"Il faut apprendre à ressentir ses émotions, les accepter, pour apprendre à les gérer."
"Il faut observer ses réactions pour pouvoir les stopper" "La pleine conscience au quotidien, c'est la clé"
Ça, ce sont des phrases types que je me suis entendue dire et redire, par des potes, par des psys, par des profs... Des phrases qui, malgré la bienveillance, n'ont jamais eu d'autres effets sur moi que celui de me faire me sentir davantage en échec comparé aux autres. Et c'est ce même sentiment d'échec qui m'a habité, à chaque fois que j'ai laissé tombé une activité supposée m'aider à être en paix avec moi-même.
Dans le dernier article publié il y a quelques jours, j'évoquais les outils les plus communs et utilisés pour se réconcilier avec soi-même. Ils ont tous fait à un moment ou à un autre partie de mon quotidien. Tous, sans exception. Je me suis lancée à 300% dans le yoga, puis j'ai abandonné. Je me suis lancée à fond dans mes peintures, puis j'ai relâché. Je me suis lancée à fond dans les activités d'extérieur, puis j'ai arrêté... Un peu comme-ci en quelques semaines ou mois, j'avais fait le tour de chacun d'entre eux et qu'une fois entièrement explorés, ils ne m'apportaient plus rien... Au départ je me suis dit : "ça doit être le choix des outils qui est mauvais." mais avec le temps je suis très vite retombée dans le "mais qu'est-ce qui cloche chez moi ! Pourquoi les autres peuvent s'y tenir et pas moi ?! "
Et puis, récemment, à travers mes lectures sur les hypersensibles et les profils dits à haut potentiel (dont je parlerai dans un autre article) j'ai enfin compris. Ce n'est pas moi qui suis inadaptée aux outils, ni les outils qui seraient inadaptés à moi, mais plutôt l'usage que j'en fait qui a longtemps été inadapté. En d'autres mots : c'est facile de trouver les outils, mais faut-il encore avoir le bon mode d'emploi...
Alors, cerveaux hyper, l'amour de soi, quel mode d'emploi ?
AMOUR DE SOI CHEZ LES CERVEAUX HYPER, MODE D'EMPLOI.
Il n'y a pas UN outil miracle pour mon cerveau hyper mais des outils très diversifiés : Généralement, quand je trouve un outil qui fonctionne, je m'y adonne corps et âme jusqu'à épuisement du sujet. Ensuite je m'en lasse, j'abandonne et je repars à la recherche de l'outil miracle. Je suis longtemps restée persuadée que je faisais les choses mal car je n'arrivais même pas à m'y tenir plus de quelques mois. Pire, parfois c'était la sensation d'avoir épuisé toutes les ressources que j'avais sous la main qui m'envahissait et là, c'était la panique. Découvrir mon hypersensibilité et ma multi-potentialité m'a permise de cerner les cycles d'intérêt / désintérêt qui m'habitent et de comprendre qu'il n'y aura en réalité jamais un seul outil miracle pour moi, mais des outils qu'il faut sans cesse renouveler.
"Ce qui fonctionne pour les autres ne fonctionne pas toujours pour moi et ce n'est pas grave !" Je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis enfermée frustrée dans ma chambre à me répéter que je n'étais pas normale parce que l'outil le plus à la mode et le plus efficace ne marchait pas sur moi... Pour comprendre cet aspect là, il m'aura fallu me pencher un peu plus sur la science liée à nos cerveaux. Les cerveaux dits "hyper" ressemblent physiquement à tous les autres cerveaux. La seule différence se trouve dans leur fonctionnement : les connections sont différentes, plus rapides, plus intenses et le cerveau ne s'arrête jamais. Ce n'est pas étonnant donc que ce qui fonctionne pour la plupart des gens ne fonctionnent pas toujours pour d'autres...
"Au lieu de faire de l'ennui mon pire ennemi, je peux en faire mon meilleur ami". Vous le savez surement, ou vous l'avez peut-être lu dans mon article sur la multipotentialité, le monde dans lequel nous vivons valorise principalement les profils dits "spécialistes". Cela m'a longtemps donné le sentiment d'avoir la plus grande des failles, celle de vouloir ou devoir "switcher" constamment de jobs, de passions, d'activités. Chaque fois que je m'essayais à un outil, j'en faisais le tour et finissais par m'en lasser, comme tout le reste. Je me détestais un peu plus chaque fois, me répétant sans cesse que cet ennui constant n'était qu'un vilain défaut qu'il fallait que je combatte. Aujourd'hui, je fais face à cet ennui avec beaucoup plus de bienveillance. Car, ce besoin de changements constant est en réalité aussi signe d'une très grande curiosité et fait de moi la personne créative que je suis. C'est une force qui m'emmène constamment vers de nouveaux outils et renouvelle chaque jour un peu plus cet amour de soi.
enfin,
Ce qui est routine pour les autres n'est qu'un rendez-vous régulier pour moi-même : J'ai lu de nombreux articles et livres qui conseillait la routine matinale : un verre d'eau, dix minutes d'écriture automatique, 20 minutes de méditation et hop, c'était la révolution. Le miracle de toute une vie... J'ai bien essayé ces trois-là, puis deux autres, puis cinq autres, je n'ai jamais réussi à me créer une routine à laquelle j'aurais pu me tenir plus de quelques mois. C'est un peu comme l'idée d'aller tous les jeudis soirs avec votre mec au même restaurant pendant six mois. Pour certains, cela ne pose pas problème. Pour moi, autant vous dire que je vais très vite m'ennuyer du menu, du resto, des serveurs, de l'activité et même de mon mec. Avec les routines de "self-care" "self-love" c'est pareil... Je ne suis pas contre l'idée d'un rendez-vous régulier avec moi-même, nécessaire à mon équilibre mais j'ai maintenant compris que, pour mon cerveau hyper, le secret réside dans la régularité de ces rendez-vous mais aussi dans la diversité même de ce moment. Je me force à prendre 2h par semaine où je fais quelque chose pour moi. Mais je n'impose ni le jour, ni l'heure, ni l'activité. Me laissant ainsi la possibilité de rompre avec ces cycles d'ennui.
FAIRE LA PAIX AVEC SON CERVEAU HYPER C'EST APPRENDRE À S'AIMER SOI.
Je l'ai souvent dit à plusieurs reprises dans mes écrits, je déteste le fait d'apposer une étiquette sur le front d'une personne. Je trouve que cela enferme parfois une personnalité dans une case si restreinte que l'on ne se laisse plus aucune place pour déployer ses ailes. Être une personne hautement sensible, ou avoir un cerveau hyper n'est qu'une explication parmi tant d'autres qui nous définit, en partie. En réalité, ce n'est qu'une petite étiquette, à côté de bien d'autres.
Toutefois, si mettre un nom sur un trait de caractère, peut vous permettre de relativiser, alors faites-le. Admettre que mon cerveau est hyper, en comprendre son fonctionnement et le définir par un ou plusieurs mots, me permet chaque jour d'accepter un peu plus la différence, et en d'autres mots, d'accepter un peu plus qui je suis. Cela me permet une re-connexion avec la version la plus profonde de moi-même et selon moi, c'est là, l'un des outils les plus puissants pour tous les HSP ou HPI.
Be yourself, everyone else is already taken. Oscar Wilde
Car au final, comme le dit Oscar Wilde, la seule personne que l'on peut réellement être c'est soi-même, alors, autant s'accepter et s'apprécier non ?!
Je reviens vite,
Love,
Co.
Et vous, HSP ou HPI, c'est quoi votre mode d'emploi du self-love ?
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