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15 JOURS À BALI - coups de cœur et déceptions


​Nichée au cœur de l’Indonésie, il est vrai que l’île inspire beaucoup de touristes en quête d’évasion. Elle est le décor de nombreuses lunes de miel, d’innombrables retraites bien-être, méditation et yoga et d’incontournables vacances pour les fêtards en quête de « fun et de sun ». Et on peut dire que ces paysages dignes des plus belles cartes postales s’y prêtent vraiment bien. Entre plages de sable fin, bancs de coraux, temples, volcans et jungle tropicale, c’est un pays qui vous vend du rêve avant même d’y avoir posé les pieds. Et une fois arrivés sur place, vous en découvrez davantage : la richesse culinaire incroyable de l’île, un mélange de boutiques tendances et de petits artisans à tous les coins de rues, des centres de soins et de massage à prix cassés, une culture spirituelle propre au pays, des activités de plein air telles que le surf, le quad, le rafting, la plongée... , un parc d’attraction aquatique gigantesque et des villes et villages aux allures très cosmopolites… De quoi parfaire le programme de votre voyage à petits prix et faire plaisir à tout le monde… Oui c’est vrai. Bali c’est bien tout cela. C’est un chouette pays, de superbes photos souvenirs et du vrai bon temps pour vous, pour vous amuser, vous reposer. De vraies vacances en fait. Mais derrière ce décor de carte postale peut aussi se cacher tout un autre monde que vous apercevrez plus ou moins selon la période à laquelle vous voyagez et votre intérêt sur le sujet. Car qui dit petits prix, soleil et île paradisiaque, dit tourisme de masse. Et le problème avec ce dernier, c’est que tous les pays ne sont pas forcément prêts à y faire face.  Alors pas question pour moi, ce mois-ci, de vous dresser un énième article de blog tout beau et tout vendeur de l’île sans passer par les travers de cette industrie du voyage… Car une fois que l’on a jeté un œil de l’autre côté du mur, on a beaucoup de mal à retourner là où on a commencé… Bali, une île aux deux visages, ça commence là...



 

PART 1. LE DÉCOR DE RÊVE

 



DENPASAR, DES DÉBUTS PEU PROMETTEURS...


C’est sur une note un peu amère que nous avons démarré le voyage. L’aéroport se trouvant au sud de Denpasar, la capitale, nous avions fait le choix d’y passer une nuit et une journée, histoire de nous remettre du décalage horaire et de visiter les quelques lieux recommandés par les voyageurs. Malheureusement, c’est seulement après une petite heure dans les rues du centre-ville que nous nous sommes précipités dans un taxi pour rentrer…  En effet, 1ère déception, la visite du marché. Nous sommes tout d’abord allés visiter le marché local, réputé pour ses produits, son artisanat et ses couleurs. Suite à des travaux de reconstruction du bâtiment, ce dernier a été délocalisé dans les rues adjacentes. Nous partons donc à l’aventure... mais après seulement quelques minutes à titiller notre imaginaire face à d’étranges fruits et légumes, nous rebroussons chemin. Nous étions les seuls touristes du quartier à s’être levés aussi tôt pour pavaner dans les étales et nous ne sommes pas passés inaperçus. L’insistance du regard des balinais n’aura pas eu le don de me mettre à l’aise. Par respect, nous avons donc préféré poursuivre notre route. Dans cette fuite, nous rencontrons une balinaise qui, à 3 reprises et avec insistance, tente de nous emmener dans un immeuble en friche, où se trouverait toute la partie artisanale. Nous finissons par céder et la suivre. Ouff... il s’agit réellement d’un marché. A l’exception que presque tout est y fermé. Elle nous explique alors qu’ils ouvrent généralement les stands vers 10h, quand d’autres touristes arrivent. Elle nous en fait faire le tour, tentant ici et là de nous vendre 2, 3 pacotilles. Entre artisanat local et souvenirs made in China, il est dur de faire la différence. Pris au piège, on tente à nouveau de s’échapper, lui promettant de revenir plus tard. Dans les rues direction le temple Jagatnata, impossible de faire 10 pas sans se faire harceler de tous côtés par des vendeurs ou des chauffeurs de taxi. Nous continuons tout de même notre route jusqu’au temple, où nous allons définitivement clôturer notre visite de Denpasar. Je savais qu’il fallait porter la tenue traditionnelle pour pouvoir y rentrer et que l’on pouvait la louer auprès des locaux moyennant quelques dollars (ou roupies). Nous avions à peine approché l’entrée principale qu’un balinais se précipitait vers nous pour nous habiller et nous sonner d’un discours presque moralisateur mais légitime sur l’impact du tourisme dans leurs cultes quotidiens. 10 minutes de discussion plus tard et une poignée (de trop) de dollars en moins, nous visitons enfin ce temple en compagnie de ce guide improvisé… Une visite en partie dénuée de sens, dans un temple sans grand intérêt.



