis la vue, depuis le sommet, m'a fait prendre conscience qu'en dehors des périodes de fumées et de mes états d'âmes personnels, Nelson est vraiment un endroit magnifique sur cette planète... non ?!
COPINE D'AVENTURE!
Dans quelques heures, je serai en route pour 2 semaines en vacances sur l'île de Vancouver et aux alentours de Squamish. J'ai hâte car cela fait un sacré moment que j'ai besoin d'une pause, une vraie !
Ces deux dernières semaines je me suis donc remise au travail pour transformer Copine en vraie copine d'aventure. J'ai pensé et construis une plateforme modulable avec modules de rangements, pour y installer un lit et pouvoir camper à l'intérieur. De la découpe du bois à la confection des rideaux en passant par les petits détails de guirlandes lumineuses, je me suis une fois de plus bien amusée. Ne reste plus qu'à tenter l'expérience et voir quelle note je donnerai à Copine à la fin de ce voyage !
Je vous partage un premier aperçu du processus de création, mais je vous en partagerai davantage à mon retour avec certainement de nombreuses photos du road trip...
La suite, au prochain épisode!!!
Prenez soin de vous,
Love. Co.
PS : déjà 11 mois ici, je n'en reviens pas... Mon plus long record sans rentrer en France. Cette fois, faute de Covid, je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre avant de pouvoir m'installer dans vos canapés et vous raconter mes histoires de vive voix... Et je peux vous dire qu'en ce moment, vous me manquez énormément et que rien que l'idée de pouvoir un jour partager un verre ou une soirée avec un bon petit nombre d'entre vous me fait beaucoup rêver !!! encore un peu de patience (non pas que ce soit l'une de mes meilleures qualités) mais je tenais à vous le dire, vous me manquez !
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