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AVENTURES EN FRANCE : LES ALPES ET L'ATLANTIQUE - Co chez les escargots - épisode 2

Photo du rédacteur: Coralie MarichezCoralie Marichez

(in english here)


Ce n'est ni la Nouvelle-Zélande, ni la Norvège et pourtant...


C'est encore toute émerveillée par mes deux semaines de vadrouille dans les Alpes et sur la côte Atlantique que je commence la rédaction de cet article... Ce retour en France, je ne l'avais pas vraiment planifié sous l'angle de l'aventure mais au final, ces escapades improvisées aux quatre coins de l'hexagone m'ont fait le plus grand bien. Depuis que je suis rentrée de Nouvelle-Zélande en août 2018, je rêvais de partir explorer mon propre pays, pour lequel à l'époque, on ne va pas se mentir, j'avais plus de dégoût que d'intérêt. À l'origine, l'an passé, s'il n'y avait pas eu le décès de mon père, nous avions prévu un road trip d'un à deux mois à travers la France avec Ben. Mais au final, avec le retour prématuré et le deuil que je traversais, j'avais tout sauf envie de m'aventurer dans un endroit que je pensais déjà trop détester...


Quand j'ai eu enfin quitté la NZ pour revenir en France en août dernier, j'avais surtout en tête de passer le plus de temps possible avec mes amis et ma famille, histoire d'être prête à embarquer pour le Canada, si l'opportunité se présentait à moi. L'idée donc de petites virées à la française ne faisait absolument pas partie du plan. Et c'est bien là qu'est née l'intensité de mes découvertes... Je m'en rends souvent compte lorsque je vis à l'étranger que plus je planifie ma vie, moins je l'apprécie... alors que quand je la prends comme elle vient, plus elle me surprend et plus je m'épanouis...

Pour être sincère, ce qui m'empêchait de me lancer au début, c'était d'une part le manque de visibilité sur mes projets de Canada (loin de moi l'idée de lapider mes économies dans du tourisme) et d'autre part, la culpabilité de ne pas passer plus de temps avec ma maman pendant que je suis en France (même si, nos caractères très semblables sont explosifs après trois jours passés à 2, hein maman ;)). Sauf que, l'ennui et l'absence de projets qui se concrétisent ont eu très vite raison de moi. Quand Max a insisté pour que je le rejoigne pour quelques jours de rando dans les Alpes et qu'Eugé m'a proposé d'aller surfer sur Royan, j'ai

fini par dire oui. "Après tout, on ne sait jamais... si le Canada ne s'ouvrait pas à moi, j'aurais au moins profité de cet été indien qui ne cesse de se prolonger."


Et voilà, c'est un peu comme ça qu'après les Vosges, je suis partie à la découverte des Alpes et à la re-découverte de la côte sauvage Atlantique. Deux voyages en terre connue, mais dans un contexte complètement différent. Au programme cette fois ? randonnées, vélo-skate, dégustation de fromage, plage, découverte de nouveaux sommets, surf, rencontre avec les bouquetins, tyrolienne et apéros entre amis... De quoi vous faire voyager une fois de plus et l'occasion pour moi de vous expliquer où j'en suis intérieurement. Alors je vous emmène ? En route...


 

SEMAINE 1 : LES ALPES


Tout d'abord, direction les Alpes et plus précisément la région autour de Thonon les Bains. J'y suis donc allée avec Maxime, un de mes plus vieux copains d'enfance, connus sur les bancs de l'école de musique. Cela faisait quelques mois qu'il me parlait de me rejoindre peu importe où je serai en septembre 2020... Au final, j'étais en France dans mon cher nord natal, alors, c'est plutôt moi qui l'ai rejoint. (oui ça me fait bien rire)



JOUR 1 : LE BALCON DES MÉMISES


Après une arrivée tardive le lundi soir, nous sommes partis direction Le Balcon des Mémises, pour une première exploration depuis l'un des sommets de la région. Les Alpes en été, je n'avais jamais fait. Et pour Maxime, la randonnée c'était une grande première. Malgré quelques montées un peu raides et un détour non planifié ("oui oui c'est tout droit." - "Ah ba non, fallait tourner quand on était en bas, à la rivière..."- "Trop tard...") la randonnée était plutôt facile et la vue au sommet incroyable.