Après ce début un peu brouillon dans la capitale donc, nous fuyons dans un taxi pour finir la matinée tranquillement à l’hôtel, se remettre de nos émotions avant de prendre la route pour Ubud. Heureusement, nous restions à la Villa Joglo située à quelques minutes en taxi du centre, un endroit formidable tenu par des locaux. Bien que nous y soyons restés qu’une seule nuit, j’en garde un très bon souvenir pour l’atmosphère très zen et conviviale du lieu et pour la nourriture cuisinée directement par la mama de la famille. Le tout, pour un peu moins de 20 euros la nuit, pour 2 personnes.



UBUD, LE SOULAGEMENT.


Deuxième étape du road trip : Ubud. Construite au milieu des rizières, la ville, parfois chaotique, vit au rythme des touristes et des cérémonies balinaises. L’atmosphère y est, selon moi, 100 fois meilleure qu’à Denpasar, plus nature, plus zen, malgré le vacarme incessant des scooters. Les premiers jours ont été un soulagement : mêlés aux locaux et aux touristes nous pouvions découvrir la ville sans avoir le sentiment de se faire arnaquer pour tout et n’importe quoi. De quoi développer notre sens de la négociation et poursuivre le voyage selon nos envies. Au vu du trafic constant, la ville se parcourt bien plus facilement à pied qu’en scooter.Vous y trouverez de nombreux temples à visiter, dont Pura* Taman Saraswati, mon coup de cœur de l’île pour son architecture et son cadre. (*Pura signifie temple en balinais). 



Les rues du centre sont parfaites pour flâner, avec de nombreuses boutiques et restaurants tous plus alléchants les uns que les autres. Et puisqu’on n’est pas tous les jours à Bali, autant tester au maximum la cuisine traditionnelle en allant déjeuner ou dîner directement dans les Warung (noms donnés aux restaurants typiquement balinais). Une des meilleures adresses qu’on ait testée : le Warung Biah Biah, réputé pour ses excellentes tapas balinaises à petits prix.






Pour le reste, c’était un peu l’aventure. Nous nous sommes engouffrés dans les ruelles les plus discrètes de la ville, nous avons exploré les quartiers un peu moins fréquentés, nous nous sommes perdus dans les rizières proche de l’Ayung River, à la recherche du Ubud des locaux. Une chouette journée découverte avant de se prendre quelques heures hors du temps, à se prélasser ou se faire masser dans de magnifiques endroits, sans se ruiner. Oui c’est vrai, Ubud a de quoi plaire.





Pour le logement, nous avions décidé de tenter plusieurs quartiers et donc maisons différentes. Nous sommes restés 2 nuits à l’Uma Sari Cottage et 3 nuits à la Villa Ratna. 2 chouettes endroits, à l’écart du brouhaha du centre-ville. Le combo parfait pour profiter du pays tout en conservant notre cocon personnel. 




La région est aussi idéale pour partir à la découverte de la culture locale et des cérémonies balinaises. Il existe différents spectacles, performés par plusieurs troupes, dans divers endroits de la ville. Entre instruments typiques, costumes colorés, performances enflammées et état de transe, il y en a pour tous les goûts. Nous étions très heureux de pouvoir assister à l’un d’entre eux, mais je dois vous avouer que leurs musiques, très répétitives, ont eu raison de moi… Une expérience à ne pas manquer qui nous aura donné quelques crises de fous rires avec Ben pour tout le reste du séjour.




