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Photo du rédacteurCoralie Marichez

L'amour de soi quand on est "hyper"



L'amour, en général, relève déjà du défi alors l'amour chez les HSP, autant vous dire, bonjour les dégâts.

J'ai toujours eu l'impression de tomber amoureuse de manière plus intense que les autres. Quand je relis mes écrits d'adolescentes, je n'y parle presque que d'amour. J'ai toujours eu l'envie, voire l'obsession, de comprendre d'où venaient ces sensations, pourquoi je ressentais les choses si intensément et pourquoi je me lançais toujours aveuglément dans mes relations amoureuses.


L'amour de soi en revanche, fut une découverte très tardive. Je n'avais jamais envisagé que l'on puisse avoir le besoin de s'aimer soi-même. Je m'aimais quand je me voyais à travers les yeux de mes parents, ceux de mes professeurs puis ceux de mes amoureux. Et ça m'allait très bien. Et puis un beau jour, à 26 ans, j'ai eu le cœur brisé. J'étais soudainement célibataire et les seuls yeux qui pouvaient encore m'aimer étaient les miens. C'est comme ça que je me suis doucement plongée dans les outils de développement personnel, dans la thérapie et que j'ai découvert en chemin, mon hypersensibilité.


Depuis, j'ai vécu quelques histoires et les parallèles entre amour de soi et amour tout court m'ont paru de plus en plus évidents. Alors, quelles leçons pouvons-nous tirer de nos relations amoureuses pour améliorer notre amour de soi ? C'est le sujet du jour !



AMOUR ET AVERSION CHEZ LES HSP


En tant que bonne HSP, je n'ai aucun problème à donner de mon temps, de mon amour et de mon écoute aux autres. Mieux, c'est ce qui me fait me sentir utile, vivante. Dans mes relations amoureuses, comme amicales, on m'a souvent dit qu'avec moi il n'y avait pas de demie mesures. Quand j'aime quelqu'un, ce n'est pas 100 mais 300% de ma personne que je donne. Je tombe amoureuse extrêmement vite et ne peut m'empêcher de me lancer dans l'aventure à corps perdu...


C'est génial vous me direz ?! Je suis d'accord, mais juste pour un temps. En effet, le problème c'est que, l'amour, chez les HSP, une fois la lune de miel terminée, peut traverser les mêmes extrêmes émotionnels que ceux du quotidien. Vous savez, je peux passer du rire aux larmes en une seconde. Ma journée peut avoir été la plus belle de toute ma vie, si j'apprends une nouvelle que JE juge mauvaise, c'est mon monde tout entier qui s'effondre. (même si la mauvaise nouvelle c'est que j'ai perdu mon moufle préféré et que pour moi c'est la fin du monde alors qu'aux yeux des autres j'en fais un drame pour rien... mais ça, c'est un autre sujet) Revenons à nos moutons, si nous sommes capables de troquer un sentiment pour un autre complètement opposé, très rapidement, cela signifie qu'en amour, une personne hautement sensible peut passer de l'amour à l'aversion en un claquement de doigt... et ça, ça peut faire des dégâts.



LA BELLE ET LA BÊTE


Le HSP peut passer de l'amour à l'aversion en un claquement de doigt. Et vice versa.

Le jour où j'ai lu cette phrase, c'était comme une révélation pour moi. Je me suis souvent sentie bête dans mes relations amoureuses car il y a des matins où je me réveille et je déteste la personne à côté de moi. Je me demande pourquoi cette relation, pourquoi cette personne, si c'est un bon choix. J'en viens parfois au dégoût, au rejet, à la déception. Je sais que j'utilise des mots intenses et profonds, mais c'est justement pour traduire la véracité et l'intensité des émotions et des sentiments d'un HSP... Et puis, il y a des jours où je me réveille, je suis la plus amoureuse des copines. Je suis un vrai pot de colle, je suis dans le besoin affectif, dans le besoin d'attention. Je donne, je prends, je saute partout comme une gamine qui tomberait amoureuse pour la première fois... Les montagnes russes quoi.