Le pic se situe à 1674m de hauteur et offre une vue à 360° sur Thonon-les bains, le lac de Genève, la Suisse et les Alpes françaises... Une vraie surprise pour ma part de pouvoir explorer des sommets français en étant pourtant aussi près de grandes villes, même si je dois avouer (photos à l'appui) que j'ai passé plus de temps à regarder du côté des montagnes que du côté urbain.


JOUR 2 : LE SITE DE BISE et LES GORGES DU CHAUDERON


Deuxième jour, matinée tranquille direction le site de Bise. Nous avions garés la voiture au niveau du lac et sommes montés 25min à pied à travers les arbres, direction le hameau situé au pied des Cornettes de Bise. Au départ, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre, mais à l'arrivée : dépaysement total.


Comparé à la veille, le décor était complètement différent. Cette fois, nous étions perdus dans cette cuvette, entourés de montagnes toutes plus imposantes les unes que les autres et au cœur d'un micro village touristique. Le fait que le site soit accessible en voiture le rend tout de même assez fréquenté. En revanche, quand on entame les chemins de randonnées qui l'entourent, on se sent très vite comme seuls au monde. Pas de réseau téléphonique, pas d'électricité, juste une maison "musée", un refuge pour les randonneurs et une ferme traditionnelle de fromage de chèvre. Je ne pensais pas qu'un lieu comme celui-ci existait en France et c'était vraiment une belle découverte.


Je vous avoue que si je trouvais un job où je pourrais aller vivre quelque temps perdue au milieu des montagnes dans un endroit de ce genre, je signerai de suite... (allez, on ajoute quand même un ou deux murs d'escalades à proximité, des pistes de VTT, et une bonne bande de potes pour venir s'amuser avec moi)



Dans l'après-midi, nous avons repris la route direction Montreux, en Suisse, avec la visite des Gorges du Chauderon. L'idée de base était surtout d'aller explorer les environs sans trop se fatiguer, car le jeudi, nous avions une rando un peu difficile qui nous attendait. Sauf que, l'enthousiasme de Max et ma flemmardise du jour nous ont amené sur cette "marche" le long des gorges sans trop de recherches... Les cascades étaient jolies, certes, mais après plusieurs minutes de grimpe, j'avoue que le doute commençait à s'installer. "C'est une rivière, ça ne peut pas grimper bien haut de toute façon"... Tu parles. Au final, c'est 786m de dénivelé que l'on a dû affronter... Je m'entends encore dire à Max sur un air frustré et désespéré "mais ça ne s'arrête vraiment jamais de monter !".


Bon et ba pour la journée en mode "tranquille" c'est raté... Après 1055 marches à redescendre du sommet, je peux vous dire que j'avais juste une envie, celle de rentrer. C'était chouette quand même, j'n'étais juste pas d'humeur ce jour-là (coucou les hormones). Mais qu'est-ce qu'on a ri un peu plus tard avec Max à ce sujet...


JOUR 3 : LA DENT D'OCHE


C'était l'une des randos "difficiles" que Maxime avait repéré. J'avais lu qu'il y avait quelques passages à vide et d'autres en mode escalade mais j'étais loin de m'imaginer ce qui nous attendait. 3 heures de montée assez raide et sans matériel pour atteindre les 2221 m du sommet et au final, autant de temps pour redescendre. Pour moi, qui suis un peu casse-cou et n'ai pas peur du vide, ça allait. En revanche pour quiconque n'est pas habitué à l'escalade en descente, cela relève un peu du défi... Hein Max ;)


Le cadre quant à lui était magique : forêts, montagnes, lacs, refuge à flanc de falaise et ferme de fromage... tout y était. Nous avons même eu la surprise de voir des bébés bouquetins au sommet. Moi qui rêvais d'en voir pour de vrai et bien c'est chose faite...


Au sommet nous avions la vue sur tout le Massif du Chablais. C'était grandiose. Je dois avouer que pour ma part, plus c'était technique à la limite de l'escalade et de la via ferrata, plus je m'amusais ... Nous avions même toute une traversée à flanc de falaise avant d'entamer la descente qui donnait l'impression de marcher sur le toit du monde.

