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Photo du rédacteurCoralie Marichez

CINQUIEME MOIS... « Yeah Nah ».


​Quelle meilleure manière d’entamer ce 5ème article que par une expression typiquement Kiwi.

Quand on leur pose une question à laquelle ils veulent répondre négativement mais qu’ils ne souhaitent pas vous offenser, les kiwis ont tendance à répondre positivement puis négativement. Un peu comme si à la place de dire non, vous disiez « ouais… nan ».


C’est un peu l’effet que me fait ce 5ème mois qui vient de s’écouler. « 5 mois déjà ? » - « Non je crois pas » Ah ba si en fait. Et je vous vois déjà venir, vous allez me dire « Bientôt la fin ! Plus qu’un mois au pays des kiwis alors » … et du coup ba… c’est là que je vous répondrai bien...

...YEAH NAH...

Je sais. Quand je suis partie je vous ai dit aurevoir pour 6 mois… Mais vous pouvez bien tenir un petit peu plus sans moi non ? Surtout que j’ai encore beaucoup de choses à visiter et du coup à vous raconter… Et je suis sure que vous mourrez d’envie d’en voir un peu plus… Non ? On parie ?Parce que ce mois-ci a été particulièrement chargé : entre le boulot, les tempêtes, les mini-kiwi-vacances, les nuits étoilées, les aurevoirs et le retour sur la route direction l’ile du sud ça en fait quand même des choses à vous montrer. Puis j’ai des centaines de photos qui trainent… des paysages, des moutons, des phoques, des plages, des pontons abandonnés, des décors de ville art déco, des cascades et des randos… Et même une vidéo souvenir de tous ces moments avec notre kiwi family.


Alors convaincus ? Sweet as* ! let’s go !

*"Sweet as" est également une expression kiwi utilisée pour dire "ok super" ou "ok très bien".



BYE BYE HOME

Leitmotiv de ce cinquième et dernier mois de wwoofing : profiter au max. Résultat : un mois riche en aventures et souvenirs. Il a fallu terminer la saison de Foodtruck me concernant et dire aurevoir à mon petit Tag Burger. C’était vraiment un chouette job même si j’étais contente d’arriver à la fin. L’univers des foodtrucks et des événements food et musique m’a toujours passionnée. Mais au final, c’est assez répétitif, ça pompe beaucoup d’énergie et surtout beaucoup de soirées et de weekend. Ça m’a permis de tester un mode de travail nomade et différent et de rencontrer des gens formidables. Ce qui est sûr, c’est que ça donne des idées. Mais en attendant d’y resonger, maintenant c’est plutôt… vacances !


L’idée même de devoir terminer cette aventure telle qu’on l’a construite avec nos kiwis m’a un peu surmotivée à profiter au maximum de mon temps libre avec eux. C’est donc tout naturellement que j’me suis faite embarquée pour un break de 3 jours au Lac Rotoiti, près de Rotorua. L’occasion de souffler un peu après ces longues journées à sentir le burger : bain de minuit, sources d’eau chaude, canoë, baignade et bon temps en famille. Quelques cases supplémentaires de cochées sur ma bucket list et du baume au cœur pour la suite du voyage.



Qui dit dernier mois à Tauranga, dit exploration des environs. De jour comme de nuit, j’ai fait péter la carte SD et affronté nuit noire et tempêtes à l’affût de nouveaux clichés. Cette région, qui m’a servie de home sweet home pendant 5 mois, n’a pas fini de m’étonner.



Enfin, même si le temps était venu pour nous de reprendre la route, il a quand même fallu faire ses aurevoirs à tout ce joli monde. Bien que je pense fortement revenir les voir au moins une fois avant de quitter le pays, je savais qu’en quittant cette maison ce jeudi là, ce serait la fin d’un chapitre et le début d’un autre, une fois de plus. Ils ont tous été merveilleux avec nous, ils nous ont aidées, soutenues, ils nous ont apporté de la chaleur, un foyer, de la joie, de l’aventure, du rire. Ils ont été notre famille pour quelques mois et comme vous le savez, c’est pas tous les jours facile de quitter sa famille.




