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Photo du rédacteurCoralie Marichez

A l'heure où l'Amazonie brûle

A l'heure où l'Amazonie brûle et notre poumon s'éteint peu à peu j'ai eu l'envie d'écrire aujourd'hui.

Cela fait des mois et des mois que la question environnementale me taraude l'esprit. A force d'articles de réseaux sociaux et de photos Instagram toutes plus affolantes les unes que les autres, j'ai eu envie de savoir. De comprendre ce qu'il se passe avec cette planète. Ce qui se passe dans nos têtes. Alors, en trois ans, je me suis abonnée à un nombre incalculable de médias alternatifs, d'influenceurs engagés, militants, écolos. J'ai regardé des dizaines de documentaires, j'ai lu des centaines d'articles sur ce qu'il faudrait faire pour sauver cette planète. J'ai découvert les injustices et la corruption du monde dans lequel on vit. Je me suis sentie pousser des ailes parfois, mais bien souvent, j'ai eu peur.


DE L'ANGOISSE ...


Le problème, c'est qu'à force de mots tous plus alarmants les uns que les autres (et pourtant, je suis des médias dit "positifs" sur le sujet) j'ai fini par ne plus en dormir la nuit. Il y avait tant à faire. Mais je ne savais pas où commencer. Quand enfin, je trouvais quelque chose de simple, auquel participer, je finissais par me sentir coupable de toutes ces autres choses que je ne faisais pas. Je m'en voulais à chaque fois que je devais prendre l'avion, que je prenais la voiture car j'étais trop fatiguée pour marcher, que j'utilisais de l'essuie-tout pour absorber de l'eau sur le sol ou que j'achetais un avocat venu du Pérou... Coupable d'appartenir à une société consciente du dégât mais qui n'agit pas.


J'ai eu peur parfois en imaginant ce que serait un monde sans forêt, sans animaux sauvages, sans nature. Un monde ravagé par les cyclones, les tempêtes, les sècheresses.


J'ai entendu mes parents, les amis de mes parents, ma famille, mes grands-mères commencer à se plaindre des effets déjà ressentis de ce changement climatique. "Il fait trop chaud, trop froid. Plus rien ne pousse dans le potager. C'était une sacrée tempête dans le sud. Ça fait 4 fois qu'ils sont inondés, ils ont tout perdu. C'est triste"

J'ai tellement eu envie de leur crier : "Oui c'est triste ! et c'est notre faute ! C'est pas comme ci personne ne nous avait alerter depuis 20 ans !"

J'ai essayé parfois de faire remarquer à mon entourage toutes ces petites choses qu'ils pourraient transformer dans leur quotidien pour participer à cette quête d'un monde meilleur. J'ai encaissé les remarques, les claques verbales. Je suis passée pour l'écolo relou, la hippie des années 2020. J'essayais d'apporter un peu de lumière autour de moi mais je dois avouer que je m'y prenais très mal. Chaque petite erreur que je faisais moi aussi en contradiction avec l'idée de "changer le monde" m'a bien souvent été rappelée, grand sourire aux lèvres.


Alors, pendant plusieurs mois, je me suis dit : "Je ne suis vraiment pas mieux qu'une autre. Tout ce que je fais ne changera jamais rien si je n'arrive déjà pas à convaincre les personnes qui m'aiment, qui m'entourent."


Et puis avec le temps, j'ai pris conscience du vrai problème. L'urgence, elle est environnementale certes, mais elle est surtout sociétale. J'avais envie de changer la société entière et les gens qui vont avec... Mais la seule personne sur laquelle j'avais le pouvoir d'agir, c'était moi.


...À LA PRISE DE CONSCIENCE


Alors, je suis partie en voyage. J'ai pris la route. Je me suis coupée de ce monde dans lequel j'ai grandi. Je me suis détachée des règles, des flots de pensées, de l'avis des autres. J'ai refusé les codes. J'ai bousculé les cases. J'ai désobéis à la société. J'ai lutté contre d'autres, parfois contre moi-même. Mais j'ai appris. J'ai pris conscience que j'avais toutes les cartes en main pour changer mon existence. Et je me suis essayée à une autre vie.


J'ai continué à vous entendre me dire à quel point les choses étaient en train de s'effondrer autour de vous. A me dire que vous ne compreniez pas toujours mes choix. A vous moquer aussi parfois de mes actions. De mes modes de vie. J'ai continué à lire ces mots effrayants au sujet de tout ce que l'on était en train de perdre.