Et puis, je ne sais pas si vous vous êtes déjà retrouvé tout en haut d'un sommet comme celui-ci mais le monde vous parait tellement grand et petit à la fois. Tous vos tracas vous semblent soudainement très futiles. Tout ce qui importe dans ces moments-là c'est vous, planté là. Vous êtes comme dans cet entre-deux, cet entre ciel et terre, cet entre spirituel et terrestre. Je pourrais passer des heures en haut des sommets, à observer le monde tourner, à apprécier le vent sur ma peau, le dessin créé par le vol des oiseaux, le son au loin dans la vallée. C'est une expérience que je retrouve presque nulle part ailleurs... Il faut d'ailleurs bien souvent venir me secouer pour que je me remette en route, car tout là-haut, je perds un peu la notion du temps.



JOUR 4 : LAC DES PLAGNES - LAC D'ARVOUIN ET FANTASTICABLE


Dernier jour de visite direction le Lac des Plagnes. C'est une balade très familiale que j'ai trouvé plutôt ennuyeuse pour ma part (la preuve je n'ai pas vraiment de photos du lac), c'est donc un peu naturellement que je me suis mise à m'aventurer (emmenant Maxime par la même occasion) en dehors des sentiers. Au final, les quelques minutes de bain de forêt ont été plus impressionnantes que le reste. Je pourrais là aussi y passer des heures... Car ces décors de verdure ont ce petit quelque chose qui m'apaise et nourrit sans cesse mon imaginaire.


Après une heure de balade, retour sur les routes en direction du Lac d'Arvouin, pour une pause déjeuner perdus au milieu des montagnes. Le point de départ de la randonnée se trouve en haut d'une route pittoresque qui vaut déjà la peine d'être empruntée. Après 35 min de marche à travers les pâturages des vaches laitières du coin, nous voilà à nouveau comme "coupés du reste du monde". Le lac était d'une couleur bleue turquoise surprenante. L'occasion de prendre le temps et de profiter pleinement de cet endroit assez captivant. Une bonne manière aussi de se nourrir l'esprit à nouveau de jolies choses autres que les tracas du quotidien...


Après cette pause-déjeuner prolongée, nous avons repris la route vers Chatel pour une activité que Maxime avait repérée et dont il me parlait depuis des semaines : Fantasticable. Il s'agit d'un parcours de deux tyroliennes qui vous permettent de survoler la vallée à une vitesse de quasi 90km/h. Au départ, je m'étais dit "bon, ça je connais, je te laisse faire". Au final, au vu des prix très bas (comparé à la NZ, ce genre d'activité en France ne vaut rien !!! à peine 35 € ici incluant les remontées en télésiège) je me suis dit "bon et puis m**de on a qu'une seule vie alors hop, je le fais moi aussi".


Au final c'était sympa mais je dois avouer que, en grande partisane de sensations fortes, j'étais presque déçue de l'activité. Je pensais ressentir beaucoup plus la vitesse. J'adore cette sensation dans le ventre quand votre corps est propulsé rapidement dans un contexte dont il n'a pas l'habitude. Mais puisque l'on est très éloigné du sol, notre perception est complètement faussée (j'aurais dû essayer de fermer les yeux peut-être) et j'avais juste l'impression de voler lentement. (c'est déjà ça vous me direz) A cette vitesse, il ne faut qu'une minute par tyrolienne pour rejoindre l'arrivée. De quoi avoir le temps tout de même d'apprécier le vol au cœur des montagnes tel un aigle chassant sa proie.


Je me suis sentie un peu bête à la fin avec mes "mais c'est bizarre qu'on ne sente pas du tout la vitesse" alors que Max avait passé un très bon moment. Je dois avouer que sur le coup je me suis même mise à penser "et m**de, voilà, ça y est, à force d'aventures et de sensations fortes, je deviens un peu blasée." Mais après discussion avec la nana qui nous accueillait, j'ai compris que, tout n'est qu'une histoire de corps et de perception. "Ouff".


