Un an et demi au Canada. Un an et demi sans rentrer en France, pour passer un peu de temps avec mes amis et ma famille. Dieu sait à quel point le temps a passé vite et en même temps, à quel point ce fut long.
Alors que je me prépare enfin à prendre l'avion pour des retrouvailles qui s'annoncent fortes et très courtes à la fois, je prends un peu de temps pour vous écrire et partager avec vous un petit bout de ma vie au Canada.
Au programme de cet article : un résumé de ces six derniers mois entre automne et hiver dans les Kootenays, un aller/retour au Québec pour les fêtes de fin d'année, mon anniversaire à Revelstoke, un voyage express à Banff et Calgary pour des tests de langues, quelques mots sur mon quotidien après 18 mois en terre du nord et un aperçu de mes projets pour la suite.
Alors, je vous emmène ? En route !
DES RANDOS POUR MA TÊTE
Dans le dernier article, je vous avais laissé sur des photos de mon road trip sur l'île de Vancouver en septembre, me voilà donc de retour cette fois avec des photos de la région West Kootenays. Après les chaleurs de l'été puis les fumées irrespirables subies pendant tout le mois d'août, je dois avouer que j'ai passé mon mois de septembre et d'octobre à rêver de randonner et de nature, en toute liberté.
Première randonnée : GIMLI RIDGE située dans le parc national du Valhalla, à 2h30 de la maison. C'était de loin l'un de mes coups de cœur de cet été dans les Kootenays. Je ne sais pas si ce sont les vues à couper le souffle ou les chèvres de montagne qui m'ont le plus ébahie, mais j'étais aux anges ce jour-là.
Seconde randonnée qui me tenait à cœur de vous partager, c'est Monica Meadows. C'est l'une des plus célèbres dans la région, surtout à l'arrivée de l'automne en septembre/octobre puisque le paysage regorge de couleurs dorées à vous faire rêver ! En ville, nous avions encore un peu l'impression d'être en été, mais une fois arrivée au pied du sentier, ici, c'était déjà une toute autre saison. Je crois que je n'avais jamais vu de paysage automnal d'une couleur aussi vive. La faute aux nombreux Mélèzes qui arborent ces montagnes et qui prennent une couleur flamboyante dès la fin de l'été. C'était aussi ma première neige de la saison. De quoi mixer les émotions et rendre l'expérience encore plus magique !
C'est la deuxième fois que je me retrouve à vivre au cœur des montagnes. Il y a eu Voss, en Norvège et maintenant Nelson, en Colombie-Britannique. Dans les deux cas je dois avouer qu'il y a toujours un moment où je finis par me sentir oppressée, presque comme enfermée, au bas de la montagne. J'oublie alors beaucoup trop souvent à quel point les paysages dans lesquels je vis sont en réalité si grandioses...
A Nelson, nous avons trois courtes randonnées qui nous permettent de prendre de la hauteur en toute saison : Pulpit, Lyon's Bluff et Flagpole. Je traine souvent les pieds sur les premiers mètres mais je dois avouer qu'à chaque fois que j'arrive au sommet, je me régale... C'est fou comme on relativise pas mal de choses de sa vie quand on se sent comme au "sommet du monde".
SECOND HIVER DANS LES KOOTENAYS
Passer un second hiver dans les Kootenays, à Nelson, mais cette fois sans bosser à la station m'aura permise d'apprécier d'avantage les journées de ski. Si j'étais un peu obsédée à l'idée d'aller skier des journées entières l'année dernière, cette année, j'étais beaucoup plus relax. Une demie journée de ski par-ci une autre par-là me semblait déjà bien ! C'est drôle la différence qui peut s'installer en nous quand on se décide de se poser un peu !
QUEBEC POUR LES FÊTES
Pour les fêtes de fin d'année, je suis allée dans la province de Québec avec John, pour rendre visite à sa famille. L'occasion d'un petit road trip de 7h jusqu'à Calgary, puis d'un avion jusqu'à Montréal. C'était la première fois que je découvrais les plaines de l'Alberta et bien que tout le monde s'en moque, car ils trouvent ça "plat", moi, j'ai adoré! ça change pas mal de nos montagnes et de nos forêts et je dois avouer que ça m'a donné la bizarre impression de respirer !