Au sud de la ville se trouve la forêt des singes ou la Monkey Forest. C’est un endroit assez magique pour ses arbres, son temple et son atmosphère générale. Mais ce qui fait le plus de cette réserve, ce sont les centaines de primates protégés qui l’habitent. Attention à vos affaires car ces monkeys sont très rusés… Ils ne manqueront pas de vous sauter dessus pour vous voler tout ce qu’ils peuvent… 



A 30 minutes de scooter, se trouvent les rizières de Tegalalang. Rendues célèbres par de nombreux blogueurs, elles sont aujourd’hui très prisées des touristes. Nous ne le savions pas avant de nous y rendre, nous avions donc décidé de louer un deux-roues et d’en profiter pour explorer les environs. Une fois sur place, la déception. Une grande partie des rizières sont aujourd’hui à peine cultivées, car les touristes (nous y compris) les parcourent par curiosité. Les agriculteurs ont alors installés des « portes » sur leurs terres et réclament quelques dollars pour nous laisser passer.



Tegalalang est, selon moi, le reflet de ce tourisme de masse présent à Bali, de cette superficialité du voyage maximisée par les réseaux sociaux et de cette nouvelle vague du voyage par l’image. Le paysage ressemble d’ailleurs à un attrape-touriste version géante, avec de nombreuses balançoires et autres attractions payantes qui vous donneront l’image parfaite, (quand elle est bien recadrée) de rizières faussement sauvages de la région d’Ubud. (car elles n'ont de sauvages que les images, une fois sur place, vous ferez la queue comme ci-dessous pour y accéder...)

Et finalement, ce que ne vous diront pas forcément les guides, c’est qu’à quelques kilomètres de là, vous pourrez trouver, si vous avez la curiosité d’y aller, d’autres rizières, certes moins grandioses, mais plus authentiques... Si vous êtes tenaces et audacieux, vous pourrez vous y aventurer, pour rencontrer les locaux en plein travail. Il vous faudra certainement là aussi débourser quelques dollars pour vous en approcher, mais n’est-ce pas mieux mérité ?


Après 4 jours de visites, je dois avouer qu’il était temps pour nous de reprendre la route. Un décor de rêve certes, mais une foule qui épuise. Ubud je t’adore, mais je te quitte !


EAST OF BALI 


Suite à une météo capricieuse, nous n’avons pas pu nous rendre sur les îles Gili. Nous avons donc opté pour un tour à la journée, au départ d’Ubud, pour aller découvrir la région Est de Bali. Ce fut l’une de mes plus grosses déceptions, non pas pour cette partie du pays en lui même mais pour le choix du tour. Nous avons eu beaucoup de mal à savoir comment choisir parmi les nombreux kiosques touristiques dans les rues et malgré les bons échanges avec le vendeur, nous sommes finalement tombés sur un guide ne parlant quasiment pas anglais, qui nous a simplement servi de chauffeur pour la journée (alors que l’on nous avait promis un « tour guidé en anglais »)



Malgré cela, hors de question pour nous de se laisser abattre par la situation. Nous avons tout de même tenté d’apprécier cette journée avec quelques temps forts dans les visites comme :

  • la découverte d’une petite partie de l’artisanat local lors d’un arrêt dans un ancien village traditionnel balinais

  • le parcours d’un jardin endémique nous révélant également les secrets du célèbre café/kopi Luwak*

  • l’exploration du temple Besakih, l’un des plus grands et plus impressionnants de l’île**

  • ou encore la visite de Semarapura et son temple un peu comme posé sur l’eau.