(longueur du premier câble : 1200m, longueur du deuxième 1325m, hauteur max survolée : 240m)



Après ces quelques jours à explorer les montagnes il était déjà temps de rentrer. En chemin, nous avons fait escale chez Amandine, le troisième élément de notre trio d'enfance ! Une jolie manière de tous se revoir et de passer une très belle soirée ensemble ! (Je vous mets des photos dossier en mode Avant / après ;) juste pour vous faire plaisir).


Je suis très reconnaissante envers Max pour tous ces bons moments passés et pour cette découverte impromptue de nos Alpes sous le soleil et sans la neige. Des péripéties certes, nous en avons connu, entre les erreurs de chemins en randonnée, les dénivelés surprises, l'escalade en descente, les cambrioleurs de voiture et les briseurs de rétroviseurs (hein Max !)... mais au final, elles feront elles aussi partie de la liste de souvenirs mémorables que l'on vient juste de se créer...


Alors, merci encore une fois à lui !



 

SEMAINE 2 : LA CÔTE ATLANTIQUE


Après un retour express dans le nord, je reprenais le train pour descendre cette fois sur la côte ouest et rejoindre Royan. À la base, j'avais promis à Eugé que je serais allée la voir en Martinique... Au final, après 3 ans de vie sur l'île elle est rentrée en France sans que je n'arrive jamais à faire coïncider mes voyages avec un passage de ce côté de l'Atlantique. Quand elle m'a annoncé qu'elle passerait l'été en France je lui ai alors promis que je viendrais à elle, peu importe où elle serait et que cette fois je tiendrais ma promesse. 3 trajets en trains, un trajet en voiture et trois escales plus tard (merci ma Suzanne et merci Isa <3) je retrouvais enfin Eugénie... Autant vous dire que cela aurait été plus rapide que j'aille la voir en Martinique. lol.


Eugé, vous l'avez déjà aperçue sur ce blog, dans mes articles de Norvège. C'est ma bonne copine de fou-rires avec qui je n'ai pas fait les 400 coups mais presque. Paris, Lyon, la vie en dehors de la France, nos vies pro, nos vies perso, nos histoires de cœur, ... on a des parcours différents et pourtant intérieurement très similaires. Alors après un an sans se voir, il était temps que l'on s'organise des retrouvailles.



ROYAN : SEA, SKATE AND SURF


Royan et la côte atlantique je dois avouer que je connais bien. On y passait souvent nos étés en Camping-Car avec mes parents quand j'étais ado. Alors l'idée d'aller visiter les environs ne m'enthousiasmait pas plus que ça bien que, certains endroits m'ont remémoré de jolis souvenirs. En revanche, la plage de la côte sauvage, en hors saison, c'était une belle découverte. En plus, Eugé et son chéri surfent comme des pros alors quitte à passer du temps ensemble, autant le faire en m'essayant à une nouvelle activité ! Apéro, balade, vélo-skate, surf, conversations sans fin et jeux de société, j'ai au final passé une magnifique semaine à leurs côtés. Cela m'a fait un bien fou de voir la plage sans trop de touristes et en mode "local". C'est dingue comme un contexte peut tout changer à une ville, une région ou même un pays...


AFFRONTER LA VAGUE OU PRENDRE LA VAGUE


Cela faisait des années que j'avais envie de m'essayer au surf et pourtant j'avais toujours un peu peur au fond de moi que les vagues m'emportent ou me plaquent au fond de l'eau. Je pense que le fait d'avoir Eugé et son chéri à mes côtés, tous deux passionnés, m'a beaucoup mise en confiance. Nous avons donc fait 3 sessions aux conditions presque parfaites pour moi. Et à ma grande surprise, une fois dans l'eau, je ne me souciais guère de la taille des vagues. Tant que j'avais pied et que la planche était attachée à moi, j'allais bien...


Pourtant, si vous suivez mes articles de blog vous savez que mon histoire d'amour pour l'eau est un poil plus complexe que mon amour des montagnes. Je me souviens encore d'un été où j'avais fait de la planche à voile avec mon papa et après quelques mètres de prise au vent, j'avais rapidement lâché le mât par peur de me retrouver seule au milieu du lac. En Norvège, c'était les rapides des rivières qui me terrifiaient. Et sur la mer, ce sont généralement les grandes vagues, les profondeurs ou l'éloignement de la côte...