Mais j'ai affronté ma peur. Je suis partie reconquérir cette planète en tentant de me reconnecter avec elle, de réapprendre à voir cet autre monde de l'intérieur.

Et j'ai repris confiance. Confiance en moi. Confiance en la vie.

Puisque cette guerre environnementale et sociétale, il fallait la mener sur tous les fronts, j'ai décidé que j'allais moi aussi rejoindre les rangs de la résistance.



MA RÉSISTANCE A MOI


Aujourd'hui, je n'ai plus vraiment envie de crier au monde à quel point nous devons agir. J'ai troqué ma rage et ma colère pour un peu plus d'espoir. J'ai vu que j'étais capable de changer mon mode de vie alors je sais que vous aussi vous pourriez le faire. J'ai vu ma génération et les suivantes bousculer les habitudes de cette société, développer des idées toutes plus incroyables les unes que les autres et se battre pour construire un monde meilleur.


Cette planète j'en suis convaincue, elle nous survivra. Nous, en revanche, j'en suis moins certaine.

S'il est trop tard pour sauver le monde d'hier, il est encore temps pour construire aujourd'hui, celui de demain. Alors si, comme moi, vous voulez vous aussi être acteur de votre futur, je n'aurai qu'une phrase à vous dire : vous avez le pouvoir. Vous avez le pouvoir de changer les choses pour vous, dans votre vie, par toutes les décisions quotidiennes que vous prenez. Elles ont toutes un impact à leur échelle. Si certaines vous paraissent trop compliquées, pas adaptée à vos besoins, ou trop lourdes à réaliser au quotidien et bien, on s'en fout. Ce n'est pas grave. Choisissez-en une autre. "L'important en somme, c'est de participer..."


Vous allez en rencontrer des gens qui vont vous démotiver par leurs mots ou leur excès, qui feront tout l'opposé de ce que l'on devrait faire, qui vous diront que eux, ne changeront rien tant qu'ils n'auront pas vu leurs voisins le faire. Vous allez certainement vous aussi vous prendre quelques remarques ou quelques claques quand vous découvrirez de manière plus approfondie le sujet.


Mais des solutions, il y en a des centaines et il ne vous en faut qu'une pour commencer à agir.

Pour moi, cela aura été : manger moins de viande, refuser les sacs plastiques, acheter au maximum en vrac, quitter mes banques qui finançaient des projets mauvais pour la planète, vider ma boite mail régulièrement, passer l'été à pédaler pour aller travailler qu'il pleuve ou qu'il fasse 30 degrés, ne plus utiliser de gel douche et shampoing liquide mais du savon et du shampoing solide pour réduire mon usage de flacon en plastique, acheter des vêtements de seconde-main, créer mes cosmétiques maison, boycotter certains grands groupes et grandes marques qui ne partagent plus mes valeurs, voyager lentement, troquer mes protections hygiéniques jetables contre d'autres durables, apporter ma gourde partout avec moi, ne plus vider la chasse d'eau pour un micro pipi .. La liste se rallonge semaine après semaine. Cela devient de plus en plus logique dans ma tête. Mes réflexes d'acheteuse compulsive ont laissé place à des achats réfléchis. Il y a bien sur des actions pour lesquelles j'échoue encore parfois : acheter local en Norvège par exemple où tout est emballé sous plastique venant d'ailleurs, acheter en vrac aussi complètement impossible là où je vis, réduire mon empreinte carbone quand on sait que j'ai traversé cette planète deux fois en une année, ou acheter des vêtements éthiques dans un pays où cela n'est pas vraiment accessible.


Mais peu importe. Je continue, j'essaie. Car au fond de moi, tous ces petits actes m'ont permis de me reconnecter avec moi-même, mes valeurs, mes envies. Et si l'Homme est un être contradictoire et bourré d'imperfection, qu'à cela ne tienne ! Il est aussi un être puissant et créatif capable de renverser une situation quand il acte en symbiose avec les autres et la nature. S'engager pour de petites causes, c'est mettre du sens dans sa vie. Et ça, ça n'a pas de prix.


Alors, à l'heure où l'Amazonie brûle et notre poumon s'éteint je vous écris pour savoir : êtes-vous prêts à me rejoindre dans les rangs de la résistance ?



Ça commence aussi par vous... Voici un petit groupe de liens utiles pour enclencher de petites choses pour demain :


Et pour l'Amazonie c'est par ici :



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