Un Bali de l’Est plutôt riche en possibilités donc, à condition d’avoir choisi la bonne excursion ;)


* Kopi Luwak : les graines de café sont avalées par un petit animal, le luwak, puis récupérées dans ses excréments, quasi intactes. La fermentation subit par les graines dans l’intestin rend ainsi le café soit disant exceptionnel, lui accordant le titre de l’un des plus chers au monde. Ben a goûté mais selon lui, rien de bien différent d’un café traditionnel… Ce qui a le don de me mettre le doute quant à la véracité du produit que l’on nous a vendu… 


**Pour Besakih, attention aux arnaques à l’entrée… Il est fort probable que l’on cherche à vous faire payer un guide sous prétexte de cérémonies le jour de votre visite. Sachez que cela est entièrement faux. Cérémonies ou non, guides ou non, vous ne pourrez de toute manière jamais accéder aux parties centrales des temples, réservées aux balinais.



Besakih



KUTA - L'AUSTRALIE INDONÉSIENNE


Faute de météo clémente pour nous emmener sur les îles Gili, nous devions opter pour un plan B de visites pour les jours à venir. Nous avions entendu dire que le port était susceptible de rouvrir pour les destinations de Nusa Lembongan et Nusa Ceningan, deux îles très proches de la côte balinaise. « Parfait, adjugé. » En attendant donc d’avoir un bateau, nous descendons sur Kuta, histoire de poursuivre notre découverte et de se tenir prêts. Cette ville, très touristique, est surtout très australienne. Vous y trouverez de nombreux hôtels, bars, clubs et restaurants mais l’atmosphère qui y règne y est bien moins balinaise que dans les parties nord du pays. Puisque nous n’avions pas vraiment le choix, nous décidons tout de même d’y rester et d’en tirer le meilleur parti avec notamment une journée au Waterbom, l’un des plus grands parcs aquatiques d’Asie. Presque 4 hectares de toboggans, piscines et restaurants pour petits et grands. Je dois avouer que cela nous a fait beaucoup de bien. Moi qui suis fan de sensations fortes, je ne pensais pas un jour trouver des attractions qui puissent encore me faire autant d’effets... Imaginez-vous... à quelques dizaines de mètres du sol, debout sur une plateforme, qui après un décompte de 3 secondes, s’ouvre sous vos pieds et vous laisse tomber à la verticale dans un tuyau de plusieurs mètres… C’était sensationnel.


(©waterbom Bali)


Question logement, sur Kuta, nous avions opté pour un hostel nommé H-OSTEL, (original vous me direz) espérant ainsi rencontrer d’autres voyageurs... Pour les rencontres, on reviendra, mais l’hostel quant à lui était vraiment sympa. En même temps, avec du recul, le contexte de ce dernier voyage avant la séparation n'était pas forcément le meilleur pour nous mettre en condition de rencontre. Toutefois, l'architecture du lieu est l'une des meilleures que j'ai croisé en auberge de jeunesse. C’était la première fois que je voyais des lits pensés et dessinés comme des cellules solo ou duo, rendant ainsi la cohabitation entre couples et voyageurs solitaires possible et même agréable ! 



NUSA LEMBONGAN NUSA CENINGAN 


Suite à cette courte escapade sur Kuta, nous voilà enfin en route pour le port, avec pour destination les deux petites îles de Lembongan et Ceningan. Il faut tout d’abord savoir que le port n’est en fait qu’une plage. Rendant ainsi plus explicites les raisons du pourquoi nous ne pouvions pas embarquer lors des grosses marées précédentes. Malgré le feu vert donné au bateau, les vagues restaient assez importantes le jour de notre embarcation. Nous avions donc opté pour une des meilleures compagnies, car nous avions entendus beaucoup d’histoires au sujet d’accidents intervenus en pleine mer... Pourtant, je dois quand même vous avouer que la traversée m’a parue interminable. Le bateau s’étant arrêté soudainement en pleine mer, sans raison apparente, sans information aucune de la part de l’équipage, avant de reprendre sa route quelques minutes plus tard... mmmmmouais.