Cette fois, c'est Eugé qui m'a fait remarquer à quel point finalement je n'avais pas aussi peur que ce que je disais. Et elle avait raison... pourtant, je me connais et des histoires de panique sous l'eau, j'en ai 5 ou 6 à raconter... Pourquoi alors n'ai-je pas peur de l'eau quand j'ai pied ou que j'utilise un élément de flottaison alors que je suis paniquée à l'idée d'être emportée par un courant ou de ne plus voir le fond ? Quel est donc le point commun (autre que l'eau) entre ma peur des profondeurs, des rapides et des vagues ?


Des réponses j'en ai trouvé plusieurs, mais celle dont j'ai eu l'envie de parler c'est le sentiment de perte de contrôle. Dans ma vie personnelle comme dans mes activités sportives, lorsque je perds le contrôle pendant une durée prolongée, je panique. Avec l'eau en mouvement, j'ai toujours l'impression que sa puissance aura le dernier mot : c'est elle qui décide de ce qu'elle veut faire de moi et de là où elle veut m'emmener. Et quand on connaît les femmes de ma famille, on se rend très vite compte que personne ne décide pour elles... (Dédicace à ma Mily que ça devrait faire sourire).


Si en escalade ou en VTT, la confiance, c'est en moi que je la place, quand je suis dans l'eau, c'est tout l'inverse. Je n'ai absolument pas confiance en mes capacités de nage ni même en la capacité de l'eau à me rejeter un peu plus loin sur la rive ou sur la plage. C'est très bête car je sais bien que dans 98% des cas, la vague vous éjecte, mais le temps que j'arrive à convaincre mon cerveau sous l'eau, que tout va bien se passer et qu'il faut juste que j'attende quelques secondes, je suis bien souvent déjà en panique...



Au final, cette panique suite à la perte de contrôle se reflète beaucoup dans mon quotidien. J'ai beau être quelqu'un de très adaptable j'ai aussi une grosse tendance, dans certains domaines de ma vie, à vouloir tout contrôler. Je suis très déterminée dans mes choix et n'abandonne que très rarement. (C'est d'ailleurs l'escalade qui m'apprend à savoir renoncer). Et avec beaucoup de recul, je vous confirme que ce n'est pas vraiment de l'eau dont j'ai peur, mais de l'état intérieur dans lequel elle me force à me mettre. "Être capable de lâcher prise, de me laisser aller, de faire confiance à l'inconnu" de la même manière qu'on se laisserait flotter jusqu'à ce que le courant nous rejette, c'est quelque chose de très compliqué pour moi. Je sais pourtant bien que combattre et affronter la vague est bien souvent plus difficile que de se laisser aller avec elle... Mais allez savoir pourquoi, bien que l'on sache, il y a des situations dans lesquelles on s'entête... Une de mes copines en Patagonie me disait que j'étais un peu comme une huître. Une fois attachée à mon rocher, j'ai du mal à accepter de me laisser aller...


Bref, tout cela pour dire que malgré tout, j'ai pris beaucoup de plaisir à apprendre à surfer. Et qu'à chaque fois que la vague m'emportait, je me relevais, me sentant plus forte que jamais. On me dit souvent que, au vu de mes peurs, j'ai une tendance presque "masochiste" à me lancer dans des activités comme celle-là. Mais au final, j'essaie juste de nourrir un peu plus chaque jour cette contradiction qui fait ma personnalité : je suis un électron libre en quête sans cesse d'association avec d'autres électrons. Mais chaque fois que je m'associe, je suis comme l'huître sur mon rocher, je me fige et j'en perds un peu de ma liberté. Plus je repousse mes limites en affrontant ce que je déteste, plus j'agrandis ma zone de confort, plus je transforme mes angoisses en de simples situations d'inconfort et plus je me sens libre... Alors, pourquoi résister ?!


 

Merci Eugé & Alex pour cette semaine qui m'a réchauffé le cœur !



BON ET SINON T'EN OÙ INTÉRIEUREMENT ?