Quand nous sommes partis de Nelson, il venait de tomber plus de 20cm de neige et 3 jours avant de rentrer, ils avaient près d'un mètre de neige supplémentaire. Autant vous dire que j'étais dégoutée d'avoir raté ce moment exceptionnel à Nelson, mais la ville de Calgary et ses -30°C avait son charme elle aussi. (Excepté le fait qu'une fois rentrés, on a quand même eu toute la partie détestable liée à cette neige... Il a fallu déblayer un emplacement pour ma voiture, ce qui nous a pris 1h30, sachant qu'on avait de la fièvre car on avait tous les deux le Covid. Pas cool ! )
Une fois arrivés à Montréal, nous avons pris la route en direction du Lac Brome, où la mère de John vit et où il a passé son enfance. C'était drôle de retrouver le plat pays, pas si plat que ça au final, pour la fille du nord que je suis. C'est drôle comme on a tous nos propres échelles de ce qui est plat, colline ou montagne.
C'était la première fois que je voyais des lacs gelés comme ceux-ci. L'occasion d'explorer un peu les plages enneigées et les sous-bois version québécoise. Nous nous sommes aussi pas mal aventurés dans les Cantons de l'Est, comme ils les appellent et avons profité, du mieux que l'on a pu, des boutiques, bars et restaurants avant que tout ne ferme, la veille du nouvel an.
C'était chouette de découvrir une toute autre province, de retrouver des bouts de la culture française (à moi les reblochons du Quebec !) et de pouvoir parler les deux langages, malgré moi. Pour la petite anecdote, les québécois ne comprenaient pas mon français et pensaient que j'étais une anglophone qui essayait tant bien que mal de parler français... Non, non c'est juste que je trouvais plus mes mots en français ^^ Heureusement, John a un meilleur traducteur intégré à son cerveau que pour moi et pour comprendre le français Québécois lui, il gère ! Du coup au resto, on parlait un peu toutes les langues avec les serveurs, pas du tout confuse la coco, au milieu de cette histoire.
Puisque l'on était au Québec, j'en ai profité pour motiver John et partir visiter la ville de Québec, située à 4h environ de là où on vivait. Une jolie découverte puisque cette ville m'a beaucoup rappelé Lille, en quelque sorte. Il y faisait plutôt bon vivre et les restaurants me faisaient saliver à chaque lecture de menu. Nous sommes aussi allés voir les impressionnantes chutes de Montmorency, j'ai pu goutter à ma première sucette de sirop d'érable fait directement sur la glace, et profiter tout simplement pour déambuler dans ces rues qui vous invitent beaucoup à flâner, à la française.
Sur la route du retour, nous avons fait un petit détour par Sherbrooke pour aller dire bonjour à PJ et Aurélie, que certains d'entre vous reconnaîtront sur ces photos ! C'était la première fois que je rencontrais des amis du "ch'nord" à l'étranger tiens ! Un moment de pure délice, surtout avec PJ qui mixait anglais, québécois et ch'timi dans les conversations avec John, autant vous dire qu'on a bien rigolé !
Enfin, dans les derniers jours, juste avant de se retrouver confinés en dernière minute (merci le gouvernement du Québec...) nous sommes allés visiter Montréal ! Si j'ai adoré le côté français de Québec city, je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal avec le côté très américain de Montréal ! Mais les vues étaient quand même bien chouette malgré la météo bien grise et tous les petits écureuils croisés sur notre chemin ont définitivement fait mon bonheur. Bon et puis, on s'est fait un ou deux bons restos et ça je dois avouer que ça faisait bien plaisir aussi !
REVY BABY - 3 JOURS A REVELSTOKE
En février, pour mon anniversaire, j'avais envie d'aller skier sur une autre station, histoire de tenter quelque chose de nouveau. Nous sommes donc partis avec les copains jusqu'à Revelstoke, une autre petite ville de montagne, située à 4h30 de route de Nelson. Sur le chemin, nous en avons profité pour explorer des cascades avant d'aller skier sous le ciel bleu et le soleil. Bon il faisait quand même -25°C je crois ?! Mais les vues étaient incroyables...
Sur le chemin du retour, nous sommes repassés par le village fantôme de Sandon, que vous aviez déjà aperçu l'année dernière dans l'un de mes articles. Cette fois, nous avons été chanceux puisque le monsieur qui s'occupe de la station électrique était sur place et nous a offerte une visite de bon cœur ! c'était chouette de faire un voyage dans le temps en sa compagnie.