Arrivés sur Lembongan, nous rejoignons l’hôtel, louons un scooter et en profitons pour faire le tour des deux îles. Au programme : de magnifiques paysages certes, avec un Bali encore plus authentique, mais un accès aussi à l’envers du décor. Les fossés et arrières-terrains sont des décharges à ciel ouvert. Les plages pour les touristes sont plus propres que nos plages d’Europe, mais les plages des locaux, sont, elles, pleines de déchets. Une découverte amère, avec ce sentiment que tout le monde ici cherche à nous plaire, nous touristes, tout en nous cachant l’abominable vérité de cette industrie à laquelle nous participons. Bref, le début d’un grand questionnement intérieur sur mes intentions, mes valeurs et mes habitudes dans le voyage… qui n’aura eu l’occasion que de grandir par la suite.




Nous poursuivons la visite avec cette passerelle d’un jaune magnifique reliant les deux îles, rendant ainsi Nusa Ceningan plus inaccessible et encore plus authentique que Lembongan. L’eau turquoise, les couchers de soleil depuis les bars de plage, les balançoires vers l’infini, les couleurs depuis Mushroom Bay face aux pêcheurs du soir, les nombreux restaurants « healthy »… une vie tranquille, où se remplir le ventre et l’esprit de jolies couleurs.





Après tous ces moments de détente, nous commencions un peu à tourner en rond avec Ben. Nous savions qu’il était possible de faire de la plongée « masque et tuba » sur Gili mais puisque le trip pour ces îles s’annonçait de plus en plus compromis, nous profitons du décor de Ceningan pour nous lancer. Nous voilà donc partis pour 4h de découverte des fonds marins, entre buddha immergé, coraux et raie géante… Un chouette souvenir, même si j'avoue avoir failli me noyer 2,3 fois. On va dire que malgré mes tentatives en NZ avec Ben, je ne m’étais jamais confrontée à d’aussi grandes profondeurs et d’aussi fortes vagues. M'enfin ! on a qu'une vie et l’expérience en vaut la peine ;)



CANGGU ET SEMINYAK


Après toutes ces péripéties, nous voilà de retour sur l’île de Bali pour continuer à visiter Seminyak et Canggu, au nord de Kuta.  Canggu est l’une de mes villes coups de cœur du voyage. Moins surchargé que Kuta, son centre propose tout autant de restaurants, bars et boutiques où flaner, se poser, où profiter de nourriture toujours plus créative et saine qu’ailleurs. Cernée par de nombreuses rizières, la ville est aussi l’image d’un Bali cosmopolite, en plein effervescence, avec de nombreux expatriés en quête d’une vie plus respectueuse de leur corps et de leur esprit.



Ses rues sont couvertes de street art, de boutiques d’artisanat local et de nombreux pop-up marchés apparaissent pour l’été. Si vous vous dirigez vers Seminyak, vous découvrirez alors que les balinais sont les rois du macramé et d’une déco en ce moment très tendance. Attention, je vous préviens, vous risquez de revenir frustrés de n’avoir qu’une valise de 23 kg comme bagage en soute… 



Lors de nos journées découvertes, nous nous sommes rendus au Warung Gouthé, un restaurant local mais tenu par un français. Une déco attrayante, un menu alléchant et des plats à la hauteur des avis sur internet. En guise de bonus, quelques pâtisseries françaises en dessert pour les plus gourmands. Ouais, c’était un peu obligatoire qu’on passe par là non ?!



Concernant le logement, nous restions à la villa Moon Bamboo. Perdus au milieu des rizières, ces petits cabanons individuels entièrement en bamboo auront été finalement notre toit pour 5 nuits avant le grand départ. Absolument magique, cela reste l’un de mes endroits préférés pour dormir sur Bali : un confort minimal mais un cadre de vie extraordinaire, au plus proche de la nature... et c'est sans parler du petit déj, à tomber !



Vous l’aurez deviné, notre voyage pour Gili Islands aura finalement été annulé une nouvelle fois (entre séismes et vagues trop importantes, je crois que l’univers essayait de nous faire passer gentiment un message…) Bref, malgré la déception surtout pour Ben, nous avons poursuivi le voyage en restant sur Canggu, tentant de nous trouver quelques occupations ici et là afin de profiter de ces derniers jours à deux.  Nous sommes donc allés visiter le temple Tanah Lot, situé à 30 min au nord de Moon Bamboo. Construit sur la côte ouest, il est parfois inaccessible puisque la mer s'en accapare à marée haute. De nombreux autres petits temples l'entourent, conférant ainsi au lieu dans sa globalité une atmosphère très spirituelle.