Pour notre soirée de départ, je leur avais concocté une petite vidéo souvenir de ces 5 mois tous ensemble. Je vous la partage ici, ça vous donnera un petit aperçu de ce que l'on a vécu ! :)


BACK ON THE ROAD


Enfin l’heure du ROAD TRIP !! Après 2 mois de wwoofing et de boulot intense, la voilà la récompense !On a donc repris la route, cette fois direction la côte est de l’île du Nord, malheureusement sous le vent et la tempête. Ça aura eu le mérite de me contenir niveau photos - malgré des paysages semblables à ceux du Coromandel (vallonés, entre mer, plaines et montagnes) - et de nous remettre en jambes pour la « vanlife ». On avait prévu de s’arrêter au Cap Est, premier endroit au monde à profiter du lever de soleil. Mais vu la pluie, l’accès par la route à gravier était bien trop dangereux. Le reste du voyage le long de la côte s’est donc résumé à rouler, rouler et … rouler. Pour l’anecdote, il ne nous aura cette fois pas fallu attendre une semaine pour prendre notre première douche… Improvisée au petit matin, au milieu du champ, sous les grosses averses de pluie qu’on se prenait, ça reste le souvenir le plus épique de cette reprise !


Après la pluie, le beau temps. On a donc poursuivi la route vers Gisborne, première ville de la côte est (mais selon moi sans grand intérêt), puis Napier, située sur Hawke’s Bay. Après un terrible séisme en 1931, une bonne partie du centre ville a été rasée puis reconstruite dans un style propre à cette époque : Art déco. A en croire ce qu’un kiwi me racontait, c’est seulement quelques années après la reconstruction qu’on s’est aperçu de l’identité architecturale particulière de la ville, donnant alors l’idée au council de s’en servir comme emblème et attrait touristique. Bingo pour eux puisque cette capitale Art Déco est aujourd'hui l’une des villes de Nouvelle Zélande qui attire aujourd’hui le plus de curieux.



C’était un vrai coup de cœur, non pas que je me verrais y vivre, mais à visiter, la ville a vraiment du charme. Et ses plages, bien que trop dangereuses pour la baignade, sont très agréables pour la balade. Notre free camp se trouvait d’ailleurs face à la mer, l’occasion pour moi de mettre le réveil pour profiter d’un nouveau lever de soleil. Napier étant elle aussi l’une des premières villes du monde à voir le soleil se lever =)



Entre Gisborne et Napier, nous avions fait un détour par les Shine Falls. Une demi-heure de marche sépare la cascade du parking et je crois que c’est l’une des plus jolie que j’ai vu jusqu’à maintenant. Pour s’y rendre il fallait traverser un pâturage de moutons et la forêt. Une bien jolie balade avant, comme à chaque occasion pour moi, la baignade. (bon je dois vous avouer que cette fois j'y ai juste fait trempette, l'eau était vraiment glacée)



On a ensuite continué la descente sur Hawke’s bay avec la découverte de ses paysages dorés en été. Toute la région est viticole, par moment on se serait crues dans l’est de la France.


Puis cap au sud sud de l’île du nord, (qui est d’ailleurs plus au sud que le nord de l’île du sud. Vous suivez toujours ?) sans arrêt depuis Hawke’s Bay car cette région n’a pas grand chose d’exceptionnel à offrir.Réveil (très) matinal pour se rendre au Cap Palliser (la pointe sud de l’île du nord) avec l’envie de profiter du lever de soleil. Après 1h20 de route dont 30 minutes de gravier et 252 marches, le spectacle a pu commencer. Malgré les nuages, la chance nous a souri avec des couleurs qui réveillent, donnent la pêche et l’envie de vous lever tôt !


Instant magique sur la route du retour : rencontre avec une colonie de phoques à fourrure. Camouflées dans les rochers, des familles entières vivent là toute l’année. Certainement habitués à voir des voyageurs s’arrêter, ils n’avaient pas l’air trop apeurés par notre présence. Y’en a même un qui s’amusait à poser devant la caméra. Si si je vous jure ! Après ça, j’ai tenté de convaincre cachou d’en emmener un avec nous pour le voyage mais elle n’a pas voulu. Je comprends toujours pas pourquoi.


Toujours sur cette même route, petite rando jusqu’au Pinnacles, des montagnes érosées par le vent et les coulées de boue créant ainsi d'étonnantes aiguilles de terre/pierre. Pour les fans invétérés de la trilogie de l’anneau, elles font d’ailleurs partie de l’un des décors. (ne me demandez pas lequel, je n'suis pas calée sur le sujet ;))



Enfin, pour terminer cette belle descente de l’île du Nord vers l’île du sud, escale à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande. J’ai trouvé la ville bien plus charmante et agréable à séjourner qu’Auckland, même si elle vaut bien sa réputation de ville la plus venteuse de l’hémisphère sud. Ses balades en bord de mer, ses plages et plongeoirs en plein centre, ses bâtiments éclectiques et son rythme de vie à la kiwi donnent un peu le sentiment d’une capitale balnéaire, l’afflux de touristes en moins. En réalité, on doit être nombreux à la visiter chaque jour, mais tout le monde semble se fondre dans la masse. Certainement la conséquence de sa population nettement moins élevée qu’à Auckland.