Quand je prends conscience de ces émotions et de ces sentiments qui dévalent les pentes à toute vitesse, bien souvent, je pense à l'autre personne dans le couple. Je pense au fait que mon compagnon lui il doit subir tout cela. Qu'au début, ça passe toujours. Mais qu'avec le temps, les montagnes russes, elles ne sont plus aussi fun... Et moi, pendant ce temps-là, je finis toujours par me voir un peu comme La Belle et la Bête à moi seule. Un peu comme si, malgré moi, j'avais décroché les deux rôles à la naissance, mais que personne n'avait jamais envie d'approcher la Bête. Pas même moi...



MEILLEURE AMIE vs MEILLEURE ENNEMIE


Si ces extrêmes sont durs à vivre pour nos compagnons, j'ai longtemps oublié ou négligé le fait qu'ils le sont tout autant pour nous-mêmes. C'est vrai et il m'a fallu bien du temps avant de le comprendre... Si l'amour et l'aversion sont des sentiments qui s'enchaînent très vite dans notre amour des autres, pourquoi cela ne s'appliquerait-il pas à l'amour de soi ?!


Quand je pense aux 5 dernières années, j'ai passé plus de temps à être ma meilleure ennemie qu'à être ma meilleure amie. Pourtant, il y a bien eu des phases, des mois, des moments, où, comme un éclair de génie, je me mettais soudainement à m'apprécier moi-même, à voir toutes les choses dont je suis capable. Un peu comme si soudainement, je portais un regard complètement différent sur moi-même.


Quand je suis ma meilleure amie, pas de problème. Le monde tourne, la vie avance, je suis la plus heureuse. Le soucis, c'est quand je me retrouve bloquée dans la spirale meilleure ennemie. Comme dans mes relations amoureuses, j'oublie souvent à ce moment-là que l'aversion que je me porte, comme tout dans la vie, ne sera que passagère... Je reste bloquée dans ces tourbillons de questions, m'enfermant alors chaque fois un peu plus longtemps dans ce cycle de pensées négatives...


L'AMOUR DE SOI vs L'APPRÉCIATION DE SOI


Ce travail d'amour de soi c'est ce que j'ai entrepris le jour où j'ai pris la route des voyages et que j'ai quitté Paris. En quittant le cadre dans lequel j'avais été formatée pendant 25 ans, je réapprenais à être qui j'avais envie d'être. Soudainement, j'étais comme retombée amoureuse de moi-même... Sauf que, à en croire de nombreuses études scientifiques, l'amour est éphémère... alors qu'en serait-il de l'amour de soi ?


Il y a quelques mois, sur mon instagram, j'écrivais :

"J'ai lu récemment que lorsque l'on ne peut pas s'aimer, il faut essayer de s'apprécier à la place. Parce que le mot AMOUR véhicule l'idée qu'un jour tu vas te réveiller, te regarder dans le miroir et tomber amoureux instantanément. Mais s'apprécier pour ce que l'on est vraiment signifie que l'on doit apprendre à se connaître de la même manière que l'on apprend à connaître ses amis ou son amoureux. Cela demande des efforts, du temps et du dévouement. Parfois, cela semble juste et facile. Parfois, non."

L'amour aurait donc ce côté magique, qui vous prend aux tripes tout aussi vite qu'il peut disparaître. Pour que l'amour dure, il faut le transformer en appréciation. De l'amour de soi à l'appréciation de soi donc...


En d'autres mots et pour conclure, je pense qu'en tant que HSP, c'est l'énergie que l'on dévoue dans nos relations amoureuses qu'il faudrait que l'on redirige parfois dans nos relations avec nous-mêmes. Que l'on utilise cette intensité pour construire et entretenir plus régulièrement cette appréciation de soi. Que l'on accepte ces phases d'aversion et que l'on se rappelle qu'elles ne sont que passagères. Que l'on fasse appel à notre meilleure amie en nous, quand c'est notre pire ennemie qui est aux commandes. Et que l'on se fasse confiance, car l'équilibre au fond, il se trouve là, quelque part, juste au milieu de tout cela.



Et vous, c'est comment l'amour de soi pour vous ?


Love. Co.



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