A notre retour, nous avons pris un cours de cuisine au Breezes Bali Resort, sur Seminyak. Objectif : découvrir quelques secrets des recettes balinaises et les déguster. La chef était très sympathique et son commis, plus « animateur » que commis, rendait l’expérience plus palpitante. Je crois que le meilleur dans tout cela, c’est que nous pouvions repartir avec un petit carnet de toutes les recettes que nous avions réalisées afin de les reproduire chez soi. En bref, un bon moyen de passer la matinée, sachant qu’on n’avait vraiment pas envie d’aller se poser sur la plage pendant des heures… 



Ces annulations répétives pour Gili Islands nous ont coûté du temps et de l’argent, nous condamnant ainsi sur Canggu pour la fin du voyage. Nous avions beau tenté de nous occuper, je crois que Ben commençait à tourner réellement en rond et je dois avouer que moi aussi. Nos randonnées et nos activités néo-zélandaises nous manquaient de plus en plus. Impossible de rester comme cela, deux jours plus tard, nous embarquions pour une journée "sensation". Malgré mon manque total de confiance pour les balinais, j’ai fini par me laisser convaincre d’aller faire du Quad et du rafting sur une journée. Retour près d’Ubud donc, avec une matinée sur l’eau, pas si effrayante que ce que je pensais et une après-midi décoiffante sur nos quatre-roues presque amphibies. C’était une vraie bonne journée pour re-découvrir la région sous un autre angle. Et je dois quand même avouer que je me suis bien amusée !



Dernier jour, dernière soirée avec Ben, les adieux interminables à l’aéroport, les sanglots des aurevoirs, l’avion pour la France, les paysages spectaculaires depuis l’avion à Doha… Je vous passe la fin du voyage que j’appréhendais depuis quelques semaines car elle aura surtout été dédiée à nous-même...  en revanche, pour ceux que ça intéresse, il me reste un dernier point à aborder : les coulisses de ce décor de rêve...




 

PART 2. ... VERSUS LES COULISSES

 

Après toutes ces jolies photos et ces visites variées vous allez me dire "c'était plutôt bien non ?" Oui, bien sûr, tout n'y était pas toujours morose, mais comme vous avez pu commencer à le lire à travers mon récit, Bali a malheureusement deux visages :

  • celui "fabriqué de toute pièce" pour les touristes : idyllique, propre, gourmand, chaleureux, paradisiaque...

  • et celui des locaux : réel et authentique, appauvri et pollué.

Avec du recul, si je devais refaire ce voyage je pense qu'il y a un certain nombre de choses que je changerais, à commencer par :


1. VOYAGER HORS SAISON

En effet, je m’y suis rendue début août, pic de saison. Et qui dit pleine saison dit : hôtels/hostels/bnb/guest houses surbookés et routes complètement embouteillées...  Alors que voyager hors saison c'est :

  • permettre aux balinais de vivre du tourisme toute l’année

  • ne pas générer plus de trafic que celui déjà omniprésent

  • occuper des logements vides et existants plutôt que de participer à ce phénomène de surpopulation. (Ce qui a d’ailleurs le don d’inciter les balinais à détruire massivement leurs rizières pour construire toujours plus de lodges et de maison d'hôtes, rien que pour nous…)

  • aller à la rencontre des balinais à une période où ils sont plus aptes à l’échange.