On a passé beaucoup de temps dans les musées, tous gratuits (avec donation possible) et tous plus intéressants les uns que les autres. Niveau muséographie en France on a vraiment un temps de retard. Ici toutes les expositions sont interactives et varient les formats de présentation, facilitant ainsi la compréhension et intéressant tout type de personne, de tout âge, de tous horizons. J’avais lu que l’Angleterre était championne pour ça, on dirait bien que les néo-zélandais ont suivi leur couronne !



Sinon, 2 jours d’immersion dans une grande ville après tout ce temps dans nos collines de la Bay of Plenty m’a fait réaliser à quel point je pense en avoir fini avec ce mode de vie pour l'instant. Malgré des kiwis un peu moins tiraillés par les dictats de la société, être replongée au milieu de ces défilés de mode en pleine rues, ces vitrines aguicheuses, ce culte de l’apparence a fait ressortir de vieux démons avec en prime le sentiment de lutter contre moi-même.


Maman, on dirait bien que ta parisienne ne l'est plus vraiment !


Dernière étape avant le sud : le ferry. 3h30 de trajet en pleine mer, avec en prime les nuages. On avait bien le wifi à l'intérieur pour s'occuper mais l'horizon y était beaucoup moins stable qu'à l'extérieur ahah. Alors on a passé l'aprem sur le pont, emmitouflée, à attendre de terminer la traversée. (et à prier pour ne pas être malade...) Bon puis comme j'aime pas rester à rien faire, j'ai entrepris un photo-documentaire sur l'ennui dans un ferry. Du coup j'ai plus de photos du bateau que de la capitale !



Voilà pour le roadtrip de ce mois-ci. Je m'arrête avec 2 images de la "terre du Sud" aperçue depuis le bateau et je vous réserve le reste pour le mois prochain. Je crois que ça s'annonce assez grandiose, malgré la pluie de ces derniers jours (on est une nouvelle fois en alerte cyclone et tempête tropicale). Et puis, faut bien l'avouer, je ne vous écrirai plus du haut de mes 26 mais bien de mes 27, alors qui sait, ça va peut-être tout changer !



ET DE 27 BOUGIES CHEZ LES KIWIS !


Je réalise toujours pas que l’on vient de clôturer le 5ème mois ici et d’entamer le 6ème…J’ai à la fois le sentiment d’avoir vécu tellement de choses en si peu de temps et en même temps, l’impression qu’hier encore j’étais dans le hall de l’aéroport à dire aurevoir à « ma vie d’avant ». Et quand je repense à ce « moi » d’il y a un an, j’en ai vécu des changements. A l’époque, les jours me semblaient longs voire interminables et je dois bien l’avouer, je tournais un peu en rond.


Je me souviens avoir 15 ans et m’imaginer à 27/28, avec une vie stable, un mec, une maison, un boulot et peut-être même un enfant.

A 21, avoir 27 c’était plutôt l’espoir d’avoir parcouru le monde, d’avoir un boulot créatif, un mec, une vie en ville mais surtout pas d’enfants.

A 25, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps à l’idée de quitter l’insouciance dans laquelle j’étais pour affronter cette prise de conscience du monde que j’entamais.

A 26, j’étais tout simplement paumée. Sans certitude aucune sur qui j’étais réellement, sur où j’allais, ce que je voulais.


Mais aujourd’hui on a fêté mes 27 ans… Et j’en ai vu du pays depuis. Ce que j’appelais ma crise des 25 ans dure toujours. Mais j’ai arrêté de fuir ces milliers de questions et de doutes. Je passe mon temps à questionner le monde dans lequel j’ai grandit, celui que je me suis construit, celui que le système a pensé pour moi. J’ai ré-appris à croquer la vie à pleines dents, à redonner du sens à mes idées, mes envies, mes actions. J’ai appris à faire tomber les barrières avec vous tous, ici. Et je n'ai aucune idée de ce que je ferai ni où je serai dans 3 mois, 6 mois ou 1 an. Et finalement ça me va.


Ça veut dire que demain peut être rempli de surprises et que j'en aurai encore plus à vous raconter le mois prochain !


Sur ce je vous dis bonjour, bonne nuit, bon appétit, fonction de là où vous vous trouvez sur cette planète.

Miss you hé !

Co.

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