Sincèrement, je vais bien. J'ai tout de même eu beaucoup de hauts et de bas ces derniers mois, mais rien d'anormal. Et même si 2020 a été riche en complications, en frustrations et en déceptions, j'ai énormément appris sur moi-même et je ne pourrais en être que reconnaissante.


Certes, je n'ai pas pu finir ma formation en Patagonie, j'ai perdu beaucoup d'argent et je n'ai toujours pas pu mettre les pieds au Canada, mais j'ai redécouvert des petits bouts de Nouvelle-Zélande, j'ai revu ma kiwi family, j'ai rencontré des gens formidables en Patagonie, j'ai vu des paysages incroyables, j'ai redécouvert mon propre pays, je viens de passer plusieurs semaines à revoir mes copains et j'ai fait quelques pas dans ce chemin personnel entamé il y a trois ans...

Concernant mon papa, j'en parle moins dans mes articles, mais cela ne veut pas dire que je ne traverse plus aucune phase de son absence. J'ai d'ailleurs commencé à écrire à ce sujet, mais je vous le partagerai en temps voulu.



Et sinon, ce retour en France cette fois-ci n'aura pas eu la même saveur amère des autres fois. Est-ce parce que j'ai eu l'envie et le besoin de revenir ? Est-ce parce que j'apprends au fur et à mesure de mes retours et que je m'adapte ? Est-ce parce que je suis allée visiter mon pays ? Ou est-ce parce que j'ai cette fois des projets sur lesquels je peux avancer ? Qui sait... Une chose est sûre, cela me fait un bien fou de passer du temps en famille, avec mes amis et à vadrouiller dans nos régions. C'est exactement ce dont j'avais besoin pour cette année 2020...


Et puis, c'est une belle manière aussi de me reconnecter avec moi-même. Cela fait 3 ans que je tente des choses dans ma vie, que je vis au rythme de mes envies, mais que je me sens aussi souvent un peu beaucoup paumée... Le sens que je donne à mon quotidien, c'est un peu grâce au voyage. Mais parfois je vous avoue, j'ai envie de tout plaquer, de retourner m'installer dans les petites cases de la société et d'arrêter de me questionner... Des projets j'en ai mille à l'heure. Je pars dans tous les sens et j'en ai marre de ne pas toujours savoir me canaliser. Mais, d'un autre côté, je sais que c'est une force aussi. Cela m'a par exemple permise de faire énormément de choses cette année, malgré un monde qui tourne au ralentit...


J'ai aussi longtemps cru que ma vision de la France était la mienne et la seule que je porterais alors qu'au final, ce n'était qu'une manière parmi tant autres de la regarder. Retomber en amour pour son propre pays : c'est possible. Si je pars cette fois, je sais qu'en revenant, j'aurais bien des endroits à explorer chez moi et qui pourraient peut-être me faire rester.

Certes, j'ai mes moments où je donnerais n'importe quoi pour pouvoir partir là maintenant et recommencer urgemment une nouvelle vie au Canada. Pourquoi ? Certainement par envie de renouveau, de rencontres, pour m'essayer à de nouvelles activités, métiers et puis pour "passer à autre chose" comme on dit. Mais est-ce une raison valable de partir ? Pas tout le temps... Je suis tellement soulagée d'avoir pris la décision de quitter une situation qui ne me rendait plus heureuse en NZ pour revenir ici en France quelques temps. Mais je n'ai plus envie de fuir en partant, mais d'y aller par choix et d'explorer le Canada en toute liberté, qu'elle soit physique ou mentale. Et puis, ce projet je l'ai attendu, je l'ai annulé, puis replanifié, jusqu'à ce qu'il soit reporté, 2 fois déjà, alors je me dis que si les choses se déroulent de cette manière, c'est pour une raison... Abandonner ? ça oh non, jamais. Mais me laisser aller au rythme des flots que ce COVID nous a imposés : pourquoi pas. J'ai bien pris des billets pour prendre l'avion prochainement et si ma bonne étoile veut de moi que j'aille là-bas, alors le prochain article sera certainement rédigé depuis le Canada... Et si ce n'était pas le cas et bien on verra. Car après tout, passer l'hiver dans nos montagnes à la française, pourquoi pas...


Love. Co.

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