Car si mes copines m’ont vanté la gentillesse des locaux, j’en ai vécu une toute autre expérience. Durant la pleine saison, ils semblent à la fois charmés par les touristes et exaspérés par cette « invasion » annuelle de leurs rues et temples. Ils sont adorables quand ils voient le tourisme comme un gagne-pain humanisé, mais peuvent très vite vous manipuler s’ils sont doués. Et évidemment, je suis entièrement d’accord pour jouer le jeu du touriste qui donne plus d'argent, d'autant plus que nous avons les moyens de le faire, en revanche, là où je quitte la partie, c'est quand le voyage prend la tournure d'une escroquerie géante. On finit par se sentir « abusé » de tous côtés, transformant alors le voyage en un parcours de méfiance envers tout et n’importe quoi. Et voyager sans aller à la rencontre des locaux, ça n'a pas de sens pour moi... 


2. VOYAGER RESPONSABLE

Favoriser davantage le logement chez l’habitant, éviter les transports polluants, minimiser son empreinte écologique sur place...et bien d'autres.


Le plus dur sur l’île, reste la gestion des déchets. Bali fait parti de ces pays qui surconsomment mais ne recyclent pas ou peu. Et puisque l’eau n’est pas potable pour nous, étrangers, nous consommons une quantité folle de bouteilles en plastique qui finiront malheureusement dans les fossés, les rivières ou dans la mer. Si vous vous rendez dans un centre de soin, de massage ou chez un tour opérateur, vous vous verrez certainement offrir l'un de ces gobelets d’eau en plastique, pelliculés sur le dessus et servi avec une paille. Mon premier réflexe aura été de l’accepter, par respect. Mais après une balade de 20 minutes à ramasser les déchets sur la plage, j’ai passé le reste du voyage à les refuser... Pour l'eau il faut savoir que certains établissements proposent de remplir vos gourdes, moyennant quelques roupies, depuis de grosses réserves d’eau potable, réduisant ainsi votre consommation de bouteilles en plastique. Nous l’avons fait chaque fois que nous en avions l’opportunité mais avec du recul, je regrette de ne pas m’être démenée un peu plus dans chaque ville pour me trouver un endroit référent où remplir nos bouteilles quotidiennement. 😕


3. VOYAGER ET M'ENGAGER 


Bali fourmille d’initiatives souvent mises en place par les expatriés qui tentent de protéger l’île et les locaux au travers de petites actions solidaires.


Et avec du recul, je regrette là aussi de ne pas avoir pris le temps en amont et sur place, de faire plus de recherches sur le sujet pour dédier 2 ou 3 jours de mon voyage à quelques unes de ces assos. Car si chacun de nous prenait ne serait-ce qu’une demi-journée à ramasser tous les déchets croisés sur sa route, je vous laisse imaginer la quantité de plastiques que nous pourrions sauver de nos océans…J’ai beau suivre un certain nombre de blogueurs influencers très écolos sur le sujet, dont le merveilleux «  » qui ramasse tout sur son passage, il m’aura fallu me balader sur les plages de Bali pour réaliser le désastre... Impossible de faire 2 mètres sans tomber sur un bout de quelque chose, une paille, un emballage… Je vous assure que quand on le voit de ces propres yeux, tout devient plus réel. Et depuis, croyez-moi, où que j'aille, "super coco" n'est jamais très loin pour ramasser deux trois bouteilles ou déchets abandonnés...


Alors oui Bali, c'est un peu le paradis. Un paradis naturel que mère nature nous offre chaque jour et un paradis artificiel créé de toute pièce, pour nous voyageurs. J'ai pris du temps à comprendre pourquoi l'île m'avait laissé ce goût si amer. Ce qui justifiera donc peut-être un peu mieux ce grand décalage de publication. Mais je voulais aussi prendre le temps nécessaire pour écrire cet article afin de tenter d'y retranscrire au plus juste mon expérience du pays, mon point de vue, ma vérité sur le sujet. Et, fort heureusement, ce n'est que la mienne. Surtout, si vous aviez l'envie d'aller à Bali, continuez, allez y. Car l'industrie du voyage est aussi positive que négative pour l'économie d'un pays comme celui-là. Gardez juste dans un coin de votre tête que nos petites actions du quotidien peuvent signifier beaucoup pour demain. Et que cette planète est beaucoup trop belle pour qu'on se permette de la piétiner sans y remédier...

Love from Bali, from NZ, from France...

Co.


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