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Photo du rédacteurCoralie Marichez

2023 ou Quand l'art de s'accepter soi dépasse l'amour de soi...

Ce que j’aime avec ce blog, c’est qu’il me rappelle ô combien j’ai changé et grandi ces dernières années… De l’article de mes premiers jours de découverte presque naïve de la Nouvelle-Zélande aux articles plus douloureux de la Norvège après le décès de mon père, de mes formations yoga et escalade à mon arrivée compliquée au Canada, les mots ont toujours été comme un pont entre vous et moi. Ils ont souvent apaisée ma différence parce que c’est à travers eux que je pouvais dire à voix haute, ce que je pensais tout bas.


Mais en 2023, je me suis faite plus silencieuse... A défaut de trouver les mots exacts, je me suis beaucoup auto-censurée, par peur de blesser mes proches en partageant ce que je traversais. Les aventures n'ont pourtant pas manqué, de Nelson à l'ouest américain en passant par la France en mai et les rocheuses canadiennes en septembre, c'est encore sur les routes du monde et celles de la thérapie et du coaching que j'ai passé beaucoup de temps à me chercher...


Alors, avec 2024 qui a déjà commencé, l'heure est au bilan.

Je vous emmène? En route!




EN QUÊTE CONSTANTE DE MOI-MÊME


Toute ma vie je me suis secrètement sentie comme un OVNI. Dans ma famille, à l’école, au boulot, avec mes amis… Pointée du doigt trop rapidement, trop cruellement, j’avais très vite compris que quelque chose en moi était différent.


J’ai toujours parlé trop vite. Manqué de filtres. J’ai toujours dit ce que les autres ne voulaient pas entendre. J’ai toujours ressenti trop. Trop fort. Petite, je tombais du canapé chamboulée par le baiser d’un couple sur l’écran de télé. A 8 mois, j’étais propre, certainement parce que l’inconfort d’une couche mouillée était trop pour ma sensibilité. A 2 ans, je récitais la poésie de ma sœur. A l’école, j’apprenais vite. Tellement vite que j’entendais les profs souvent dire qu’il fallait toujours trouver de quoi m’occuper pour le reste de la journée. Au collège, j’étais ultra angoissée à l’idée d’être trop vite catégorisée. Les intellos, les insolents, ou les oubliés, je ne comprenais pas pourquoi il fallait absolument appartenir à un groupe.


Tel un caméléon j’ai passé ma vie à m’adapter. J’ai toujours été la fille que les autres ont voulu que je sois. Première de classe, intello rebelle, fille populaire, artiste, musicienne… Je vous ai souvent prouvé que je pouvais tout faire sans jamais me satisfaire moi-même de mes exploits.


Mon perfectionnisme dans tout ce que je pouvais contrôler, c’était ma manière à moi de compenser mes émotions trop intenses et de cacher ma différence. Parce qu’au fond de moi, je savais bien que ces deux éléments là, je pourrais difficilement les contrôler et les changer.


“explorer l’inconnu autour de soi pour mieux cerner l’inconnu en soi.” 


Ces mots, ce sont ceux que j’écrivais en 2017, lors de ce premier grand voyage chez les kiwis. Une année qui fut pour moi, vous le savez déjà, comme une révélation. Alors que je me lançais à corps perdu dans ce nouveau pays et cette nouvelle culture, je faisais tomber le masque et retrouver à travers ma vie et ce blog, un vrai sentiment de liberté. 


Et c’est en me projetant dans l’inconnu le plus total, à plusieurs reprises, que j’ai finalement fini par me trouver.


ET APRÈS ON FAIT QUOI ?


6 ans de découverte, d’exploration, d’aventures… Mais 3 ans que je tourne en rond, sans trop savoir où aller de plus. 3 ans que je suis ici au Canada, en Colombie Britannique, à me contenter d’un environnement “pas si mal” mais qui pourtant, au fond, ne me convient pas vraiment. 3 ans que je rêve de me poser quelque part mais que je ne trouve pas où. 3 ans à ravaler ce sentiment étrange et pourtant si familier… Celui d’un décalage et d’un manque d’alignement entre moi et les autres. Entre le monde et moi. 


Et puis, la flemme. La flemme de tout recommencer encore et toujours parce qu’au fond, je ne sais plus trop où aller. La peur. La peur d’avoir perdu un peu le fil de tout ce que j’avais entrepris. La culpabilité. Celle d’avoir tout fait pour rester ici alors que tout ce dont je rêve parfois c’est de retourner là-bas. La honte d’être partie si loin et de ne toujours pas avoir trouvé où poser mes valises, pour de vrai. La colère. La colère d’être aussi indécise et de ne pas avancer assez vite à mon goût.


Finalement, le plus difficile, ce n’est pas de se trouver soi. C’est facile de faire tomber le masque et d’explorer qui l’on est quand on quitte sa vie et son pays et qu’on a la liberté de toujours tout recommencer… 


Ce qui est beaucoup plus difficile et ce dont on parle peu c’est le voyage que cela demande d’apprendre à s’accepter. 


SE CERNER EST UNE CHOSE, S'ACCEPTER EN EST UNE AUTRE.


C’est peut-être là ma plus belle leçon de 2023. 


Dans un monde où le faux est plus réaliste que le vrai et où l’on nous rabâche à tout va qu’il faut devenir la meilleure version de soi-même, on finit tous par rêver de devenir quelqu’un d’autre…


Et pourtant. Dans cette quête de l’impossible à regarder partout à l’extérieur de soi, on oublie de regarder tout ce qu’il y a de beau et de merveilleux à l’intérieur de soi. 


2023 aura été l’année de mon plus beau voyage intérieur. Une année à clamer haut et fort ma différence à table en famille ou entre amis. Une année à affirmer mes joies, mes peines, ma sensibilité, sans filtres et sans honte. Une année à faire du tri, à transformer mon isolement des autres en solitude paisible. Une année à accepter mes failles, mes défauts, mon fonctionnement, parfois si dérangeant pour les “normopensant”. Une année à pratiquer l’amour de soi, coûte que coûte. Une année d’apprentissage d’auto-regulation de mes émotions. Une année à oser demander de l’aide, à oser mettre des limites et à oser m'excuser quand l'erreur est mienne. Une année à laisser sortir ma colère face au rejet, et à redonner aux autres la responsabilité de leurs propres émotions. 


Finalement, il y a l’idée que l’on se fait des choses et puis il y a la réalité. Complètement paumée il y a 7 ans, je pensais qu’en prenant la route des voyages, je finirais bien par me trouver, mais 2023 m’aura prouvé qu’il y a plus profond que la connaissance de soi. Parce qu’au fond, on ne se perd jamais vraiment. En grandissant, on oublie simplement le chemin pour y accéder. Bon nombre de mes questions sont toujours sans réponses mais peut-être qu’il n’est pas là le sens de la vie. Peut-être qu’il est plutôt dans le fait d’oser s’accepter soi. D’oser être, pleinement, sans se juger. D’oser vivre pleinement, en acceptant toute son humanité. 


Alors pour 2024, je ne vous souhaite qu'une seule chose : que vous osiez être vous.

à très vite,

Love.

Co. 

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