Bon et puis, passer 3 jours avec des copains, à randonner, skier, visiter, manger et boire, le tout dans un super airbnb, je dois avouer que c'était bien cool ! et je me suis sentie bien chanceuse d'avoir des gens formidables dans ce pays aussi pour faire ce genre de voyage :)
BANFF & CALGARY
Puisque nous devions conduire jusqu'à Calgary avec Alex pour des foutus tests de langues nécessaires pour nos demandes d'immigration, nous avons donc décidé d'en faire un petit voyage de 4 jours et d'aller profiter de Banff, où Alex avait l'habitude de vivre. C'était bien chouette de s'y rendre entre copine, de pouvoir s'arrêter à Windermere pour inaugurer mes patins à glace et aussi de profiter du retour à la normale, post covid, dans cette province ! Un weekend plein de fun, plein d'activités avant de retrouver notre sérieux et d'enchainer deux jours de jus de cerveaux dans l'espoir d'obtenir nos certificats d'aptitude en français et en anglais. (qu'on a toutes les deux réussi ;)) L'occasion également de retrouver Annie, ma copine de Patagonie, qui vit elle aussi à Banff. Chouette de se remémorer ces aventures pré-civid !
Sur le chemin du retour, avant le départ de Calgary, nous sommes passés par Décat', parce qu'à Nelson on n'en a pas, évidemment, et que celui de Calgary est tellement technologique, qu'il vaut vraiment bien le détour. Nous, françaises ? Noooon. Juste un peu.
RETOUR SUR CES UN AN ET DEMI DE VIE A NELSON
Balades, randonnées, ski, VTT, kayak en janvier, sorties concert, resto, cirque, sorties entre copains... S'il m'aura fallu plus presque un an pour prendre mes marques au Canada, je crois que cet hiver, j'ai profité comme il se doit !
J'ai bien rencontré quelques péripéties, comme me retrouver dans une situation complètement toxique après 3 semaines dans un nouvel appart, mais on dirait que ces derniers temps, la vie, est un poil plus légère ! Peut-être que finalement, ce foutu covid, pour l'hypersensible que je suis, m'aura bien plus affectée que ce que je ne pensais... Je croyais que c'était moi qui stressait pour rien, mais quand on ressent le monde plus intensément, si la planète est en panique, autant vous dire que l'éponge que je suis, s'en retrouve complètement épuisée.
J'ai aussi bien profiter de mes quelques petits cercles d'amis que j'affectionne beaucoup et certains ont vraiment été d'un soutien sans faille dans mes moments les plus bas, l'an passé. Et je dois bien dire que, ça, ça n'a pas de prix et je les remercie mille fois pour leur présence.
Sinon, je bosse toujours à l'atelier de cuir, où je suis passée "coordinatrice" en janvier. De quoi revigorer un peu mes missions et redonner à mon job un peu d'entrain. Parce que si j'avais toujours rêvé de faire un job d'artisan, je crois que travailler pour un business qui vend des produits au lieu de vendre un service n'est en fait pas pour moi. Mais cela fera l'objet d'un autre article sur le sujet, probablement sur mon autre blog, où je publie un article par semaine. www.page-emotion.com
Et sinon, mes envies pour la suite, c'est encore un peu le chantier. Je suis dans les démarches pour demander la résidence permanente au Canada et c'est l'une des situations les plus stressantes que j'ai vécu, en termes de visa. Si je fais la demande ce n'est pas parce que j'ai décidé de m'installer pour toute la vie ici, mais tout simplement parce que c'est le graal, quand on a la trentaine, d'avoir la possibilité de vivre et travailler dans deux pays différents. On ne se rend pas bien compte quand on n'y est pas confronté mais l'immigration est un sujet vraiment difficile. On y dépense beaucoup d'énergie, beaucoup d'argent, sans savoir si, d'ici quelques mois, on sera renvoyé dans son pays... Quand j'étais encore en âge d'avoir des "permis vacances travail" je me disais que, au pire, j'irai dans un autre pays. Mais quand on a passé la trentaine, ces visas sont pour la plupart terminés et pouvoir travailler à l'étranger peut vite relever du parcours du combattant.
Heureusement, je suis bien entourée, et je commence à me faire une raison : si l'Univers veut que je reste, alors j'obtiendrais ma RP et si l'Univers a prévu quelque chose d'autre pour moi, et bien tant pis ou tant mieux ! On verra bien !
En attendant la suite de mes aventures chez les Caribous, j'ai vraiment hâte de vous revoir et pour certains d'entre vous, de vous serrer dans mes bras pour de vrai, cette fois !
A très vite,
love,
Co.
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